[CRITIQUE] : Quiet Life
Réalisateur : Alexandros Avranas
Acteurs : Chulpan Khamatova, Grigoriy Dobrygin, Naomi Lamp, Miroslava Pashutina,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Grec, Estonien, Suédois, Allemand, Finlandais.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
Suède, 2018. Un syndrome mystérieux affecte les enfants réfugiés.
Dans l’espoir d’une vie meilleure, Sergei, Natalia et leurs deux filles ont été contraints de fuir leur pays natal. Malgré tous leurs efforts pour s’intégrer et incarner la famille modèle, leur demande d’asile est rejetée. Soudainement, Katja, leur plus jeune fille, s’effondre et tombe dans le coma. Ils vont alors se battre, jusqu’à l’impensable, pour que leur fille puisse se réveiller…
Inspiré de faits réels.
Critique :
Tout part d'une photo, signée Magnus Wennman, et d'un article du New Yorker, qui venait à mettre en lumière ce que l'on nomme désormais le "syndrome de résignation", non reconnu comme un trouble psychiatrique par l'Organisation mondiale de la santé, mais que les autorités suédoises considèrent comme une vraie maladie à part entière.
Elle frappe principalement chez les enfants/adolescents entre 7 et 15 ans, appartenant tous où presque à des familles d'immigrés, et elle a évidemment été sujet au débat et à la négation/remise en question populaire, accusant notamment les d'empoisonner leurs enfants ou de les endoctriner pour pouvoir rester dans leur pays d'accueil.
Il n’existerait, pour le moment, aucune explication scientifique à ce syndrome, dont plusieurs centaines de cas sont désormais reconnus, et la conclusion la plus répandue serait qu’il s’agit d’une réponse cérébrale au traumatisme causée par un refus du droit d’asile.
Le cinéaste grec Alexandre Avranas aborde frontalement le sujet avec Quiet Life, qui s'inscrit dans le même (sur)réalisme glacial qui anime le cinéma de Yorgos Lanthimos (lui-même méchamment dans l'ombre de Haneke), en incarnant un drame profondément clinique et puissant, à la lisière de la satire absurde dans son constat sur la condition humaine, vissé sur le calvaire d'une famille russe tentant de trouver asile en terres suédoises, et d'apporter une sécurité - chimérique - à leurs enfants.
Parabole captivante où la brutalité bureaucratique et la méthodologie d'une politique déshumanisée vient à la fois pointer l'hypocrisie derrière " l'aide " offerte aux immigrés (un système brutal qui perpétue le traumatisme des victimes plus qu'elle ne la guérit), que nourrir un syndrome qui ne se fait que la réponse psychosomatique impuissante de sa rigidité impitoyable et de son sadisme institutionnalisé.
Peu aimable (jusque dans son économie de dialogues, tant les gestes se font plus importants - puisque scrupuleusement décortiqués - que les maux), minimaliste à l'extrême et d'une intensité aussi tranquille qu'oppressante, le film, au ton merveilleusement Kafkaïen, se fait la première séance âpre déroutante d'une année ciné 2025 qui démarre, définitivement, sur les chapeaux de roues.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Chulpan Khamatova, Grigoriy Dobrygin, Naomi Lamp, Miroslava Pashutina,...
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Grec, Estonien, Suédois, Allemand, Finlandais.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
Suède, 2018. Un syndrome mystérieux affecte les enfants réfugiés.
Dans l’espoir d’une vie meilleure, Sergei, Natalia et leurs deux filles ont été contraints de fuir leur pays natal. Malgré tous leurs efforts pour s’intégrer et incarner la famille modèle, leur demande d’asile est rejetée. Soudainement, Katja, leur plus jeune fille, s’effondre et tombe dans le coma. Ils vont alors se battre, jusqu’à l’impensable, pour que leur fille puisse se réveiller…
Inspiré de faits réels.
Critique :
Sensiblement peu aimable, minimaliste à l'extrême et d'une intensité aussi tranquille qu'oppressante, #QuietLife, au ton merveilleusement Kafkaïen, interroge frontalement la mécanique des politiques d'immigration dans lesquelles les migrants comme les états eux-mêmes, sont piégés pic.twitter.com/3wDm6EE59j
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 1, 2025
Tout part d'une photo, signée Magnus Wennman, et d'un article du New Yorker, qui venait à mettre en lumière ce que l'on nomme désormais le "syndrome de résignation", non reconnu comme un trouble psychiatrique par l'Organisation mondiale de la santé, mais que les autorités suédoises considèrent comme une vraie maladie à part entière.
Elle frappe principalement chez les enfants/adolescents entre 7 et 15 ans, appartenant tous où presque à des familles d'immigrés, et elle a évidemment été sujet au débat et à la négation/remise en question populaire, accusant notamment les d'empoisonner leurs enfants ou de les endoctriner pour pouvoir rester dans leur pays d'accueil.
Copyright Les Films du Worso |
Il n’existerait, pour le moment, aucune explication scientifique à ce syndrome, dont plusieurs centaines de cas sont désormais reconnus, et la conclusion la plus répandue serait qu’il s’agit d’une réponse cérébrale au traumatisme causée par un refus du droit d’asile.
Le cinéaste grec Alexandre Avranas aborde frontalement le sujet avec Quiet Life, qui s'inscrit dans le même (sur)réalisme glacial qui anime le cinéma de Yorgos Lanthimos (lui-même méchamment dans l'ombre de Haneke), en incarnant un drame profondément clinique et puissant, à la lisière de la satire absurde dans son constat sur la condition humaine, vissé sur le calvaire d'une famille russe tentant de trouver asile en terres suédoises, et d'apporter une sécurité - chimérique - à leurs enfants.
Parabole captivante où la brutalité bureaucratique et la méthodologie d'une politique déshumanisée vient à la fois pointer l'hypocrisie derrière " l'aide " offerte aux immigrés (un système brutal qui perpétue le traumatisme des victimes plus qu'elle ne la guérit), que nourrir un syndrome qui ne se fait que la réponse psychosomatique impuissante de sa rigidité impitoyable et de son sadisme institutionnalisé.
Copyright Les Films du Worso |
Peu aimable (jusque dans son économie de dialogues, tant les gestes se font plus importants - puisque scrupuleusement décortiqués - que les maux), minimaliste à l'extrême et d'une intensité aussi tranquille qu'oppressante, le film, au ton merveilleusement Kafkaïen, se fait la première séance âpre déroutante d'une année ciné 2025 qui démarre, définitivement, sur les chapeaux de roues.
Jonathan Chevrier