[CRITIQUE] : Les Guetteurs
Réalisatrice : Ishana Night Shyamalan
Avec : Dakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré, Oliver Finnegan,...
Distributeur : Warner Bros. France
Genre : Fantastique, Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Perdue dans une forêt, Mina trouve refuge dans une maison déjà occupée par trois personnes. Elle va alors découvrir les règles de ce lieu très secret : chaque nuit, les habitants doivent se laisser observer par les mystérieux occupants de cette forêt. Ils ne peuvent pas les voir, mais eux regardent tout.
Critique :
Force est d'admettre que le seul vrai attrait entourant la vision d'un film aussi peu original, sur le papier, que pouvait l'être Les Guetteurs, résidait dans la curiosité - plus ou moins malsaine, il est vrai - de voir si Ishana Night Shyamalan allait suivre les glorieux pas de son illustre père, ou ceux définitivement plus sombre qui en ont fait l'un des cinéastes tout aussi prometteur que profondément décevant et égocentrique, englué dans une jungle Hollywoodienne qui les compte par dizaine.
Après tout, les pommes ne tombent jamais très loin du pommier, non ?
Une piste de réponse résidait presque dans le choix de la wannabe cinéaste de s'inscrire dans la veine d'une fantaisie folklorique et celtique qui citait sensiblement l'excellent Le Village, à travers un pitch suffisamment inhabituel pour être intrigant (et adapté du roman horrifico-gothique éponyme de A.M. Shine), quand bien même il rappelait un brin de Shyamalan-universe récent (Knock at the Cabin).
Soit Mina, une expatriée américaine vivant à Dublin et bossant dans une animalerie, dont le quotidien ne cesse d'être tiraillée par la solitude et un profond sentiment de culpabilité face à une tragédie familiale survenue il y a longtemps.
Alors qu'elle se voit demander par son patron, de livrer un oiseau à un perroquet à Galway, un voyage qui l'oblige à traversez une parcelle de forêt bien étrange et isolée dans l’ouest de l’Irlande d’où la rumeur dit que " personne n'en sort ".
Pas de bol, elle va vite réaliser à ses dépends que la rumeur ne ment pas, et après s'être perdue dans le brouillard dense de la forêt, poursuivie par quelque chose d'inconnu, elle trouve refuge dans une sorte de bunker vitrée, où trois autres âmes malchanceuses se sont déjà terrées depuis, visiblement, un bon bout de temps - Ciara, Daniel et Madeline, qui a tout de ta tata cinglée que tu ne veux pas revoir même à Noël.
La règle pour rester dans cette simili-maison tout droit rechappée d'une saison avortée de Secret Story, est toute simple : tu peux gambader librement comme Bambi aux alentours de ce lieu secret mais la nuit tombée, il faut revenir et se tenir devant un miroir sans tain de la taille d'un mur pendant que les bêtes voraces à l'extérieur, les regardent/surveillent et rien de plus... après tout, le film s'appelle bien Les Guetteurs non ?
Bah alors, vous vous plaignez de quoi...
Blague à part donc, de cette absurdité plutôt Shyamalan-esque au fond (papa a quand-même voulu nous faire flipper avec un pollen mortel, venant d'une dame nature pas contente, contente qu'on la pollue, le tout avec un Marky Mark encore moins expressif qu'une branche d'eucalyptus), Ishana Night Shyamalan tire, au-delà d'une introduction vraiment efficace, une intrigue bordélique as hell dont le moindre questionnement (qui sont les Guetteurs ? Quels sont les secrets de chaque personnages ? Comment l'arrivée de Mina va bouleverser le statu quo ? Qui le public va éliminer au prochain prime ?), trouve le moyen d'être résolu par son auditoire avant même que l'intrigue elle-même ne s'y attarde, laissant la narration se perde lentement mais sûrement dans un océan de scènes d'exposition redondantes et irritantes (ce troisième acte absolument insupportable); une surexplication venant de personnages cruellement sous-développés, visant inutilement à étirer le suspense quant à une vérité que nous savons déjà tous depuis bien longtemps.
Si Shyamalan père avait toujours su laisser à son spectateur un temps d'avance sur ses personnages, pour mieux les bousculer via des twists tous plus ou moins bien amenés à travers les péloches, sa fille n'en fait rien, délaisse toute idée de psychologie, laisse parler toutes les fêlures béantes d'une écriture maladroite et fastidieuse au moins autant que d'un montage à la lenteur abyssale, et balance tous ses outils à travers les murs en attendant de voir ce qui colle pour faire un minimum illusion.
Déroutant comme un puzzle vendu sans toutes les pièces importantes, bardé de tous les défauts inhérents à un premier effort et entièrement basé sur la peur d'un inconnu trop vite connu, Les Guetteurs s'avère moins intriguant que furieusement superficiel.
Reste alors la magnifique et contrastée photographie d'Eli " Lamb " Arenson, quelques plans saisissants et une prestation lumineuse de Dakota Fanning, qui fait ce qu'elle peut avec un rôle fin comme du papier à musique - pour ne pas dire autre chose.
C'est maigre, rachitique même.
Jonathan Chevrier
Avec : Dakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré, Oliver Finnegan,...
Distributeur : Warner Bros. France
Genre : Fantastique, Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Perdue dans une forêt, Mina trouve refuge dans une maison déjà occupée par trois personnes. Elle va alors découvrir les règles de ce lieu très secret : chaque nuit, les habitants doivent se laisser observer par les mystérieux occupants de cette forêt. Ils ne peuvent pas les voir, mais eux regardent tout.
Critique :
Partant d'un pitch intriguant et Shyamalan-esque au possible, #LesGuetteurs se perd in fine très vite dans les limbes d'une narration bordélique et sur-explicative, dont le moindre questionnement trouve le moyen d'être résolu avant même que l'intrigue elle-même ne s'y attarde. pic.twitter.com/P1dMk0k74R
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 8, 2024
Force est d'admettre que le seul vrai attrait entourant la vision d'un film aussi peu original, sur le papier, que pouvait l'être Les Guetteurs, résidait dans la curiosité - plus ou moins malsaine, il est vrai - de voir si Ishana Night Shyamalan allait suivre les glorieux pas de son illustre père, ou ceux définitivement plus sombre qui en ont fait l'un des cinéastes tout aussi prometteur que profondément décevant et égocentrique, englué dans une jungle Hollywoodienne qui les compte par dizaine.
Après tout, les pommes ne tombent jamais très loin du pommier, non ?
Une piste de réponse résidait presque dans le choix de la wannabe cinéaste de s'inscrire dans la veine d'une fantaisie folklorique et celtique qui citait sensiblement l'excellent Le Village, à travers un pitch suffisamment inhabituel pour être intrigant (et adapté du roman horrifico-gothique éponyme de A.M. Shine), quand bien même il rappelait un brin de Shyamalan-universe récent (Knock at the Cabin).
Copyright Warner Bros. |
Soit Mina, une expatriée américaine vivant à Dublin et bossant dans une animalerie, dont le quotidien ne cesse d'être tiraillée par la solitude et un profond sentiment de culpabilité face à une tragédie familiale survenue il y a longtemps.
Alors qu'elle se voit demander par son patron, de livrer un oiseau à un perroquet à Galway, un voyage qui l'oblige à traversez une parcelle de forêt bien étrange et isolée dans l’ouest de l’Irlande d’où la rumeur dit que " personne n'en sort ".
Pas de bol, elle va vite réaliser à ses dépends que la rumeur ne ment pas, et après s'être perdue dans le brouillard dense de la forêt, poursuivie par quelque chose d'inconnu, elle trouve refuge dans une sorte de bunker vitrée, où trois autres âmes malchanceuses se sont déjà terrées depuis, visiblement, un bon bout de temps - Ciara, Daniel et Madeline, qui a tout de ta tata cinglée que tu ne veux pas revoir même à Noël.
La règle pour rester dans cette simili-maison tout droit rechappée d'une saison avortée de Secret Story, est toute simple : tu peux gambader librement comme Bambi aux alentours de ce lieu secret mais la nuit tombée, il faut revenir et se tenir devant un miroir sans tain de la taille d'un mur pendant que les bêtes voraces à l'extérieur, les regardent/surveillent et rien de plus... après tout, le film s'appelle bien Les Guetteurs non ?
Bah alors, vous vous plaignez de quoi...
Copyright Warner Bros. |
Blague à part donc, de cette absurdité plutôt Shyamalan-esque au fond (papa a quand-même voulu nous faire flipper avec un pollen mortel, venant d'une dame nature pas contente, contente qu'on la pollue, le tout avec un Marky Mark encore moins expressif qu'une branche d'eucalyptus), Ishana Night Shyamalan tire, au-delà d'une introduction vraiment efficace, une intrigue bordélique as hell dont le moindre questionnement (qui sont les Guetteurs ? Quels sont les secrets de chaque personnages ? Comment l'arrivée de Mina va bouleverser le statu quo ? Qui le public va éliminer au prochain prime ?), trouve le moyen d'être résolu par son auditoire avant même que l'intrigue elle-même ne s'y attarde, laissant la narration se perde lentement mais sûrement dans un océan de scènes d'exposition redondantes et irritantes (ce troisième acte absolument insupportable); une surexplication venant de personnages cruellement sous-développés, visant inutilement à étirer le suspense quant à une vérité que nous savons déjà tous depuis bien longtemps.
Si Shyamalan père avait toujours su laisser à son spectateur un temps d'avance sur ses personnages, pour mieux les bousculer via des twists tous plus ou moins bien amenés à travers les péloches, sa fille n'en fait rien, délaisse toute idée de psychologie, laisse parler toutes les fêlures béantes d'une écriture maladroite et fastidieuse au moins autant que d'un montage à la lenteur abyssale, et balance tous ses outils à travers les murs en attendant de voir ce qui colle pour faire un minimum illusion.
Copyright Warner Bros. |
Déroutant comme un puzzle vendu sans toutes les pièces importantes, bardé de tous les défauts inhérents à un premier effort et entièrement basé sur la peur d'un inconnu trop vite connu, Les Guetteurs s'avère moins intriguant que furieusement superficiel.
Reste alors la magnifique et contrastée photographie d'Eli " Lamb " Arenson, quelques plans saisissants et une prestation lumineuse de Dakota Fanning, qui fait ce qu'elle peut avec un rôle fin comme du papier à musique - pour ne pas dire autre chose.
C'est maigre, rachitique même.
Jonathan Chevrier