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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #91. Jason X

© 2001 New Line Cinema.

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#91. Jason X de James Isaac (2001)

Contrairement à ce que son étrangement peu flatteuse réputation le laisse trop souvent entendre (entre une méconnaissance des spectateurs et une gentille campagne de dénigrements de la part de mauvaises langues bien baveuses), la saga Vendredi 13 ne recèle en son sein que très peu de vrais navets, entre un premier opus qui vieillit super mal, un huitième absolument calamiteux (il reste à jamais un film qui ne vaut que pour un seul meurtre : celui de l'uppercut sur les toits de la Grosse Pomme) et un neuvième ou Jason n'est quasiment pas là (true - and dark - story), bah... ça passe, moins qu'un Halloween tout aussi prolifique certes, mais plus qu'un Pinhead gangbangisé par Miramax.

C'est simple, en ôtant le premier - ou c'est maman qui zigouille -, Jason Vorhees ne s'est finalement illustré quasiment que dans du slasher oscillant entre le sympathiquement divertissant et le gentiment oubliable.

© 2001 New Line Cinema.

Mais quand il laisse parler son génie, le représentant ultime du boogeyman invincible (logique, puisqu'il ne meurt jamais vraiment), à la carcasse aussi putride qu'imposante, et dont le sport national n'est pas le canoë kayak en eau douce mais bien le dépeçage d'ados au coin du feu, ne fait jamais les choses à moitié.
Considéré comme un foirage en règle pour les plus étroits esprits d'entre-nous, Jason X de James Isaac, pas le dernier pour s'amuser dans l'horreur (le fou furieux House 3: The Horror Show, le gros rattage Skinwalkers), est pourtant l'un des meilleurs films de la saga - aux côtés de Jason le mort-vivant et Vendredi 13 : Chapitre final -, qui a le bon ton de faire oublier les errances du film précédent pour revenir aux sources même de la saga : un bon carnage régressif et riche en tripailles, qui renie tout souci de cohérence en catapultant littéralement... dans l'espace.

Une idée aussi improbable que géniale (n'est-ce pas là le premier slasher turbo-débile et interstellaire de l'histoire ?), qui réussit la prouesse de ne même pas chier sur la timeline originale, tout en offrant un moment d'horreur gentiment logé entre la paresse et l'opportunisme des prods de The Asylum et de SyFy, avec des SFX aussi limité que sa distribution, qui cachetonne avec une gourmandise à peine indécente - dont un papy Cronenberg ravi d'en prendre plein le bide.

© 2001 New Line Cinema.

Rendant étonnamment plausible son décollage vers le futur et l'espace (enfin, compte tenu des circonstances et de la saga), voire même la transformation du lascar en Uber-Jason, quand bien même Isaac montre très vite qu'il ne sait pas trop quoi faire de ce contexte (hors son nouveau Jason), et encore moins de ses personnages (puisque aucun ne sort réellement du lot), Jason X tire néanmoins son épingle du jeu pour son respect stricto sensu des codes du slasher : un peu de sexe mou de la fesse, un humour potache savamment dosé, des dialogues fonctionnels et des mises à mort folles (que ce soit un Cronenberg empalé, un meurtre à coup d'azote ou le fameux meurtre des deux campeuses de Crystal Lake, imaginé par la légende Kane Hodder lui-même).

Ajouté à ça une photo soignée, une B.O. loin d'être dégueulasse et quelques références dégainées sans prétention, et vous aurez tout ce que doit être une toute bonne série B qui se respecte.
Oui, il ne nous a pas rendu la vie facile au fil des épisodes, mais qu'est-ce qu'on l'aime d'amour ce viandard...


Jonathan Chevrier