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[CRITIQUE] : V/H/S/85


Realisatrices•teurs : David Bruckner, Gigi Saul Guerrero, Natasha Kermani, Mike P. Nelson et Scott Derrickson
Acteurs : Kelli Garner, Freddy Rodríguez, Jordan Belfi, James Ransone,...
Distributeur : MyCanal (Insomnia)
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Cinq histoires glaçantes sont dévoilées dans un documentaire réalisé pour la télévision : des scientifiques observent un garçon fixé sa télévision, des enfants se lancent dans une aventure de ski sur un lac, une équipe de télévision se bat pour survivre à une catastrophe naturelle, les premiers jours de la RV réveillent quelque chose de terrifiant et un rêve est enregistré sur cassette.



Critique :



S'il y a bien quelque chose d'immuable au genre horrifique, c'est sa propension a (trop) facilement franchiser le moindre succès populaire qui vient, avec originalité où non, bousculer un brin sa production annuelle.

Ce qui, dans un sens, n'est pas fondamentalement quelque chose d'irritant tant il est le seul giron ou presque, à aligner suffisamment de sous-genre pour que l'exercice soit ludique, quand bien même il est sensiblement navrant dans la majorité des cas (on ne compte plus les franchises gang-bangisées par Hollywood, dont les boogeymen gisent le fessier en fleur dans des cercueils en colza plein de pisse).
D'un concept résolument fun sur le papier, la franchise V/H/S/ a toujours su, non sans quelques sorties de route, permettre aux jeunes voix émergentes de l'horreur de trouver un terrain de jeu capable d'accueillir leur créativité folle au sein d'un cadre précis : des courts-métrages, avec un thème principal sensiblement liés à l'année collée au titre, et une esthétique found footage.

Six opus et deux spin-offs plus tard, avec une forte ascendance pour les décennies 80s/90s, voilà que débarque donc via la plateforme Insomnia, le très ambitieux V/H/S/85, porté par un casting de talents assez imposant : David Bruckner, Gigi Saul Guerrero, Natasha Kermani, Mike P. Nelson et le chevronné Scott Derrickson.

Shudder

Du lourd donc, pour un épisode qui tranche un peu trop avec les origines même de la saga (pas réellement de court-métrage fil rouge ici, ce qui annihile une grande partie de la cohésion avec les précédents volets) mais qui peine surtout à totalement répondre aux belles promesses qu'il dégaine sur le papier.
S'il n'y a pas fondamentalement de segments qui se détachent du lot, gageons que le tout s'avère tout de même joliment divertissant même si chacun à un poil trop la mauvaise idée de furieusement traîner traîner longueur.

Quitte à dégainer un hypothétique top, on pensera instinctivement au Dreamkill de Derrickson, sous l'influence directe de ses précédents efforts (Sinister, Black Phone), avec sa molassonne enquête policière/traque d'un serial killer qui se termine sur un joli gorefest grunge, mais aussi solide TKNOGD de Natasha Kermani (l'excellent Lucky) et son expérience virtualo-horrifique vraiment intéressante, sans oublier l'intriguant God of Death de Gigi Saul Guerrero (le pas si mal Bingo Hell), qui suit un tremblement de terre apocalyptique au Mexique, à travers un journal télévisé local.

Passé sous le pavillon de Shudder, la saga s'offre un épisode annuel et si elle a perdu son côté délicieusement dément, force est d'admettre que sa cuvée 2023, V/H/S/85, à defaut d'être mémorable, trouve encore et toujours le moyen de faire le café.
Espérons juste que pour l'épisode de 2024, les futurs acteurs et autres vétérans de l'horreur convoqués pour l'occasion, trouveront un équilibre un peu plus délicat dans la durée de leurs efforts, pour renforcer l'effroi général.


Jonathan Chevrier