[CRITIQUE] : L'attachement
Réalisatrice : Carine Tardieu
Acteurs : Valeria Bruni Tedeschi, Pio Marmaï, Vimala Pons, Raphaël Quenard,...
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.
Synopsis :
Sandra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.
Critique :
Portrait choral à la fois subtil et gracieux, #LAttachement, malgré une certaine prévisibilité, incarne à la fois une séance douce-amère sur la notion d'indépendance, qu'une étude sensible sur les vérités des familles de substitution/alternative, dans l'ombre de Claude Sautet. pic.twitter.com/TzlaYoe4qs
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 26, 2025
On avait laissé le cinéma de la cinéaste Carine Tardieu avec le très beau Les jeunes amants, mélodrame romantique et fragile noué autour d'une représentation joliment ouverte de l'amour, à travers la relation tendre et charmante entre une Fanny Ardent libre et indépendante, et un Melvil Poupaud plus jeune de vingt-cinq ans.
Une petite pépite à la justesse formelle et émotionnelle rare, rien de moins.
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Copyright 2024 - Karé Productions - France 2 Cinéma - Umedia |
Trois ans plus tard, et adoubé par une sélection - dans la section Orizzonti - à la Mostra en septembre dernier, elle nous revient avec L'attachement, adaptation du roman L’intimité d’Alice Ferney dont le souvenir se fera lui, sans doute un poil plus impérissable, magnifique mélodrame familial et romantique qui n'offre certes, au fond, rien de plus que ses nombreux - et complexes - bouleversements sentimentaux et amoureux, mais tire toute sa force de sa douceur innée et d'une brillante distribution totalement vouée à sa cause.
Le dit attachement annoncé par le titre (pertinent, car il est au fond bien plus question de la notion d'attachement, sous toutes ses formes, que d'amour pur et dur), c'est celui qui naît dans le cœur d'une bibliothécaire féministe, célibataire par choix et qui avait décidé de ne pas être mère mais qui, par la force des choses, commence à embrasser la chaleur des affections humaines et à élargir son répertoire maternel aux côtés de son voisin de palier - mais pas que - et père fraîchement veuf (et qui tente plus où moins adroitement de faire son deuil) de deux enfants (dont l'évolution du second, nouveau-né qui coûtera involontairement la vie de sa mère, servira comme un véritable fil rouge pour le récit).
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Tous les personnages virevoltent les uns entre les autres dans un ballet émotionnel à la fois subtil et gracieux, et le film, malgré sa prévisibilité certaine, apparaît dès lors autant comme une séance douce-amère sur l'indépendance, qu'une étude sensible sur les vérités des familles de substitution/alternative, dans l'ombre - toute propension gardée, évidemment - de Claude Sautet.
Un (très) beau et agréable portrait choral.
Jonathan Chevrier