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[INSTANT LITTERATURE] : #21. La Doublure (Mélissa Da Costa)


" Quoi, un site centré sur le cinéma qui papote littérature, mais quelle hérésie ! ".Voilà une manière polie de dire " qu'est-ce qu'on est en train de foutre ", mais à une heure ou la littérature n'a jamais autant été liée au septième art (ah, Hollywood et son manque d'originalité...), nous avons trouvé de bon ton, en temps que media, de voir un petit peu plus loin que le bout de notre plume, et d'élargir notre prisme de partage culturel en papotant littérature donc, sans pour autant que cela soit lié au cinéma - même si cela arrivera certainement souvent.

Armez-vous de vos lunettes, d'un marque-page et d'un potentiel chèque-cadeau FNAC pour faire vos emplettes, et lisez un brin nos recommandations littéraires pleines d'amour, au coeur de notre nouvelle section : Instant Littérature !


#21. La Doublure de Mélissa Da Costa




Mélissa Da Costa est réputée pour ses livres émotionnels et feel-good, mais avec La Doublure, elle surprend ses lecteurs avec un genre bien différent. La Doublure est un roman sombre et envoûtant, qui plonge le lecteur dans le côté obscur de l’être humain. Luxure, toxicité, drogues, ce roman ne laisse définitivement pas de marbre.

Le roman suit Evie, une jeune femme qui a toujours vécu de petits boulots et a passé le plus clair de son temps à attendre son petit ami marin. Pourtant, elle se retrouve seule du jour au lendemain. La chance est pourtant de son côté quand elle rencontre par hasard Pierre Manan, un homme charmant qui lui propose un emploi : celui d’assistante pour son épouse. L'épouse en question est Clara Manan, une artiste peintre connue sous le pseudonyme de Calypso Montant. Toutefois, c’est un rôle bien plus important que celui d’assistante qui attend Evie. Clara est une personne qui préfère rester dans l’ombre et la véritable mission d’Evie est de devenir Calypso Montant aux yeux du public.

“C'est moi et ce n'est pas moi. Le basculement a eu lieu. Je suis entrée dans sa peau. Ni elle ni moi ne pouvons faire marche arrière désormais.”
© L.Urman / Starface

Avec presque 700 pages, La Doublure est une petite brique, un slow-burn qu’on prend plaisir à lire. De plus, le roman est truffé de références bibliques et artistiques, ce qui ajoute de la consistance au récit. Le roman constitue une longue descente dans les méandres sombres du genre humain. Le récit est addictif, et on devient alors spectateur de la perversité humaine et des extrêmes auxquels elle peut conduire une personne considérée comme pure et innocente. On observe Evie tomber dans la déchéance, perdre peu à peu son innocence et sa naïveté aux côtés du couple bien étrange qu’incarne Pierre et Clara. On ne peut s'empêcher de se demander comment tout cela va finir.

Le roman peut surprendre quand on est habitué à la plume bienveillante de Mélissa Da Costa, mais La Doublure reste néanmoins un récit abouti qui fascine autant qu’il déroute. Il ne conviendra pas à tout le monde, mais dans l'ensemble, je le recommande vivement.


Jules Basile