[CRITIQUE] : Islands
Réalisateur : Jan-Ole Gerster
Acteurs : Sam Riley, Stacy Martin, Jack Farthing, Dylan Torrell,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Thriller, Comédie, Drame.
Nationalité : Allemand.
Durée : 2h03min
Synopsis :
Coach de tennis dans un complexe hôtelier, Tom mène une vie sans attaches au rythme de virées nocturnes alcoolisées et de cours monotones sous le soleil de Fuerteventura. Un jour, parmi le flot incessant des vacanciers, débarque sur l’île Anne, accompagnée de son fils et de son mari. Tom accepte de jouer le guide touristique pour la famille et très vite d’étranges liens commencent à se nouer entre eux.
C'est peut-être un détail pour vous mais pour nous, son nom évoque déjà beaucoup de belles promesses (petit instant France Gall, on n'en fait jamais assez) : Jan Olé Gerster, cinéaste allemand à la filmographie gentiment affûtée malgré à peine trois efforts au compteur, étalée sur treize années.
Pas le faiseur de rêves le plus prolifique du cinéma teuton donc, mais clairement l'un de ceux qu'il faut suivre de très près tant son œuvre apparaît jusqu'ici particulièrement grisante et cohérente, faite de portraits minimalistes à l'humour subtil et à la mise en scène sobre et précise, dénué de toute affetérie superflue.
Après le spleen existentiel d'un jeune homme désemparé au cœur de Berlin dans le gentiment ironique Oh Boy, et l'anniversaire tout en bilan désespéré d'une femme bouffée par son perfectionnisme dans Lara, place désormais à Islands, petit bout de cinéma lui aussi à la confluence des genres (jamais totalement thriller, ni vraiment comédie et encore moins drame), qui lui fait temporairement quitter la jungle urbaine pour les terres ensoleillées de Fuerteventura - et le terrain sinueux de la criminalité.
Il y colle aux basques de Tom, professeur de tennis dans un complexe hôtelier qui doit sa popularité à une anecdote qu'il n'a de cesse de vanter à qui veut l'entendre (il aurait battu Rafael Nadal lors d'un match d'entraînement), lui dont la stabilité se trouve dans une routine bancale et sans attaches où l'alcoolisme a une place prépondérante - des sables mouvants dans un lieu où l'été ne semble jamais s'arrêter, comme le soleil de brûler.
Tout bascule cependant à l'arrivée d'un couple de vacanciers avec qui il commence à nouer d'étranges liens qui dépassent le simple fruit du hasard...
Plongée lancinante et hypnotique dans les méandres d'une âme inerte et vide, tellement frappée par ses hésitations et ennuyée par elle-même qu'elle fuit lentement mais sûrement la vérité d'une réalité désabusée pour le vertige du désir, avant qu'elle ne le rattrape de plein fouet au cœur d'un cadre moins paradisiaque qu'écrasant et aliénant; Islands se fait tout autant un polar néo-noir savamment riche en silence et tout en faux semblants, qu'une exploration vénéneuse et mélancolique d'une quête désespérée de sens dans une cage dorée mortifère, dominé de la tête et des épaules par un superbe tandem Sam Riley/Stacy Martin.
Le petit shot Hitchcockien parfait pour bien démarrer l'été.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Sam Riley, Stacy Martin, Jack Farthing, Dylan Torrell,...
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Thriller, Comédie, Drame.
Nationalité : Allemand.
Durée : 2h03min
Synopsis :
Coach de tennis dans un complexe hôtelier, Tom mène une vie sans attaches au rythme de virées nocturnes alcoolisées et de cours monotones sous le soleil de Fuerteventura. Un jour, parmi le flot incessant des vacanciers, débarque sur l’île Anne, accompagnée de son fils et de son mari. Tom accepte de jouer le guide touristique pour la famille et très vite d’étranges liens commencent à se nouer entre eux.
C'est peut-être un détail pour vous mais pour nous, son nom évoque déjà beaucoup de belles promesses (petit instant France Gall, on n'en fait jamais assez) : Jan Olé Gerster, cinéaste allemand à la filmographie gentiment affûtée malgré à peine trois efforts au compteur, étalée sur treize années.
Pas le faiseur de rêves le plus prolifique du cinéma teuton donc, mais clairement l'un de ceux qu'il faut suivre de très près tant son œuvre apparaît jusqu'ici particulièrement grisante et cohérente, faite de portraits minimalistes à l'humour subtil et à la mise en scène sobre et précise, dénué de toute affetérie superflue.
![]() |
Copyright Augenschein, Leonine Studios, Schiwago Film |
Après le spleen existentiel d'un jeune homme désemparé au cœur de Berlin dans le gentiment ironique Oh Boy, et l'anniversaire tout en bilan désespéré d'une femme bouffée par son perfectionnisme dans Lara, place désormais à Islands, petit bout de cinéma lui aussi à la confluence des genres (jamais totalement thriller, ni vraiment comédie et encore moins drame), qui lui fait temporairement quitter la jungle urbaine pour les terres ensoleillées de Fuerteventura - et le terrain sinueux de la criminalité.
Il y colle aux basques de Tom, professeur de tennis dans un complexe hôtelier qui doit sa popularité à une anecdote qu'il n'a de cesse de vanter à qui veut l'entendre (il aurait battu Rafael Nadal lors d'un match d'entraînement), lui dont la stabilité se trouve dans une routine bancale et sans attaches où l'alcoolisme a une place prépondérante - des sables mouvants dans un lieu où l'été ne semble jamais s'arrêter, comme le soleil de brûler.
Tout bascule cependant à l'arrivée d'un couple de vacanciers avec qui il commence à nouer d'étranges liens qui dépassent le simple fruit du hasard...
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Copyright Augenschein, Leonine Studios, Schiwago Film |
Plongée lancinante et hypnotique dans les méandres d'une âme inerte et vide, tellement frappée par ses hésitations et ennuyée par elle-même qu'elle fuit lentement mais sûrement la vérité d'une réalité désabusée pour le vertige du désir, avant qu'elle ne le rattrape de plein fouet au cœur d'un cadre moins paradisiaque qu'écrasant et aliénant; Islands se fait tout autant un polar néo-noir savamment riche en silence et tout en faux semblants, qu'une exploration vénéneuse et mélancolique d'une quête désespérée de sens dans une cage dorée mortifère, dominé de la tête et des épaules par un superbe tandem Sam Riley/Stacy Martin.
Le petit shot Hitchcockien parfait pour bien démarrer l'été.
Jonathan Chevrier