[CRITIQUE] : Monolith
Réalisateur : Matthew Vesely
Avec : Lily Sullivan, Chase Coleman,…
Distributeur : Star Invest Films France
Budget : -
Genre : Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Une journaliste en disgrâce tente de sauver sa carrière en se tournant vers le podcast d'investigation. Tout en essayant de faire la lumière sur un étrange artefact qui pourrait être lié à une conspiration, elle commence à découvrir les mensonges au cœur de sa propre histoire…
Critique :
Matt Vesely est un jeune réalisateur australien qui s’est dernièrement fait remarqué pour son court-métrage de science-fiction System Error, la crise existentielle d’un robot de service. Matt Vesely tient à une vision de la science-fiction humaniste et c’est exactement ce qu’il a mis en oeuvre dans son premier long-métrage Monolith.
Monolith est un film de science-fiction avec un tout petit budget. L’équipe du film s’est servi de ce désavantage en compensant avec une écriture subtile et des choix de mise en scène malin. À l’écriture, nous trouvons Lucy Campbell, jeune réalisatrice et scénariste qui a principalement travaillé sur la série néo-noire The Big Nothing. Dans Monolith, l’écriture mise sur le pouvoir de l’imagination de son spectateur un peu comme The Guilty a pu le faire avant elle. La transmission de l’histoire se fait par le dialogue grâce aux différents entretiens qu’elle tient avec les personnes qui ont pu être en contact avec cette mystérieuse pierre. À l’image, simplement le visage expressif de Lily Sullivan et l’intérieur d’une maison bourgeoise pas si anecdotique.
Si dans la première partie du film une dissonance se fait entre le récit à la X-files de la découverte d’une possible forme de vie alien et les plans sur l’intérieur cossu d’une demeure bourgeoise aux immenses baies vitrées et remplies d’artefacts venant de cultures variées exposés comme des trophées de chasse. Le récit et l’image finiront par se rassembler et créer un sens cohérent, glaçant et ce d’une amnière assez subtile et insidieuse en évoquant bien plus les dérives de l’appropriation culturelle, le colonialisme que simplement la découverte de petits bonhommes verts.
Le choix du monolithe, de la pierre comme symbole à la fois de manque de communication, des travers liés à la soif de connaissance et de la recherche de traduction n’est pas anodin. De nombreuses pierres ont marqué l’imaginaire commun : le monolithe de 2001, symbole d’une connaissance possiblement néfaste, la pierre de rosette devenue emblème d’une archéologie aux objectifs ambigues ou encore l'énigmatique site de Stonehenge. Dans le cas de Monolith, la pierre prend plusieurs formes qui évoquent ces problèmes de communication et les dérives néfastes d’un capitalisme colonial qui bouffe le principe même de culture.
Monolith est une œuvre complexe qui se dévoile progressivement, où le pouvoir de l’imagination est aussi fort que son propos politique contre l’appropriation culturelle. Un film de science-fiction malin comme on aimerait en voir plus souvent.
Éléonore Tain
Avec : Lily Sullivan, Chase Coleman,…
Distributeur : Star Invest Films France
Budget : -
Genre : Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Une journaliste en disgrâce tente de sauver sa carrière en se tournant vers le podcast d'investigation. Tout en essayant de faire la lumière sur un étrange artefact qui pourrait être lié à une conspiration, elle commence à découvrir les mensonges au cœur de sa propre histoire…
Critique :
#Monolith est une œuvre complexe qui se dévoile progressivement, où le pouvoir de l’imagination est aussi fort que son propos politique contre l’appropriation culturelle. Un film de science-fiction malin comme on aimerait en voir plus souvent. (@LeoIurillo) pic.twitter.com/Ywi0dZlzCn
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 22, 2024
Matt Vesely est un jeune réalisateur australien qui s’est dernièrement fait remarqué pour son court-métrage de science-fiction System Error, la crise existentielle d’un robot de service. Matt Vesely tient à une vision de la science-fiction humaniste et c’est exactement ce qu’il a mis en oeuvre dans son premier long-métrage Monolith.
Copyright Star Invest Films France |
Monolith est un film de science-fiction avec un tout petit budget. L’équipe du film s’est servi de ce désavantage en compensant avec une écriture subtile et des choix de mise en scène malin. À l’écriture, nous trouvons Lucy Campbell, jeune réalisatrice et scénariste qui a principalement travaillé sur la série néo-noire The Big Nothing. Dans Monolith, l’écriture mise sur le pouvoir de l’imagination de son spectateur un peu comme The Guilty a pu le faire avant elle. La transmission de l’histoire se fait par le dialogue grâce aux différents entretiens qu’elle tient avec les personnes qui ont pu être en contact avec cette mystérieuse pierre. À l’image, simplement le visage expressif de Lily Sullivan et l’intérieur d’une maison bourgeoise pas si anecdotique.
Si dans la première partie du film une dissonance se fait entre le récit à la X-files de la découverte d’une possible forme de vie alien et les plans sur l’intérieur cossu d’une demeure bourgeoise aux immenses baies vitrées et remplies d’artefacts venant de cultures variées exposés comme des trophées de chasse. Le récit et l’image finiront par se rassembler et créer un sens cohérent, glaçant et ce d’une amnière assez subtile et insidieuse en évoquant bien plus les dérives de l’appropriation culturelle, le colonialisme que simplement la découverte de petits bonhommes verts.
Copyright Star Invest Films France |
Le choix du monolithe, de la pierre comme symbole à la fois de manque de communication, des travers liés à la soif de connaissance et de la recherche de traduction n’est pas anodin. De nombreuses pierres ont marqué l’imaginaire commun : le monolithe de 2001, symbole d’une connaissance possiblement néfaste, la pierre de rosette devenue emblème d’une archéologie aux objectifs ambigues ou encore l'énigmatique site de Stonehenge. Dans le cas de Monolith, la pierre prend plusieurs formes qui évoquent ces problèmes de communication et les dérives néfastes d’un capitalisme colonial qui bouffe le principe même de culture.
Monolith est une œuvre complexe qui se dévoile progressivement, où le pouvoir de l’imagination est aussi fort que son propos politique contre l’appropriation culturelle. Un film de science-fiction malin comme on aimerait en voir plus souvent.
Éléonore Tain