[CRITIQUE] : Jackpot!
Réalisateur : Paul Feig
Avec : Awkwafina, John Cena, Simu Liu, Ayden Mayeri, Machine Gun Kelly,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Genre : Action, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Dans un futur très proche, une grande loterie a été mise en place dans une Californie en difficulté économique. Le seul piège ? Il faut tuer le gagnant avant le coucher du soleil pour pouvoir réclamer légalement son prix.
Critique :
On peut tous convenir, sans trop d'effort, que John Cena est l'un des comédiens au potentiel comique les plus imposant d'une comédie américaine actuelle pas loin de l'agonie, quand bien même le bonhomme, courageux dans son désir de nous vendre même l'impossible, semble gentiment mais sûrement l'user à coups de productions au mieux anecdotiques (Nos Pires Amis et sa suite), au pire franchement pathétiques (Freelance, Ricky Stanicky), un constat qui, d'ailleurs, ne se résume pas uniquement aux comédies - coucou la saga Fast(idieux) and Furious.
Un triste constat qui est douloureusement semblable - dans les grandes lignes, certes - à celui de Paul Feig, qui semble avoir perdu pour de bon son mojo pour faire rire mais surtout divertir son prochain.
Si le discutable S.O.S Fantômes avait déjà sonné le glas (les plus lucides diront que Spy était peut-être l'arbre qui cachait la forêt), le Potter-esque L'École du bien et du mal avait enfoncé les derniers clous de ce cercueil en colza fleurant bon la pisse.
Que les deux se retrouvent à la tête, aux côtés de la toujours désopilante Awkwafina, de la comédie d'action Jackpot! (ex-Grand Theft Lotto), n'avait donc rien de rassurant et, vision faite, la séance confirme en grande partie nos craintes malgré ses qualités évidentes, lui qui incarne un petit bout de cinéma aussi sympathique qu'instantanément suranné, le calque du calque de tous les tropes du genre regroupé dans un seul et même script sans profondeur, écrit via ChatGPT sans même appuyé sur le bouton entrée.
Pas si éloignée de American Nightmare dans sa manière de jouer la carte d'une dystopie à la fois proprement illogique, mais instinctivement dans l'air du temps (l'inflation et le taux de chômage sont devenus si élevés outre-Atlantique - enfin surtout en Californie -, que le gouvernement US a imaginé un stratagème assez bâtard : vous pouvez légalement tuer une personne ayant gagné au loto, pour réclamer ses gains et, si vous possédez le billet gagnant, l'argent ne vous appartient que vous si vous parvenez à rester en vie jusqu'au coucher du soleil), Feig semble un temps conjurer le mauvais sort grâce à une action rythmée qui tire pleinement profit autant de son concept (un Hunger Games à ciel ouvert) que de son humour potacho-complice, même si la suspension d'incrédulité est poussée à son paroxysme (comment le personnage d'Awkwafina ne comprend pas ce qui lui arrive, alors que les règles sont 1) simples et 2) connues de tous).
Mais c'est finalement dès qu'il tente de donner du corps à son histoire, tout en laissant un peu trop s'exprimer son goût pour les improvisations over-the-top, que le cinéaste perd le fil et, de facto, son auditoire.
De son regard à la fois profondément maladroit et satiriquement fade sur la notion de célébrité et l'American Dream (l'obsession de réussite et de richesse de l'Amérique, à travers d'une femme qui ne veut ni l'un ni l'autre mais que l'on érige en star, comme la dizaine de nouveaux millionnaires/milliardaires chaque mois que l'on peut zigouiller avec un zèle presque incroyable), à l'excessive prévisibilité de son histoire et de ses rebondissements (où l'action certes entraînante, peine à offrir une illusion persistante de fraîcheur), Jackpot! perd vite son intérêt autant que son spectateur, et ce malgré l'abattage conséquent du tandem Cena/Awkwafina, à l'alchimie ravageuse (même si le pendant comique de la comédienne, se résume à des punchlines étouffées dans une quête de survie constante), pour conserver les apparences.
Dystopie fragile sans grosses étincelles et à l'énergie un poil trop discordante pour son bien, Jackpot!, parfois joyeusement décalé, ne voit jamais assez l'authenticité des talents impliqués surplomber autant ses contours bordéliques que son artificialité/prévisibilité plombante.
Une belle occasion manquée.
Jonathan Chevrier
Avec : Awkwafina, John Cena, Simu Liu, Ayden Mayeri, Machine Gun Kelly,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Genre : Action, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Dans un futur très proche, une grande loterie a été mise en place dans une Californie en difficulté économique. Le seul piège ? Il faut tuer le gagnant avant le coucher du soleil pour pouvoir réclamer légalement son prix.
Critique :
Dystopie fragile sans grosses étincelles et à l'énergie un poil trop discordante pour son bien, #Jackpot!, parfois joyeusement décalé, ne voit jamais assez l'authenticité des talents impliqués surplomber aussi bien ses contours bordéliques que sa prévisibilité plombante. pic.twitter.com/I2onP0zGxT
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 15, 2024
On peut tous convenir, sans trop d'effort, que John Cena est l'un des comédiens au potentiel comique les plus imposant d'une comédie américaine actuelle pas loin de l'agonie, quand bien même le bonhomme, courageux dans son désir de nous vendre même l'impossible, semble gentiment mais sûrement l'user à coups de productions au mieux anecdotiques (Nos Pires Amis et sa suite), au pire franchement pathétiques (Freelance, Ricky Stanicky), un constat qui, d'ailleurs, ne se résume pas uniquement aux comédies - coucou la saga Fast(idieux) and Furious.
Un triste constat qui est douloureusement semblable - dans les grandes lignes, certes - à celui de Paul Feig, qui semble avoir perdu pour de bon son mojo pour faire rire mais surtout divertir son prochain.
Si le discutable S.O.S Fantômes avait déjà sonné le glas (les plus lucides diront que Spy était peut-être l'arbre qui cachait la forêt), le Potter-esque L'École du bien et du mal avait enfoncé les derniers clous de ce cercueil en colza fleurant bon la pisse.
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Que les deux se retrouvent à la tête, aux côtés de la toujours désopilante Awkwafina, de la comédie d'action Jackpot! (ex-Grand Theft Lotto), n'avait donc rien de rassurant et, vision faite, la séance confirme en grande partie nos craintes malgré ses qualités évidentes, lui qui incarne un petit bout de cinéma aussi sympathique qu'instantanément suranné, le calque du calque de tous les tropes du genre regroupé dans un seul et même script sans profondeur, écrit via ChatGPT sans même appuyé sur le bouton entrée.
Pas si éloignée de American Nightmare dans sa manière de jouer la carte d'une dystopie à la fois proprement illogique, mais instinctivement dans l'air du temps (l'inflation et le taux de chômage sont devenus si élevés outre-Atlantique - enfin surtout en Californie -, que le gouvernement US a imaginé un stratagème assez bâtard : vous pouvez légalement tuer une personne ayant gagné au loto, pour réclamer ses gains et, si vous possédez le billet gagnant, l'argent ne vous appartient que vous si vous parvenez à rester en vie jusqu'au coucher du soleil), Feig semble un temps conjurer le mauvais sort grâce à une action rythmée qui tire pleinement profit autant de son concept (un Hunger Games à ciel ouvert) que de son humour potacho-complice, même si la suspension d'incrédulité est poussée à son paroxysme (comment le personnage d'Awkwafina ne comprend pas ce qui lui arrive, alors que les règles sont 1) simples et 2) connues de tous).
Mais c'est finalement dès qu'il tente de donner du corps à son histoire, tout en laissant un peu trop s'exprimer son goût pour les improvisations over-the-top, que le cinéaste perd le fil et, de facto, son auditoire.
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De son regard à la fois profondément maladroit et satiriquement fade sur la notion de célébrité et l'American Dream (l'obsession de réussite et de richesse de l'Amérique, à travers d'une femme qui ne veut ni l'un ni l'autre mais que l'on érige en star, comme la dizaine de nouveaux millionnaires/milliardaires chaque mois que l'on peut zigouiller avec un zèle presque incroyable), à l'excessive prévisibilité de son histoire et de ses rebondissements (où l'action certes entraînante, peine à offrir une illusion persistante de fraîcheur), Jackpot! perd vite son intérêt autant que son spectateur, et ce malgré l'abattage conséquent du tandem Cena/Awkwafina, à l'alchimie ravageuse (même si le pendant comique de la comédienne, se résume à des punchlines étouffées dans une quête de survie constante), pour conserver les apparences.
Dystopie fragile sans grosses étincelles et à l'énergie un poil trop discordante pour son bien, Jackpot!, parfois joyeusement décalé, ne voit jamais assez l'authenticité des talents impliqués surplomber autant ses contours bordéliques que son artificialité/prévisibilité plombante.
Une belle occasion manquée.
Jonathan Chevrier