[CRITIQUE] : Mon ami le petit manchot

Réalisateur : David Schürmann
Avec : Jean Reno, Adriana Barraza, Alexia Moyano, Rocío Hernández,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Aventure, Famille.
Nationalité : Brésilien, Américain.
Durée : 1h37min

Synopsis :
D’après une incroyable histoire vraie, découvrez la fabuleuse aventure de DinDim, ce manchot sauvé par un pêcheur au grand cœur. La beauté de la nature va transformer cette rencontre en une extraordinaire histoire d’amitié.

Critique :

Petite histoire d'amitié extraordinaire ne casse pas trois pattes à un palmipède unijambiste (on va être cinquante-douze à la faire, ça va...), #MonAmiLePetitManchot aussi vite vu qu'oublié, n'en reste pas moins un gentil bout de cinéma familial touchant et à l'humour complice. pic.twitter.com/IIoGVG9fkC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 8, 2024

Oui, Jean Reno n'a définitivement plus rien à prouver et, passé un walk of shame assez éprouvant sur les deux dernières décennies où on ne retiendra que quelques éclaircie (Antigang, Da 5 Bloods : Frères de sang et Le Dernier Voyage), que cela soit sur ses propres terres (Europa Corp a du sang - ou de la pisse, c'est selon - sur les mains) où de l'autre côté de l'Atlantique (à l'instar d'un mésestimé Tcheky Karyo, le Jean a eu et aura toujours une vraie côte d'estime à Hollywood, pour le meilleur comme pour le pire), gageons que le bonhomme a l'intime droit de se permettre d'aller gratter son chèque où il le veut, que ce soit dans un actionner pachydermique fleurant bon l'appel nostalgique au catalogue sous naphtaline de la Cannon, où même dans une comédie bas du front marketée lolilol bien de chez nous.

Reste que le voir attaché à un projet aussi improbable que Mon ami le petit manchot de David Schürmann, divertissement familial et animalier dont la campagne promotionnelle joue subtilement sur la carte " inspirée d'une histoire vraie " (pas du tout), attise suffisamment notre curiosité - malsaine certes, mais curiosité quand-même -, pour que l'on ose se pointer sans trop chipoter dans une salle obscure pour y mirer la bête - et profiter de la clim, foutue chaleur aoûtienne.

Sans doute classé numéro un de toutes les séances du mois dans Mickey magazine (restez sain, n'allez pas voir si l'on a tort où pas), la péloche s'échine à raconter la vérité et strictement la vérité - non - de la vie de Din Dim, petit pingouin mazouté recueilli par un pêcheur au Brésil, qui l'a soigné et nourrit avant de lui redonner sa liberté, sauf que le petit bout de chou préférait rester auprès du pêcheur plutôt qu'à prendre le large.
Parti quelques temps plus tard vers la Patagonie, le manchot à finalement retrouvé le chemin de la maison de João et passer du temps avec lui, répétant chaque année le même périple, contre vents et marées.

Tourné sur place, avec un João Reno plus brésilien que le plus brésilien de tous les brésiliens, le film coche savamment toutes les cases du genre, tout en bons sentiments, en humour complice et en guimauve qu'il est, s'appuyant sur les facéties craquantes de sa petite boule de plumes pour faire fondre un auditoire qui sait qu'il ne doit pas trop être exigeant avec la marchandise.

Alors évidemment, cette petite histoire d'amitié extraordinaire ne casse pas trois pattes à un palmipède unijambiste (on va être cinquante-douze à la faire, ça va...), et c'est aussi vite vu qu'oublié, mais on en ressort plutôt séduit.
Et cela n'arrive plus très souvent avec l'éternel Godefroy de Montmirail...

Jonathan Chevrier