[CRITIQUE] : L'art d'être heureux
Réalisateur : Stefan Liberski
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Camille Cottin, François Damiens, Gustave Kervern,...
Distributeur : KMBO
Genre : Comédie.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Jean-Yves Machond, peintre mondialement méconnu et globalement malheureux, décide un jour de changer de vie. Il va chercher l’inspiration dans une petite ville normande, afin de concevoir un chef-d’œuvre qui lui vaudra enfin gloire et reconnaissance éternelle. Mais sa rencontre avec les artistes locaux, du chaleureux Bagnoule à l’habile Cécile, va quelque peu le faire dévier de son chemin, et le mettre face à son rêve le plus profond : celui d’être un homme heureux, tout simplement.
Critique :
Sympathique - même si un poil ronronnante - comédie que #LArtDÊtreHeureux, qui se fait in fine moins une affaire réflexive burlesque et tout en autodérision sur l'état actuel de l'art, qu'un petit bout de cinéma existentiel et familier, dominé par une distribution au diapason. pic.twitter.com/84uy15Uw9v
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 29, 2024
Voilà presque dix ans maintenant que le cinéaste belge Stefan Liberski n'avait plus vraiment pointé le bout de son nez - et encore moins nos salles obscures -, lui qu'on avait laissé avec le récit initiatique tout en décalage sous fond de choc des cultures (et adapté du roman Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb) Tokyo Fiancée, et celui-ci revient avec une œuvre presque aussi tout décalée et existentielle : L'art d'être heureux, très librement adapté du roman La Dilution de l’artiste de Jean-Philippe Delhomme.
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Soit un cinquième long-métrage dont la double résonance du titre indique tout autant les courbes d'une comédie - plus où moins - moraliste visant à dégainer les clés d'une existence heureuse, à une heure où la société contemporaine est des plus morose (heureusement, dans un sens), que celle d'une hypothétique réflexion voulu comme burlesque et tout en autodérision, sur l'état actuel de l'art, à travers les atermoiements et petits malheurs d'un peintre conceptuel contemporain littéralement au bord du gouffre et de la retraite.
Soit Jean-Yves Macond, peintre furieusement malheureux et méconnu - mais perpétuellement en rêve de reconnaissance -, qui décide un jour de bousculer son existence pour mieux (re)trouver l'inspiration, débarquant au coeur d'une petite ville normande, Étretat (une cité balnéaire qui a souvent inspiré Claude Monet), où il espère concocter le chef-d'œuvre d'une vie, qui lui vaudra enfin gloire et reconnaissance éternelle.
Plus facile à dire qu'à faire donc, mais cette quête d'ailleurs lui offrira peut-être un cadeau encore plus beau que la renommée : le bonheur, tout simplement.
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Après vision, L'art d'être heureux se fait in fine moins une affaire réflexive que sentimentale et existentielle, tant l'histoire un poil redondante et familière, place bien plus son attention sur un hypothétique jeu du chat et de la souris romantique entre le peintre et la propriétaire de la galerie d'art locale, qu'une vraie discussion artistique entre son protagoniste principal et les peintres locaux, mais aussi sur l'art lui-même - malgré une opposition entre concept abstrait et art figuratif.
Un poil ronronnant donc mais point désagréable, le tout porté une distribution au diapason, que ce soit un Benoît Poelvoorde sensiblement Poelvoordien, où une Camille Cottin gentiment piquante.
Un retour en charentaises pour Liberski.
Jonathan Chevrier