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[CRITIQUE] : Swimming Home


Réalisateur : Justin Anderson
Acteurs : Mackenzie Davis, Christopher Abbott, Nadine Labaki, Ariane Labed,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Britannique, Brésilien, Grec, Hollandais.
Durée : 1h39min

Synopsis :
En vacances, alors que leur mariage se délite, Joe et Isabel découvrent une belle inconnue flottant nue dans la piscine de leur villa. Pourquoi ne pas l’inviter à rester ? Sera-t-elle leur salut ou leur perte?



Critique :



Alors certes, c'est superficiel mais assumons : c'est avant tout et surtout pour sa talentueuse distribution, que Swimming Home, estampillé premier long-métrage du scénariste et réalisateur Justin Anderson, nous a attiré en salles alors que l'Étrange Festival vient tout juste de démarrer sa trentième édition.
Il faut dire, comment ne pas avoir sa curiosité cinéphile un minimum titillé par la présence sur un même écran, de Mackenzie Davis, Christopher Abbott, Nadine Labaki et Ariane Labed - ce n'est pas une question, il n'y a qu'une réponse affirmative possible.

Adaptation du premier roman éponyme de Deborah Levy, dont l'intrigue passe de La Riviera à la Grèce, le film se revendique comme un drame psychologico-expérimental aux connotations sensuelles et surnaturelles assumées, lui qui s'attache aux atermoiements d'un couple, une correspondante de guerre - Isabel - et un poète déprimé - Joe -, et de leur fille adolescente sensiblement délaissée - Nina -, alors qu'ils sont choqués de trouver, dans leur maison de vacances grecque, une mystérieuse et belle inconnue flottant nue dans leur piscine - Kitti, une botaniste furieusement énigmatique.

Photograph: IFFR

Une présence qui, pour ne pas arranger les choses, vient ajouter un trouble supplémentaire sur un mariage déjà sous tension et au bord de la dérive.
Car à mesure que Kitti s'immisce dans leur vie (véritable agent du chaos anarchique et protéiforme, que la narration réduit paradoxalement à une fonction corporelle, tout en objectivité pourtant son détachement extraordinaire, les tensions s'accumulent et des secrets longtemps enfouis (re)font surface.
Embaumé dans la chaleur lascive d'un été grec ou la température grimpe graduellement à mesure où l'influence perturbatrice d'une inconnue se fait de plus en plus prégnante, Swimming Home se fait un solide jeu du chat et de la souris psychologico-sexuelo-existentiel qui bouillonne de malaise et de refoulement, où tous les personnages flottent tels des spectres dans un océan de dissociation et de déni, où leurs rapports sont soient voués à l'implosion, soient à être transformés.

Pas toujours subtil dans ses symboles (le cinéaste imbibe un peu trop son montage, d'images surréalistes pour symboliser le dysfonctionnement familial) mais soutenu autant par une mise en scène inventive et méticuleuse dans ses cadres, que par la performance chorale d'une distribution assez folle (que domine une Ariane Labed à la physicalité merveilleusement débridée), Anderson signe un premier effort singulier, baroque et vénéneux, pas exempt de maladresses donc, mais vraiment, vraiment prometteur.


Jonathan Chevrier





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