[CRITIQUE/RESSORTIE] : Soldat bleu
Réalisateur : Ralph Nelson
Avec : Peter Strauss, Candice Bergen, Donald Pleasence, John Anderson,…
Distributeur : Solaris Distribution
Budget : -
Genre : Western.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Date de sortie : 23 avril 1971
Date de ressortie : 21 août 2024
Synopsis :
Une colonne de l’armée américaine escortant un important convoi de fonds est attaquée par des Cheyennes. Seuls survivent un jeune soldat fraîchement incorporé, et une jeune femme jadis enlevée par les Cheyennes. Ils vont tous deux devoir rejoindre le fort le plus proche, situé à plusieurs jours de marche… Informée, la cavalerie américaine décide d’intervenir. Le départ est donné pour Sand Creek, un paisible campement Cheyenne...
Critique :
Qu'on se le dise, à une époque où la cinéphilie se statue, selon une poignée de spectateurs particulièrement bruyants, selon une liste de films vulgairement établie qu'il faut avoir vu (pas compris, vu, n'en demandez pas trop), il n'y a décemment aucun mal à avouer ne pas connaître un/une cinéaste et sa filmographie.
Après tout, le septième art n'est-il pas un champ constant de découverte, un univers dense et passionnant qui ne demande qu'à être arpenté avec enthousiasme et curiosité, quand bien même certains ne se borne qu'à ratisser la même zone usée et infertile.
Pour l'auteur de ces mots, le cinéaste américain Ralph Nelson n'était encore qu'un nom lu à l'arrachée au travers de quelques textes et le souvenir d'une séance certes lointaine mais mémorable (le magnifique Requiem pour un champion, avec Anthony Quinn), malgré une carrière foisonnante aussi bien sur le petit que sur le grand écran.
La découverte donc de son engagé Soldier Blue aka Soldat Bleu, expurgé de toute idée du boucan entourant sa sortie au début des années 70, était totale quoique un peu décontenancée.
Une séance mitigée, pas tant dans sa volonté d'incarner une démonstration on ne peut plus explicite du viol et du massacre sauvage d'Indiens d'Amérique par les soldats américains (dans son dernier tiers vraiment éprouvant), avec une violence décomplexée frappée du sceau de la vérité (le massacre, réel et inhumain, de Sand Creek en 1864, par sept cents hommes de la Cavalerie du Colorado, et qui renvoie instinctivement au Massacre de Mỹ Lai, alors que le conflit au Viêtnam qui faisait rage), mais par sa manière un peu trop confuse pour son bien, de le faire - personnages fonctionnels à la clé.
Allégorie pas forcément subtile de la guerre du Viêtnam, ce western oublié du Nouvel Hollywood pas si éloigné du Sierra Toride de Don Siegel (le Little Big Man d'Arthur Penn lui emboîtera le pas quelques mois plus tard, avec plus de justesse), s'embourbe autant dans les méandres d'une narration maladroite que dans une gestion pas toujours heureuse de son western comico-romantico-candide, qui se clôt de manière abrupte aux portes d'un massacre sanglant.
Louable et intéressant dans sa volonté de pointer la face sombre de la conquête de l'ouest, Soldat Bleu est dans le même temps, un peu trop pachydermique dans sa démonstration pour totalement convaincre.
Jonathan Chevrier
Avec : Peter Strauss, Candice Bergen, Donald Pleasence, John Anderson,…
Distributeur : Solaris Distribution
Budget : -
Genre : Western.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Date de sortie : 23 avril 1971
Date de ressortie : 21 août 2024
Synopsis :
Une colonne de l’armée américaine escortant un important convoi de fonds est attaquée par des Cheyennes. Seuls survivent un jeune soldat fraîchement incorporé, et une jeune femme jadis enlevée par les Cheyennes. Ils vont tous deux devoir rejoindre le fort le plus proche, situé à plusieurs jours de marche… Informée, la cavalerie américaine décide d’intervenir. Le départ est donné pour Sand Creek, un paisible campement Cheyenne...
Critique :
Western oublié du Nouvel Hollywood pas si éloigné du Sierra Toride de Don Siegel,#SoldatBleu se fait une séance ambivalente, à la fois captivante mais assez maladroite dans sa démonstration de la face sombre de la conquête de l'ouest, parabole peu subtile de la guerre du Vietnam. pic.twitter.com/aHIQPURZos
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 24, 2024
Qu'on se le dise, à une époque où la cinéphilie se statue, selon une poignée de spectateurs particulièrement bruyants, selon une liste de films vulgairement établie qu'il faut avoir vu (pas compris, vu, n'en demandez pas trop), il n'y a décemment aucun mal à avouer ne pas connaître un/une cinéaste et sa filmographie.
Après tout, le septième art n'est-il pas un champ constant de découverte, un univers dense et passionnant qui ne demande qu'à être arpenté avec enthousiasme et curiosité, quand bien même certains ne se borne qu'à ratisser la même zone usée et infertile.
Pour l'auteur de ces mots, le cinéaste américain Ralph Nelson n'était encore qu'un nom lu à l'arrachée au travers de quelques textes et le souvenir d'une séance certes lointaine mais mémorable (le magnifique Requiem pour un champion, avec Anthony Quinn), malgré une carrière foisonnante aussi bien sur le petit que sur le grand écran.
La découverte donc de son engagé Soldier Blue aka Soldat Bleu, expurgé de toute idée du boucan entourant sa sortie au début des années 70, était totale quoique un peu décontenancée.
Embassy Pictures - Katzka-Loeb |
Une séance mitigée, pas tant dans sa volonté d'incarner une démonstration on ne peut plus explicite du viol et du massacre sauvage d'Indiens d'Amérique par les soldats américains (dans son dernier tiers vraiment éprouvant), avec une violence décomplexée frappée du sceau de la vérité (le massacre, réel et inhumain, de Sand Creek en 1864, par sept cents hommes de la Cavalerie du Colorado, et qui renvoie instinctivement au Massacre de Mỹ Lai, alors que le conflit au Viêtnam qui faisait rage), mais par sa manière un peu trop confuse pour son bien, de le faire - personnages fonctionnels à la clé.
Allégorie pas forcément subtile de la guerre du Viêtnam, ce western oublié du Nouvel Hollywood pas si éloigné du Sierra Toride de Don Siegel (le Little Big Man d'Arthur Penn lui emboîtera le pas quelques mois plus tard, avec plus de justesse), s'embourbe autant dans les méandres d'une narration maladroite que dans une gestion pas toujours heureuse de son western comico-romantico-candide, qui se clôt de manière abrupte aux portes d'un massacre sanglant.
Louable et intéressant dans sa volonté de pointer la face sombre de la conquête de l'ouest, Soldat Bleu est dans le même temps, un peu trop pachydermique dans sa démonstration pour totalement convaincre.
Jonathan Chevrier