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[CRITIQUE] : Parachute


Réalisatrice : Brittany Snow
Avec : Courtney Eaton, Thomas Mann, Francesca Reale, Gina Rodriguez,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min

Synopsis :
Riley lutte depuis des années contre des problèmes alimentaires et de dysmorphophobie. A sa sortie de cure, elle rencontre Ethan...



Critique :



Il y a toujours quelque chose de profondément intéressant à l'idée de voir un ou une comédienne se décider à sauter le pas difficile de la réalisation et de passer in fine derrière la caméra.
D'intéressant à l'idée de voir si il où elle laissera s'exprimer une vraie vision de cinéma, de voir si il ou elle laissera parler les influences des cinéastes qui ont jalonnés sa carrière, où même d'hypothétiquement laisser exploser un talent qui, fasse caméra, s'avérait peut-être plus timide...

Pas forcément la comédienne la plus populaire de sa génération, mais définitivement pas la moins talentueuse (même si l'évocation de son nom nous ramène avant tout et surtout au souvenir un brin coupable, de la franchise Pitch Perfect), il y avait donc une réelle curiosité qui se cachait dans l'ombre du premier passage derrière la caméra d'un long-métrage, de Brittany Snow, Parachute, petite bête de festival cantonnée à une sortie dans l'indifférence générale par chez nous.

Sous ses faux airs de comédie romantique convenue as hell, ce premier effort étonne dans sa manière de ne pas tant suivre une formule archi-balisée, que d'en reprendre les grandes lignes pour mieux interroger sournoisement son auditoire : et si l'important n'était pas de savoir si les deux personnages principaux, destinés à être ensemble, finiront par l'être, mais si leur relation était finalement, la pire décision qu'ils aient prise ?

The Space Program / Vertical

Plaqué au plus près des atermoiements d'une figure vulnérable, Riley (magistrale Courtney Eaton), qui a négocié avec des problèmes alimentaires et de dysmorphophobie toute sa vie, et qui rencontre au plus mauvais moment (difficile de pleinement aimer quelqu'un, s'il est déjà difficile de s'aimer soi-même), le sympathique Ethan; le film entretient continuellement l'ambiguïté et le chaos autour de cette question (et ce jusqu'à un final doux-amer), le sentiment amoureux se faisant le parallèle douloureux d'une autre insécurité : les troubles de son héroïne, frappée par la difficulté de totalement s'adapter au monde extérieur et de normaliser une vie sans faire attention aux nombreux dictats du corps.

Une âme pas toujours facile à suivre, pas tant pour sa personnalité que pour ses choix et ses actions (sans doute parce qu'elle n'a pas compris que sa souffrance entraîne aussi celle des autres, plus où moins directement) mais dont on suit sans réserve l'odyssée, véritable montagnes russes émotionnelle où les conflits intérieurs épousent les bouffées d'espoir, petites brises fugaces dans un ouragan chaotique.
Parachute (tout est dans le titre) où l'itinéraire d'une vie en chute libre à la fois délicat et lucide, empathique et d'une authenticité et d'une humanité rares.

La (très) belle découverte du moment.


Jonathan Chevrier