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[CRITIQUE] : Black Tea


Réalisateur : Abderrahmane Sissako
Avec : Nina Melo, Chang HanWu Ke-xiMichael Chang,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Français, Luxembourgeois, Taïwanais.
Durée : 1h49min.

Synopsis :
Aya, une jeune femme ivoirienne d’une trentaine d’années, dit non le jour de son mariage, à la stupeur générale. Émigrée en Chine, elle travaille dans une boutique d'export de thé avec Cai, un Chinois de 45 ans. Aya et Cai tombent amoureux mais leur histoire survivra-t-elle aux tumultes de leurs passés et aux préjugés ?



Critique :


Voilà dix ans maintenant et le magnifique Timbuktu, que le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako, qui aurait pu profiter de son impressionnant succès critique et public (avec une sacrée carrière côté course aux statuettes dorées en prime), n'a plus pointé le bout de sa caméra.
Tout un monde dans un septième art contemporain où tout va vite, trop vite, où chaque mercredi est synonyme d'une accumulation de propositions diverses et variées (une dizaine, au mieux, quand le chiffre n'est pas doublé), ou le moindre rendez-vous vient, sans remords, balayer les précédents.

Copyright OLIVIER MARCENY - CINÉFRANCE STUDIOS ARCHIPEL 35 DUNE VISION

Entre donc en scène Black Tea (ex-La Colline Parfumée), son quatrième effort, une suite improbable à sa carrière tant elle se situe à des lattitudes diamétralement opposées à ses précédentes aventures cinématographiques, tant il quitte cette fois le continent africain pour poser sa caméra en Chine, dans ce qui est vendu comme une exploration des notions d'identité culturelle, de liberté, de deuil et de mondialisation croissante.

À l'écran en revanche, la limonade peine sensiblement à prendre, le film ne se délestant jamais réellement de son postulat de téléfilm de luxe, sorte de mélodrame bricolé (cette elipse expéditive dans sa première moitié, qui donne cruellement le ton) aux enjeux dramatiques beaucoup trop nébuleux pour son bien, vissés sur une narration peu cohérente et presque prétexte, faite de bouts d'idées ne collant jamais totalement entre elles (l'histoire démarre sur une jeune ivoirienne, Aya, qui, refusant un mariage forcé, quitte sa Côte d'Ivoire natale pour Guangzhou, en Chine, ou on la retrouve parlant couramment le mandarin et bossant dans une boutique d’export de thé, d'où elle tombera amoureuse du propriétaire, Cai).

Copyright OLIVIER MARCENY - CINÉFRANCE STUDIOS ARCHIPEL 35 DUNE VISION

Pas totalement romance dramatique à l'émotion contenu, ni récit d'autonomisation au féminin (sous fond de tension raciale et de mondialisation) et encore moins un mélodrame aux frictions familiales gentiment bordélique, Black Tea se fait une fresque globe-trotteuse confuse et maussade, que ne viennent jamais relever autant la délicate photographie d’Aymeric Pilarski, quelques moments de grâce enchanteur ni même la jolie alchimie qui unit Chang Han et Nina Melo.

Ou quand une narration peu heureuse vient annihiler toute la poésie brumeuse d'un cinéaste qui se perd dans la vision romantique, d'un cinéma jusqu'ici merveilleusement austère.


Jonathan Chevrier
 

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