[CRITIQUE] : Don't Move
Réalisateurs : Adam Schindler et Brian Netto
Acteurs : Kelsey Asbille, Finn Wittrock, Daniel Francis,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Un tueur chevronné injecte un agent paralysant à une femme en deuil. Elle doit courir, se battre et se cacher avant que son corps ne s'arrête complètement.
Critique :
La trilogie Fear Street et ses frissons nostalgiques convoquant les si bénies années 80 (elle-même bâtie sur les cendres du carton monumental Stranger Things), avait laissé l'idée que Netflix, même dans son esprit de production cinématographique úber fast food, pouvait habilement jouer la carte de l'horreur sans forcément trop capitaliser sur la nostalgie de ses abonnés.
Pas de bol, l'avenir nous a vite donné tort et toutes les productions made in plateforme au Toudoum ou presque, produites depuis, ressemble au contre-exemple parfait des films de Leigh Janiak : de l'horreur furieusement générique et molle de la fesse gauche, qui louche gentiment entre du pseudo " high concept " et une atmosphère à l'ancienne, sous fond de resuscée de tout ce qu'il y a de pire - et donc à la mode - dans l'horreur actuelle (surtout ricaine) : Choose or die, Bird Box Barcelone, Le Book Club Mortel, The Monster ou encore, dans une moindre mesure, Les Ordres du mal,...
Estampillé nouvelle production d'un Sam Raimi qui a souvent eu le nez creux, Don't Move du tandem Adam Schindler et Brian Netto, dont le high concept rappelle étrangement l'une des séquences clés du mésestimé et Hitchcockien en diable Apparence de Robert Zemeckis : un faux samaritain/tueur psychotique injecte un agent paralysant à une femme en deuil (elle vient de perdre son jeune fils, tombé d'une falaise... ce n'est pas drôle), Iris, lors d'une randonnée matinale, obligeant celle-ci à courir, se battre et se cacher avant qu'elle ne perde toutes ses fonctions motrices (elle a vingt minutes, pas une de plus), et qu'elle n'en est plus du tout le contrôle sur son corps - à l'exception de ses yeux.
Pas d'Harrison Ford ni de Michelle Pfeiffer à l'horizon donc, mais une idée forte (une victime impuissante, dépourvue de mobilité, devant se battre pour sa survie), dont l'allégorie est certes peu subtil mais accrocheuse (autant la métaphore macabre d'une mère paralysée par le chagrin qui va devoir se battre avec elle-même pour passer à autre chose, que l'expression la plus brutale d'un patriarcat qui a un contrôle totale sur le corps des femmes, en abuse, les condamne au silence), d'autant qu'il n'est pas difficile de ressentir un minimum d'empathie pour la victime, avant même que son calvaire forestier ne démarre - elle est désespérée face à la pire chose qui soit, perdre la chair de sa chair.
Tout l'effort de Schindler et Netto est d'alors de rendre ce jeu du chat et de la souris morbide suffisamment de corps pour ne pas triturer la cohérence d'un artifice fragile (comme les lois de la fonctionnalité partielle du corps d'Iris, parfois assez floue).
Et le résultat s'avère plus où moins convaincant, le rythme soutenu venant souvent contrebalancer les quelques faiblesses d'un parcours du combattant dont les digressions sont un peu trop nombreuses pour tromper la prévisibilité d'un récit qui se pense sans doute plus intelligent qu'il ne l'est (tout comme le psychopathe de Josh Hartnett dans Trap, celui du film est finalement un tueur plus incompétent qu'autre chose, qui aggrave lui-même constamment sa propre situation), à l'image d'une mise en scène qui se croit plus efficace que la vérité de son exécution.
Pas désagréable pour autant et dominé par la prestation déterminée de Kelsey Asbille, Don't Move, qui ne s'intéresse qu'en surface à la psychologie de ses personnages (on n'apprend quasiment rien de plus sur eux passé le premier quart d'heure), vaut néanmoins son pesant de pop-corn pour l'originalité de son concept.
Ce qui, ironiquement, le distance de beaucoup de séances horrifiques du moment, même s'il n'en use pas convenablement...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Kelsey Asbille, Finn Wittrock, Daniel Francis,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Un tueur chevronné injecte un agent paralysant à une femme en deuil. Elle doit courir, se battre et se cacher avant que son corps ne s'arrête complètement.
Critique :
Porté autant par une Kelsey Asbille déterminée, que par un high concept qui lui permet de jouer sur plusieurs niveaux métaphoriques, #DontMove manque pourtant un peu trop de corps (la psychologie survolé de ses personnages, ses nombreuses disgressions) pour vraiment faire mouche. pic.twitter.com/CudyR02lqH
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 25, 2024
La trilogie Fear Street et ses frissons nostalgiques convoquant les si bénies années 80 (elle-même bâtie sur les cendres du carton monumental Stranger Things), avait laissé l'idée que Netflix, même dans son esprit de production cinématographique úber fast food, pouvait habilement jouer la carte de l'horreur sans forcément trop capitaliser sur la nostalgie de ses abonnés.
Pas de bol, l'avenir nous a vite donné tort et toutes les productions made in plateforme au Toudoum ou presque, produites depuis, ressemble au contre-exemple parfait des films de Leigh Janiak : de l'horreur furieusement générique et molle de la fesse gauche, qui louche gentiment entre du pseudo " high concept " et une atmosphère à l'ancienne, sous fond de resuscée de tout ce qu'il y a de pire - et donc à la mode - dans l'horreur actuelle (surtout ricaine) : Choose or die, Bird Box Barcelone, Le Book Club Mortel, The Monster ou encore, dans une moindre mesure, Les Ordres du mal,...
Copyright Vladislav Lepoev / Netflix |
Estampillé nouvelle production d'un Sam Raimi qui a souvent eu le nez creux, Don't Move du tandem Adam Schindler et Brian Netto, dont le high concept rappelle étrangement l'une des séquences clés du mésestimé et Hitchcockien en diable Apparence de Robert Zemeckis : un faux samaritain/tueur psychotique injecte un agent paralysant à une femme en deuil (elle vient de perdre son jeune fils, tombé d'une falaise... ce n'est pas drôle), Iris, lors d'une randonnée matinale, obligeant celle-ci à courir, se battre et se cacher avant qu'elle ne perde toutes ses fonctions motrices (elle a vingt minutes, pas une de plus), et qu'elle n'en est plus du tout le contrôle sur son corps - à l'exception de ses yeux.
Pas d'Harrison Ford ni de Michelle Pfeiffer à l'horizon donc, mais une idée forte (une victime impuissante, dépourvue de mobilité, devant se battre pour sa survie), dont l'allégorie est certes peu subtil mais accrocheuse (autant la métaphore macabre d'une mère paralysée par le chagrin qui va devoir se battre avec elle-même pour passer à autre chose, que l'expression la plus brutale d'un patriarcat qui a un contrôle totale sur le corps des femmes, en abuse, les condamne au silence), d'autant qu'il n'est pas difficile de ressentir un minimum d'empathie pour la victime, avant même que son calvaire forestier ne démarre - elle est désespérée face à la pire chose qui soit, perdre la chair de sa chair.
Tout l'effort de Schindler et Netto est d'alors de rendre ce jeu du chat et de la souris morbide suffisamment de corps pour ne pas triturer la cohérence d'un artifice fragile (comme les lois de la fonctionnalité partielle du corps d'Iris, parfois assez floue).
Copyright Vladislav Lepoev / Netflix |
Et le résultat s'avère plus où moins convaincant, le rythme soutenu venant souvent contrebalancer les quelques faiblesses d'un parcours du combattant dont les digressions sont un peu trop nombreuses pour tromper la prévisibilité d'un récit qui se pense sans doute plus intelligent qu'il ne l'est (tout comme le psychopathe de Josh Hartnett dans Trap, celui du film est finalement un tueur plus incompétent qu'autre chose, qui aggrave lui-même constamment sa propre situation), à l'image d'une mise en scène qui se croit plus efficace que la vérité de son exécution.
Pas désagréable pour autant et dominé par la prestation déterminée de Kelsey Asbille, Don't Move, qui ne s'intéresse qu'en surface à la psychologie de ses personnages (on n'apprend quasiment rien de plus sur eux passé le premier quart d'heure), vaut néanmoins son pesant de pop-corn pour l'originalité de son concept.
Ce qui, ironiquement, le distance de beaucoup de séances horrifiques du moment, même s'il n'en use pas convenablement...
Jonathan Chevrier