[FUCKING SERIES] : Heartstopper saison 3 : Toujours aussi réconfortante

(Critique - avec spoilers - de la saison 3)

De nombreux programmes télévisuels nous ont façonnés durant notre adolescence, nous confrontant dans notre rapport au monde pour mieux nous aider à adopter une nouvelle vision sur notre univers et nos relations. En ce sens, on aurait aimé qu’une série comme Heartstopper existe durant notre jeunesse tant sa bienveillance et sa façon d’aborder des thématiques intimes sont exemplaires et même indispensables dans ces périodes de trouble où l’on remet constamment différentes voix en doute malgré leur vécu. La justesse du propos et de son casting nous avait déjà offert deux premières saisons de qualité mais qu’en est-il de cette troisième ?

On se retrouve vite surpris par certaines tournures prises par ces nouveaux épisodes, comme le trouble alimentaire de Charlie. Malgré le côté doux et réconfortant de la série, il s’y crée une nouvelle gravité qui fonctionne par sa crédibilité et l’affection apportée aux protagonistes. C’est sans doute la plus belle chose dans Heartstopper : jamais les protagonistes ne sont relégués de manière facile ou réécrits en cours de route pour les orienter vers quelque chose de plus dramatique afin de rythmer les épisodes. L’amour que l’on peut avoir pour la bande entourant Nick et Charlie ne diminue pas et résonne évidemment avec les interrogations contemporaines, notamment sur une transphobie affichée dans une séquence douloureuse par son apparente banalité.

Visuellement, c’est toujours aussi solide et coloré, apportant le réconfort attendu malgré la gravité de certains sujets. Les codes de mise en scène et de direction artistique sont toujours à l’avenant, apportant quelques éclats lors d’interrogations émotionnelles prégnantes. Même, certaines idées de plans arrivent à nous bouleverser de manière soudaine, à l’instar d’un protagoniste adulte parlant à un de nos héros de l’importance pour certaines personnes de se sentir représentées. Il s’y visualise la douleur d’une génération qui a été forcée au silence dans ses réflexions mais également l’apaisement à ce que la nouvelle puisse tout simplement être elle-même malgré les dangers qui restent encore bien trop présents.

Heartstopper reste toujours aussi réussie dans cette troisième saison aussi réconfortante que passionnante dans ses thématiques. On se retrouve toujours autant émus par les choix de vie de nos personnages aussi justes et sensibles, le tout dans un rythme d’épisode toujours prenant. On ne célébrera jamais assez l’importance de pareil programme émotif, sensible mais surtout vocal sur des questionnements à la fois intimes et universels avec la sensation d’être soutenu par des amis, jamais dans le jugement et toujours dans l’écoute. De quoi renforcer notre amour pour ce programme, indubitablement un des meilleurs de Netflix.

Liam Debruel