[CRITIQUE] : Il pleut dans la maison
Réalisatrice : Paloma Sermon-Daï
Acteurs : Purdey Lombet, Makenzy Lombet, Donovan Nizet, Amine Hamidou,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h22min
Synopsis :
Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hôtelier, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes. Entre l’insouciance de l’adolescence et l’âpreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l’un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse.
Critique :
On avait laissé la wannabe cinéaste wallonne Paloma Sermon-Daï il y a un tout petit peu moins d'un an maintenant, avec le documentaire Petit Samedi, plongée intime au sein de sa propre famille, et plus directement vissé sur son grand frère, Damien, et sa relation tumultueuse avec sa mère, Ysma.
Soit un homme qui, fraîchement ancré dans la quarantaine, tentait de se libérer de ses addictions et de faire face à sa propre histoire, aux côtés de celle qu'il a toujours voulu protéger de ses démons, et qui ne l'a jamais abandonné même dans les moments les plus durs.
Un effort intelligemment distribué dans la foulée de la présentation cannoise de son premier long-métrage de fiction, Il pleut dans la maison, avec qui il partage cette même idée de méditation douce et intime sur les liens et la complicité qui unissent ici non pas une matriarche et sa progéniture, mais bien une soeur - Purdey - et son jeune frère - Makenzy -, plus ou moins livrés à eux-mêmes face à une mère alcoolique qui a l'habitude de déserter la maison familiale, pendant plusieurs jours.
Deux âmes qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes, pour se protéger comme pour avancer dans une vie qui ne leur fait aucun cadeau.
C'est la raison pour laquelle Purdey, qui rêve pourtant d'étudier à Bruxelles, ne peut s'empêcher de se sentir responsable de son frère, elle seule pouvant subvenir à ses besoins - comme les siens -, quand bien même le jeune, plutôt débrouillard et n'ayant pas peur de braver la loi, arrive lui aussi à ramener un peu d'argent sur la table...
De ce récit adulescent au cœur d'un été qui se meurt, dont les contours de chronique social (très) dramatique laisseraient presque présager une bascule tragique - voire un poil misérabiliste - chère au frangins Dardenne, Paloma Sermon-Daï, qui en reprend pourtant la même authenticité, préfère bifurquer vers un terrain nettement plus léger et agréable, celui d'un coming of age movie certes familier mais sur lequel elle
pose un regard savamment distancé, laissant sa camera prendre le pouls de la relation fusionnelle qui lie ses deux personnages (solide tandem Purdey Lombet/Makenzy Lombet), un peu trop vite catapulté dans la dureté et la précarité de la vie d'adulte.
En résulte une lumineuse séance, prenante et dénué de tout pathos putassier (même dans sa manière d'aborder le rapport des classes), qui manque peut-être un peu de justesse dans son écriture (et sa manière de surligner ce que les images pointent déjà brillamment), mais qui vaut amplement son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Purdey Lombet, Makenzy Lombet, Donovan Nizet, Amine Hamidou,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h22min
Synopsis :
Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hôtelier, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes. Entre l’insouciance de l’adolescence et l’âpreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l’un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse.
Critique :
De son récit estival/adolescent dont les contours de chronique social laisseraient presque présager une bascule tragique - voire un poil misérabiliste, #IlPleutDansLaMaison incarne in fine un jolie coming of age movie certes familier mais merveilleusement authentique. pic.twitter.com/jwnI3S1pDV
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 3, 2024
On avait laissé la wannabe cinéaste wallonne Paloma Sermon-Daï il y a un tout petit peu moins d'un an maintenant, avec le documentaire Petit Samedi, plongée intime au sein de sa propre famille, et plus directement vissé sur son grand frère, Damien, et sa relation tumultueuse avec sa mère, Ysma.
Soit un homme qui, fraîchement ancré dans la quarantaine, tentait de se libérer de ses addictions et de faire face à sa propre histoire, aux côtés de celle qu'il a toujours voulu protéger de ses démons, et qui ne l'a jamais abandonné même dans les moments les plus durs.
Copyright MICHIGAN FILMS |
Un effort intelligemment distribué dans la foulée de la présentation cannoise de son premier long-métrage de fiction, Il pleut dans la maison, avec qui il partage cette même idée de méditation douce et intime sur les liens et la complicité qui unissent ici non pas une matriarche et sa progéniture, mais bien une soeur - Purdey - et son jeune frère - Makenzy -, plus ou moins livrés à eux-mêmes face à une mère alcoolique qui a l'habitude de déserter la maison familiale, pendant plusieurs jours.
Deux âmes qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes, pour se protéger comme pour avancer dans une vie qui ne leur fait aucun cadeau.
C'est la raison pour laquelle Purdey, qui rêve pourtant d'étudier à Bruxelles, ne peut s'empêcher de se sentir responsable de son frère, elle seule pouvant subvenir à ses besoins - comme les siens -, quand bien même le jeune, plutôt débrouillard et n'ayant pas peur de braver la loi, arrive lui aussi à ramener un peu d'argent sur la table...
Copyright MICHIGAN FILMS |
De ce récit adulescent au cœur d'un été qui se meurt, dont les contours de chronique social (très) dramatique laisseraient presque présager une bascule tragique - voire un poil misérabiliste - chère au frangins Dardenne, Paloma Sermon-Daï, qui en reprend pourtant la même authenticité, préfère bifurquer vers un terrain nettement plus léger et agréable, celui d'un coming of age movie certes familier mais sur lequel elle
pose un regard savamment distancé, laissant sa camera prendre le pouls de la relation fusionnelle qui lie ses deux personnages (solide tandem Purdey Lombet/Makenzy Lombet), un peu trop vite catapulté dans la dureté et la précarité de la vie d'adulte.
En résulte une lumineuse séance, prenante et dénué de tout pathos putassier (même dans sa manière d'aborder le rapport des classes), qui manque peut-être un peu de justesse dans son écriture (et sa manière de surligner ce que les images pointent déjà brillamment), mais qui vaut amplement son pesant de pop-corn.
Jonathan Chevrier