[CRITIQUE] : Memory
Réalisateur : Michel Franco
Acteurs : Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Brooke Timber, Merritt Wever,...
Budget : -
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Drame.
Nationalité : Américain, Mexicain, Chilien.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Sylvia mène une vie simple, structurée par sa fille, son travail et ses réunions des AA. Pourtant, ses retrouvailles avec Saul bouleversent leurs existences, réveillant des souvenirs douloureux que chacun avait enfouis jusque-là.
Critique :
On était de ceux à ne pas franchement avoir été séduit par le dernier effort en date du cinéaste mexicain Michel Franco (ni totalement par les précédentes non plus, si l'auteur de ces mots est un tant soit peu honnête), Sundown, frustrante et éreintante plongée dans une contemplation intérieure dont on ne comprend jamais l'objet, qui mettait tout du long à rude épreuve nos capacités d'empathie autant qu'elle nous laissait émotionnellement détaché du cœur du récit.
Difficile dès lors d'être un tant soit peu alléché par son retour dans nos salles obscures avec Memory, malgré la présence en son casting des exceptionnels Jessica Chastain et Peter Sarsgaard, et une nette propension à vouloir autant produire une trame plus émotionnelle, qu'un poil plus " légère ", concept proprement relatif pour un cinéaste tendant continuellement vers le maximalisme le plus extrême.
Mal nous en a pris, car s'il a une énième fois tendance à jouer la carte du drame familial austère et un poil " anormal ", il offre cette fois une romance aussi inattendue que joliment vibrante.
Soit l'odyssée et l'amour, bizarre de prime abord et jamais exempt d'ambiguïté, qui unit les abîmés Sylvia et Saul, deux âmes aux mémoires dissemblables - l'une est accablante par ses vérités passées, l'autre est totalement floue et s'enfuit dans le noir -, dont le poids qui n'ont de cesse de toujours les ramener au passé : pour elle, ce sont les traumatismes subis dans sa jeunesse, pour lui c'est le fait que sa mémoire a plus de certitude du passé que que du présent.
Deux âmes aux familles certrs bienveillantes mais envahissantes dont les attitudes ne sont qu'un palier supplémentaire à leur désir d'émancipation affective; deux âmes marginales qui, inévitablement et à défaut de résoudre des problèmes qu'ils pensent insolubles, vont se rapprocher d'une manière incongru mais touchante, de part leurs zones d'ombres.
Plus linéaire et intime qu'à l'accoutumée, Memory, même dans ses déséquilibres évidents, se fait une œuvre tout en tendresse, en souffrance et en rédemption, où Michel Franco aborde des concepts aussi douloureux que fascinants (les violences sexuelles, la notion exhaustive de vérité, les inégalités qui gangrènent l'Amérique), au détour d'une magnifique histoire d'amour aux personnages finement croqués, et incarnés à la perfection.
De quoi nous réconcilier avec le cinéma du bonhomme, ce qui n'était vraiment pas écrit en entrant en salles.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Brooke Timber, Merritt Wever,...
Budget : -
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Drame.
Nationalité : Américain, Mexicain, Chilien.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Sylvia mène une vie simple, structurée par sa fille, son travail et ses réunions des AA. Pourtant, ses retrouvailles avec Saul bouleversent leurs existences, réveillant des souvenirs douloureux que chacun avait enfouis jusque-là.
Critique :
Un poil plus linéaire et intime qu'à l'accoutumée, #Memory, même dans ses déséquilibres évidents, se fait une œuvre tout en tendresse, en souffrance et en rédemption, où Michel Franco aborde des concepts difficiles, au détour d'une magnifique et empathique histoire d'amour. pic.twitter.com/MtM3GSDr0l
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 29, 2024
On était de ceux à ne pas franchement avoir été séduit par le dernier effort en date du cinéaste mexicain Michel Franco (ni totalement par les précédentes non plus, si l'auteur de ces mots est un tant soit peu honnête), Sundown, frustrante et éreintante plongée dans une contemplation intérieure dont on ne comprend jamais l'objet, qui mettait tout du long à rude épreuve nos capacités d'empathie autant qu'elle nous laissait émotionnellement détaché du cœur du récit.
Difficile dès lors d'être un tant soit peu alléché par son retour dans nos salles obscures avec Memory, malgré la présence en son casting des exceptionnels Jessica Chastain et Peter Sarsgaard, et une nette propension à vouloir autant produire une trame plus émotionnelle, qu'un poil plus " légère ", concept proprement relatif pour un cinéaste tendant continuellement vers le maximalisme le plus extrême.
Mal nous en a pris, car s'il a une énième fois tendance à jouer la carte du drame familial austère et un poil " anormal ", il offre cette fois une romance aussi inattendue que joliment vibrante.
Copyright Metropolitan FilmExport |
Soit l'odyssée et l'amour, bizarre de prime abord et jamais exempt d'ambiguïté, qui unit les abîmés Sylvia et Saul, deux âmes aux mémoires dissemblables - l'une est accablante par ses vérités passées, l'autre est totalement floue et s'enfuit dans le noir -, dont le poids qui n'ont de cesse de toujours les ramener au passé : pour elle, ce sont les traumatismes subis dans sa jeunesse, pour lui c'est le fait que sa mémoire a plus de certitude du passé que que du présent.
Deux âmes aux familles certrs bienveillantes mais envahissantes dont les attitudes ne sont qu'un palier supplémentaire à leur désir d'émancipation affective; deux âmes marginales qui, inévitablement et à défaut de résoudre des problèmes qu'ils pensent insolubles, vont se rapprocher d'une manière incongru mais touchante, de part leurs zones d'ombres.
Plus linéaire et intime qu'à l'accoutumée, Memory, même dans ses déséquilibres évidents, se fait une œuvre tout en tendresse, en souffrance et en rédemption, où Michel Franco aborde des concepts aussi douloureux que fascinants (les violences sexuelles, la notion exhaustive de vérité, les inégalités qui gangrènent l'Amérique), au détour d'une magnifique histoire d'amour aux personnages finement croqués, et incarnés à la perfection.
De quoi nous réconcilier avec le cinéma du bonhomme, ce qui n'était vraiment pas écrit en entrant en salles.
Jonathan Chevrier