[CRITIQUE] : Sing Sing
Réalisateur : Greg Kwedar
Acteurs : Colman Domingo, Clarence Maclin, Sean San Jose, Jon-Adrian Velazquez,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis, Divine G se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réservé aux détenus. À la surprise générale, l’un des caïds du pénitencier, Divine Eye se présente aux auditions…
Critique :
Elles sont rares les œuvres contemporaines, et encore plus au cœur d'un genre comme le film carcéral - majoritairement - bruyant et violent, qui se donne le temps de pleinement se consacrer à ses personnages avec empathie et sincérité, dans une expérience qui s'intéresse moins à charpenter plus que de raison sa narration qu'à être au plus près de ceux qui la font vivre, pour qu'on s'attachement à eux pour ce qu'ils sont au moins autant que pour leurs actions.
En ce sens, et en un peu moins de deux heures de bobine, le scénariste et réalisateur Greg Kwedar, qui prend pour inspiration un article du magazine Esquire - « The Sing Sing Follies » signé John H. Richardson -, réussi cette prouesse remarquable à travers un magnifique drame où l'espoir vient continuellement tenir la dragée haute au désespoir, sans jamais loucher vers un sentimentalisme putassier - où des bondieuseries purement Darabontiennes.
Tous les six mois, le programme de réhabilitation par les arts de la RTA produit une pièce de théâtre, une activité auquel Divine G, incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu'il n'a pas commis et qui nous ait présenté avec puissance (un passage impressionnant, récité sans effort du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare), consacre quasiment tout son temps de l'écriture de la pièce elle-même à la recherche de nouveaux membres pouvant rejoindre la distribution - c'est un mentor pour tout le monde.
Plus qu'un simple refuge, ce programme théâtral est clairement ce qui le fait tenir debout, avec l'espoir de voir sa demande de grâce aboutir.
Mais tout bascule lorsque Divine Eye rejoint la troupe, lui qui, au-delà d'être le dealer number one de la prison, n'a pas peur du conflit et de bousculer la « norme » du programme.
Sa confrontation/dynamique avec Divine G est le cœur vibrant et imprévisible de Sing Sing, Kwedar développant la relation entre les deux personnages (et c'est le cas avec toutes les autres) avec une vérité merveilleusement naturelle et organique, presque à la lisière du documentaire au sein même d'une œuvre embaumé par le réel : le programme RTA existe réellement, et plusieurs des membres de la distribution ont réellement été emprisonnés - où le sont encore - à un moment de leur vie.
La vérité des sentiments, des âmes, c'est l'objectif recherché tout du long par Greg Kwedar, tant il laisse toujours l'espace nécessaire à tous ses protagonistes pour qu'ils soient vulnérables et honnêtes les uns envers les autres, pour qu'ils partagent ouvertement, sans barreaux, leurs luttes intérieures tout comme leurs rêves; témoignages qu'il capture au plus près des visages, en nous plaçant physiquement au plus près de chacun d'eux, comme pour encore mieux aider son auditoire à, au-delà de les comprendre, ressentir une profonde empathie pour eux.
En partageant le même espace qu’eux, la même intimité fragile à la fois douloureuse et solaire, Sing Sing démontre avec force et émotion que l'art et son expression honnête et entière, peut sauver des existences tout autant que nous faire changer de perception aussi bien sur les autres, que sur nous-mêmes.
Merveilleux drame carcéral sensible, bouleversant et introspectif, le film ne serait cependant rien sans la partition charismatique et déchirante d'un Colman Domingo (peut-être LE comédien le plus talentueux du moment, au sein de la jungle Hollywoodienne).
Acteurs : Colman Domingo, Clarence Maclin, Sean San Jose, Jon-Adrian Velazquez,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis, Divine G se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réservé aux détenus. À la surprise générale, l’un des caïds du pénitencier, Divine Eye se présente aux auditions…
Critique :
Merveilleux drame carcéral sensible, bouleversant et introspectif, #SingSing démontre avec force et émotion que l'art et son expression honnête et entière, peut sauver des existences tout autant que nous faire changer de perception aussi bien sur les autres, que sur nous-mêmes. pic.twitter.com/t6f9nm0LsD
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 27, 2025
Elles sont rares les œuvres contemporaines, et encore plus au cœur d'un genre comme le film carcéral - majoritairement - bruyant et violent, qui se donne le temps de pleinement se consacrer à ses personnages avec empathie et sincérité, dans une expérience qui s'intéresse moins à charpenter plus que de raison sa narration qu'à être au plus près de ceux qui la font vivre, pour qu'on s'attachement à eux pour ce qu'ils sont au moins autant que pour leurs actions.
En ce sens, et en un peu moins de deux heures de bobine, le scénariste et réalisateur Greg Kwedar, qui prend pour inspiration un article du magazine Esquire - « The Sing Sing Follies » signé John H. Richardson -, réussi cette prouesse remarquable à travers un magnifique drame où l'espoir vient continuellement tenir la dragée haute au désespoir, sans jamais loucher vers un sentimentalisme putassier - où des bondieuseries purement Darabontiennes.
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Copyright Metropolitan FilmExport |
Tous les six mois, le programme de réhabilitation par les arts de la RTA produit une pièce de théâtre, une activité auquel Divine G, incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu'il n'a pas commis et qui nous ait présenté avec puissance (un passage impressionnant, récité sans effort du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare), consacre quasiment tout son temps de l'écriture de la pièce elle-même à la recherche de nouveaux membres pouvant rejoindre la distribution - c'est un mentor pour tout le monde.
Plus qu'un simple refuge, ce programme théâtral est clairement ce qui le fait tenir debout, avec l'espoir de voir sa demande de grâce aboutir.
Mais tout bascule lorsque Divine Eye rejoint la troupe, lui qui, au-delà d'être le dealer number one de la prison, n'a pas peur du conflit et de bousculer la « norme » du programme.
Sa confrontation/dynamique avec Divine G est le cœur vibrant et imprévisible de Sing Sing, Kwedar développant la relation entre les deux personnages (et c'est le cas avec toutes les autres) avec une vérité merveilleusement naturelle et organique, presque à la lisière du documentaire au sein même d'une œuvre embaumé par le réel : le programme RTA existe réellement, et plusieurs des membres de la distribution ont réellement été emprisonnés - où le sont encore - à un moment de leur vie.
La vérité des sentiments, des âmes, c'est l'objectif recherché tout du long par Greg Kwedar, tant il laisse toujours l'espace nécessaire à tous ses protagonistes pour qu'ils soient vulnérables et honnêtes les uns envers les autres, pour qu'ils partagent ouvertement, sans barreaux, leurs luttes intérieures tout comme leurs rêves; témoignages qu'il capture au plus près des visages, en nous plaçant physiquement au plus près de chacun d'eux, comme pour encore mieux aider son auditoire à, au-delà de les comprendre, ressentir une profonde empathie pour eux.
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Copyright Metropolitan FilmExport |
En partageant le même espace qu’eux, la même intimité fragile à la fois douloureuse et solaire, Sing Sing démontre avec force et émotion que l'art et son expression honnête et entière, peut sauver des existences tout autant que nous faire changer de perception aussi bien sur les autres, que sur nous-mêmes.
Merveilleux drame carcéral sensible, bouleversant et introspectif, le film ne serait cependant rien sans la partition charismatique et déchirante d'un Colman Domingo (peut-être LE comédien le plus talentueux du moment, au sein de la jungle Hollywoodienne).
Il ne volerait pas sa statuette dorée cette année, comme c'était déjà le cas avec Bayard Rustin l'an dernier...
Jonathan Chevrier