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[CRITIQUE] : The Seeding


Réalisateur : Barnaby Clay
Avec : Simon Phillips, Kate Lyn Sheil, Alex Montaldo, Michael Monsour,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.

Synopsis :
Un randonneur se rend dans le désert pour prendre des photos d’une éclipse solaire. Il tombe sur un enfant égaré et propose de l’aider à retrouver les siens. Son acte de bon samaritain va rapidement se transformer en un jeu dangereux entre lui, un groupe d’adolescents sadiques et une mystérieuse femme qui entretient des liens étranges avec ces derniers.



Critique :



Que serait un mois cinéma pour tout cinéphile qui se respecte, sans sa petite dose de séance inédite tout droit sortie de chez Shadowz ?
Un mois bien triste, d'autant que la plateforme horrifique s'échine toujours autant à réserver quelques pépites pour un auditoire qu'elle chérit bien, entre deux, trois frayeurs et autres giclées de sang.

Passé, fin mai, la petite bombe Raging Grace de Paris Zarcilla, observation astucieuse d'un problème socio-politique actuel (l'exploitation des immigrants), sous fond de rapport pervers entre dominé et dominant, et le résolument plus didactique (mais pas déplaisant pour autant) Dario Argento : Panico de Simone Scafidi, rétrospective par et pour les initiés du maestro italien; bonjour The Seeding, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Barnaby Clay, modeste mais prenant petit bout d'horreur psychologique mâtiné de survival au pays des rednecks, qui ne croule pas tant sous le poids de son rythme décousu, ni de sa réflexion furieusement fragile.

Copyright XYZ Films

Proto-La Colline à des yeux sauce Eden Lake en terres ricaines brûlées par la chaleur et la précarité, vissé sur les épaules du plus irresponsable des randonneurs (un personnage malaimable, ce qui est un pari audacieux de la part de Clay), qui se rend tout seul - et avec une assurance proprement inconsciente - dans le désert pour prendre des photos d’une éclipse solaire, qui va avoir la mauvaise idée de jouer les bons samaritains en proposant son aide à un gamin supposément égaré; première pierre de l'édifice d'une lente et désespérée descente dans les enfers d'un rituel à la violence primaire et à la cruauté dérangeante.

Confrontant avec plus ou moins d'adresse la place et la nature même de l'existence moderne face à la bestialité humaine et à ses besoins les plus fondamentaux, au sein d'une allégorie austère et sauvage qui aurait mérité une écriture un chouia moins conventionnelle (qui pose plus de questions qu'elle n'en résout, et s'écroule dans un final vraiment convenu), The Seeding frustre peut-être tout autant qu'il captive, ne pete définitivement pas dans la soie de l'originalité mais fait gentiment son office sur un tout petit peu moins de quatre-vingt-dix minutes.
En ces temps sombres, on n'en demandait pas forcément plus.


Jonathan Chevrier


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