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[CRITIQUE] : Soft & Quiet


Réalisatrice : Beth de Araújo
Acteurs :  Jon BeaversStefanie EstesNina E. Jordan, Olivia Luccardi,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Emily, enseignante en primaire, organise une réunion de femmes partageant les mêmes idées, mais une altercation entre une femme du passé d'Emily et le groupe conduit à une chaîne d'événements instables.



Critique :
 

Quand bien même le septième art imite la vie (même si l'inverse peut parfois s'écrire, aussi), certains films peuvent, sans trop forcer, illustrer combien celle-ci n'a pas besoin d'artifices et autres gadgets surnaturels, pour nous apparaître profondément terrifiante, pour nous montrer comment l'humanité est capable des plus incroyables atrocités, avec le recul le plus glacial qui soit.

Soft & Quiet de Beth de Araújo n'invente donc pas, sur le papier tout du moins, la poudre quand bien même il démontre avec une crudité folle les ravages d'une horreur quotidienne, déstabilisante parce que jamais réellement discrète, qui s'insinue dans toutes les strates de notre vie de tous les jours, gangrènent tout ce qu'elle approche au point de nous apparaître presque banal - jusqu'à ce que le pire advienne - : le racisme et, par extension, l'extrémisme d'un suprémacisme blanc totalement décomplexé outre-Atlantique (mais pas que).

COURTESY OF GRETA ZOZULA

L'exposé cinématographique de la cinéaste américaine est d'une simplicité limpide : le racisme est une haine qui peut très vite grimper les échelons des escalades de la violence, jusqu'à l'inéluctable.
Partant d'un pitch épuré à l'extrême (un groupe de mères de familles blanches an apparence inoffensives, passent d'une réunion de paroles à une nuit de violence odieuse), le film monte crescendo en tension jusqu'à épouser la moindre zone d'inconfort d'une réalité à peine fictionnaliser, ou une pluie de femmes radicalisées et aux existences rigides et binaires, usent avec décontraction de la moindre once de la masculinité toxique ambiante (de l'hétéronormativité à la quête désemparée de la figure maternelle, en passant par la passivité et la misogynie), pour renforcer la puissance du patriarcat et de la suprématie blanche, dont la violence meurt d'envie d'exploser aux yeux du monde.

Pertinent et percutant (d'autant qu'il n'a aucun acte rédempteur pour atténuer la noirceur de son récit), résolument moins outrancier qu'un American History X (même s'il n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de son sujet),
Soft & Quiet gratte le vernis de la civilité pour mieux incarner une expérience vicieuse et viscérale sur les réalités du racisme aux États-Unis.
Un premier effort dérangeant et courageux.


Jonathan Chevrier


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