[CRITIQUE/RESSORTIE] : Les Tsiganes montent au ciel
Réalisateur : Emil Loteanu
Avec : Grigore Grigoriu, Svetlana Toma, Barasbi Mulayev, Ion Sandri Scurea,…
Distributeur : Potemkine Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : URSS.
Durée : 1h40min
Date de sortie : 21 novembre 1977
Date de ressortie : 17 juillet 2024
Synopsis :
Les Tsiganes montent au ciel raconte l’histoire tragique de Zobar, le magnétique voleur de chevaux, et Rada, l’envoûtante et mystérieuse magicienne, dont l’amour se heurte à leur fierté et leur besoin vital d’indépendance. Rythmé par des séquences virtuoses et magnétiques de chants et danses traditionnels, le film rend hommage à la communauté tsigane.
Critique :
Quel bonheur pour tout spectateur un minimum averti, de voir que ce riche mois de juillet dans les salles obscures, est finalement tout autant composé de blockbusters et autres sorties plus traditionnelles, que d'une imposante salve de ressorties d'horizons et de genres divers, séances souvent indispensables pour parfaire une cinéphilie qui ne s'enrichit vraiment qu'au travers d'expériences éclectiques.
Entre un chef-d'œuvre Napoléonien par Abel Gance, une anthologie énervée par le japonais fou Takashi Miike voire même une célébration de la merveilleuse comédienne mexicaine Ninón Sevilla (la " Vénus d'or " du cinéma mexicain), une bulle de fantaisie mélancolique par l'orfèvre fou Kusturica où même une quête d'idéal déchue aux forts accents Bovariens - en attendant une gigantesque anthologie Pagnol qui va débarquer dans une poignée d'heures -, il y en a décemment pour tous les goûts
S'ajoutant à la fête, Potemkine nous offre cette semaine une version restaurée toute pimpante - et en 4K - du magnifique Les Tsiganes montent au ciel de Emil Loteanu, mélodrame mâtiné de surnaturel (avec même un chouïa de western spaghetti, pour ses séquences à cheval) librement adapté des récits originaux - pas encore révolutionnaires - de Maxime Gorki.
Ou, pour les non-initiés, une plongée passionnée et passionnante au coeur du monde tsigane, territoire peu arpenté et fantasmé, tout en spiritualité et en remise en question du monde contemporain, quelques décennies avant celles de Kusturica - comme quoi, tout est lié.
Baignés de séquences dansées et musicales aussi lumineuses que colorées, l'histoire, tout du long vissée sur la romance troublée entre un charismatique voleur de chevaux simili-Robin des Bois, Sobar, et la jeune tsigane qui lui a sauvé la vie, l'envoutante (et un brin sorcière) Rada, amoureux aux premiers regards, dégaine avec subtilité autant un regard socio-politique savoureusement satirique (les us et coutumes de l'empire austro-hongrois, mais aussi la face sombre et les contradictions du peuple tsigane), qu'une mise en images douloureuse et pathetique d'un amour percuté à la fois par le dictat du patriarcat (la possession - littéralement - de la femme) et une irrésistible soif de liberté - une issue lue dès le départ par Rada.
Embaumé dans une photographie aérienne et léchée de Sergueï Vronski, qui sublime le moindre bout de nature transcarpathienne passant devant sa caméra, Les Tsiganes montent au ciel est une œuvre protéiforme, haute en couleur et tragique, dont la (re)découverte en salles est, définitivement, un beau cadeau estival.
Jonathan Chevrier
Avec : Grigore Grigoriu, Svetlana Toma, Barasbi Mulayev, Ion Sandri Scurea,…
Distributeur : Potemkine Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : URSS.
Durée : 1h40min
Date de sortie : 21 novembre 1977
Date de ressortie : 17 juillet 2024
Synopsis :
Les Tsiganes montent au ciel raconte l’histoire tragique de Zobar, le magnétique voleur de chevaux, et Rada, l’envoûtante et mystérieuse magicienne, dont l’amour se heurte à leur fierté et leur besoin vital d’indépendance. Rythmé par des séquences virtuoses et magnétiques de chants et danses traditionnels, le film rend hommage à la communauté tsigane.
Critique :
#LesTsiganesMontentAuCiel où une plongée passionnée et passionnante au coeur du monde tsigane, un magnifique mélodrame vissé sur la vérité tragique et pathetique d'une romance troublée, percutée autant par le dictat du patriarcat que par une irrésistible soif de liberté. pic.twitter.com/kC3zVWiyNu
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 20, 2024
Quel bonheur pour tout spectateur un minimum averti, de voir que ce riche mois de juillet dans les salles obscures, est finalement tout autant composé de blockbusters et autres sorties plus traditionnelles, que d'une imposante salve de ressorties d'horizons et de genres divers, séances souvent indispensables pour parfaire une cinéphilie qui ne s'enrichit vraiment qu'au travers d'expériences éclectiques.
Entre un chef-d'œuvre Napoléonien par Abel Gance, une anthologie énervée par le japonais fou Takashi Miike voire même une célébration de la merveilleuse comédienne mexicaine Ninón Sevilla (la " Vénus d'or " du cinéma mexicain), une bulle de fantaisie mélancolique par l'orfèvre fou Kusturica où même une quête d'idéal déchue aux forts accents Bovariens - en attendant une gigantesque anthologie Pagnol qui va débarquer dans une poignée d'heures -, il y en a décemment pour tous les goûts
S'ajoutant à la fête, Potemkine nous offre cette semaine une version restaurée toute pimpante - et en 4K - du magnifique Les Tsiganes montent au ciel de Emil Loteanu, mélodrame mâtiné de surnaturel (avec même un chouïa de western spaghetti, pour ses séquences à cheval) librement adapté des récits originaux - pas encore révolutionnaires - de Maxime Gorki.
© Potemkine Films |
Ou, pour les non-initiés, une plongée passionnée et passionnante au coeur du monde tsigane, territoire peu arpenté et fantasmé, tout en spiritualité et en remise en question du monde contemporain, quelques décennies avant celles de Kusturica - comme quoi, tout est lié.
Baignés de séquences dansées et musicales aussi lumineuses que colorées, l'histoire, tout du long vissée sur la romance troublée entre un charismatique voleur de chevaux simili-Robin des Bois, Sobar, et la jeune tsigane qui lui a sauvé la vie, l'envoutante (et un brin sorcière) Rada, amoureux aux premiers regards, dégaine avec subtilité autant un regard socio-politique savoureusement satirique (les us et coutumes de l'empire austro-hongrois, mais aussi la face sombre et les contradictions du peuple tsigane), qu'une mise en images douloureuse et pathetique d'un amour percuté à la fois par le dictat du patriarcat (la possession - littéralement - de la femme) et une irrésistible soif de liberté - une issue lue dès le départ par Rada.
Embaumé dans une photographie aérienne et léchée de Sergueï Vronski, qui sublime le moindre bout de nature transcarpathienne passant devant sa caméra, Les Tsiganes montent au ciel est une œuvre protéiforme, haute en couleur et tragique, dont la (re)découverte en salles est, définitivement, un beau cadeau estival.
Jonathan Chevrier