[CRITIQUE] : L'Amour au présent
Réalisateur : John Crowley
Acteurs : Florence Pugh, Andrew Garfield, Aoife Hinds, Adam James, Grace Delaney,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Drame, Romance.
Nationalité : Britannique, Français.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Almut et Tobias voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu'une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent, et ceux qui nous construisent.
Critique :
À sa vision, il n'y a rien de plus évident que d'affirmer que la comédie romantique L'amour au présent (dont on préférera le titre original, We live in time) de John Crowley - le magnifique Brooklyn - est furieusement rétro et convenue, dans le sens où elle ne cherche même pas à se démarquer de ce potentiel jugement, puisqu'elle épouse sans la moindre réserve et avec gourmandise tous les tropes du genre.
Tellement qu'avec deux ou trois décennies de moins, elle aurait très bien pu incarner un véhicule de choix pour des habitués tels que Meg Ryan, Tom Hanks, Julia Roberts où même Sandra Bullock et Hugh Grant.
Acteurs : Florence Pugh, Andrew Garfield, Aoife Hinds, Adam James, Grace Delaney,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Drame, Romance.
Nationalité : Britannique, Français.
Durée : 1h48min.
Synopsis :
Almut et Tobias voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu'une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent, et ceux qui nous construisent.
Critique :
Chronique Nicholas Sparksienne d'une romance mouvementée frappée par la maladie, dont l'originalité (une chronologie désordonnée) est à la fois une force comme une faiblesse,#LAmourAuPrésent piétine beaucoup mais reste toujours sur de bons rails grâce à son beau duo Pugh/Garfield pic.twitter.com/5qdhC1z7Bp
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 1, 2025
À sa vision, il n'y a rien de plus évident que d'affirmer que la comédie romantique L'amour au présent (dont on préférera le titre original, We live in time) de John Crowley - le magnifique Brooklyn - est furieusement rétro et convenue, dans le sens où elle ne cherche même pas à se démarquer de ce potentiel jugement, puisqu'elle épouse sans la moindre réserve et avec gourmandise tous les tropes du genre.
Tellement qu'avec deux ou trois décennies de moins, elle aurait très bien pu incarner un véhicule de choix pour des habitués tels que Meg Ryan, Tom Hanks, Julia Roberts où même Sandra Bullock et Hugh Grant.
D'autant qu'elle assume pleinement ce qu'elle est, tant elle est incroyablement sérieuse dans son approche de la romcom, expurgée de tout cynisme méta à la mode et encore plus d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
Une approche pure et simple du genre en somme, qui incarne totalement ce que l'on veut voir en cette période de l'année, même si un tel cocktail a autant de bons côtés que de vraies panouilles, dans sa besace.
Chronique Sparksienne d'une romance mouvementée frappée par la dure vérité de l'inéluctabilité de l'existence, dont l'originalité - une chronologie volontairement désordonnée - est à la fois la force (puisqu'elle lui permet de se démarquer des récentes errances " Netflixiennes " du genre) comme la plus grande faiblesse (cela sape méchamment son cœur émotionnel, à la différence du récent The Outrun de Nora Fingscheidt, tant certains artifices tires-larmes de l'intrigue se font de facto beaucoup trop évidents pour leur bien); la narration s'attache donc de manière fragmentée et excessivement théâtrale, à l'amour qui unit Tobias, représentant commercial, et Almut, cheffe cuisinière populaire, à travers plusieurs morceaux de leur vie commune entre une rencontre absurde, une sexualité torride, une parentalité compliquée à atteindre (sans doute la frange la plus juste du film, tant ils passent par tous les hauts et les bas de la tentative d'être parents : les tests de grossesse négatifs à répétition, les nombreuses visites à la clinique, les traitements de fertilité avant le Saint Graal et une grossesse pieusement souhaitée) et de longues épreuves difficiles avec le cancer de la seconde.
Le tout toujours avec un Tobias errant comme guide, dans une quasi-collage de ses souvenirs.
Un parti pris malin, dans le sens où il masque à la fois la vacuité de son récit (le film n'a pas réellement d'intrigue, et il ne s'en cache pas) tout en appuyant l'importance de sa morale centrale (la vie est trop courte, et l'on ne passe jamais assez de temps avec ceux que l'on aime), puisque chaque séquence pointée du bout de la caméra y apparaît importante, chaque échange entre les personnages y est capitalisé pour pleinement enraciner la véracité de l'amour de son couple vedette - même si, finalement, on en apprend peu sur chaque personnage.
Mais si les ficelles se font parfois (souvent) grosses, Crowley a une sacrée paire d'as dans sa manche pour faire passer la pilule : un formidable tandem Florence Pugh/Andrew Garfield à l'alchimie joliment complémentaire, la première insufflant ce qu'il faut d'énergie à la partition tout en tristesse du second, pour que le film ne bascule jamais totalement dans la tragédie romantique - même si elle en a toutes les coutures.
C'est par eux, plus que par l'histoire en elle-même (qui cherche à ouvrir toutes les vannes possibles, avec la finesse d'un hippopotame en chaleur), que l'émotion nous cueille et nous frappe en plein cœur (voire nous brise même, littéralement), et même s'il est logique de penser qu'une narration plus conventionnelle aurait nettement moins desservi leurs interprétations, elles sont une raison suffisante pour faire de L'amour au présent, votre première douce et rugueuse séance de la nouvelle année.
Jonathan Chevrier
Une approche pure et simple du genre en somme, qui incarne totalement ce que l'on veut voir en cette période de l'année, même si un tel cocktail a autant de bons côtés que de vraies panouilles, dans sa besace.
Copyright Peter Mountain / Studiocanal GmbH |
Chronique Sparksienne d'une romance mouvementée frappée par la dure vérité de l'inéluctabilité de l'existence, dont l'originalité - une chronologie volontairement désordonnée - est à la fois la force (puisqu'elle lui permet de se démarquer des récentes errances " Netflixiennes " du genre) comme la plus grande faiblesse (cela sape méchamment son cœur émotionnel, à la différence du récent The Outrun de Nora Fingscheidt, tant certains artifices tires-larmes de l'intrigue se font de facto beaucoup trop évidents pour leur bien); la narration s'attache donc de manière fragmentée et excessivement théâtrale, à l'amour qui unit Tobias, représentant commercial, et Almut, cheffe cuisinière populaire, à travers plusieurs morceaux de leur vie commune entre une rencontre absurde, une sexualité torride, une parentalité compliquée à atteindre (sans doute la frange la plus juste du film, tant ils passent par tous les hauts et les bas de la tentative d'être parents : les tests de grossesse négatifs à répétition, les nombreuses visites à la clinique, les traitements de fertilité avant le Saint Graal et une grossesse pieusement souhaitée) et de longues épreuves difficiles avec le cancer de la seconde.
Le tout toujours avec un Tobias errant comme guide, dans une quasi-collage de ses souvenirs.
Un parti pris malin, dans le sens où il masque à la fois la vacuité de son récit (le film n'a pas réellement d'intrigue, et il ne s'en cache pas) tout en appuyant l'importance de sa morale centrale (la vie est trop courte, et l'on ne passe jamais assez de temps avec ceux que l'on aime), puisque chaque séquence pointée du bout de la caméra y apparaît importante, chaque échange entre les personnages y est capitalisé pour pleinement enraciner la véracité de l'amour de son couple vedette - même si, finalement, on en apprend peu sur chaque personnage.
Copyright Peter Mountain / Studiocanal GmbH |
Mais si les ficelles se font parfois (souvent) grosses, Crowley a une sacrée paire d'as dans sa manche pour faire passer la pilule : un formidable tandem Florence Pugh/Andrew Garfield à l'alchimie joliment complémentaire, la première insufflant ce qu'il faut d'énergie à la partition tout en tristesse du second, pour que le film ne bascule jamais totalement dans la tragédie romantique - même si elle en a toutes les coutures.
C'est par eux, plus que par l'histoire en elle-même (qui cherche à ouvrir toutes les vannes possibles, avec la finesse d'un hippopotame en chaleur), que l'émotion nous cueille et nous frappe en plein cœur (voire nous brise même, littéralement), et même s'il est logique de penser qu'une narration plus conventionnelle aurait nettement moins desservi leurs interprétations, elles sont une raison suffisante pour faire de L'amour au présent, votre première douce et rugueuse séance de la nouvelle année.
Jonathan Chevrier