[FUCKING SERIES] : Reacher saison 2 : Petit Papa Baston
(Critique - avec spoilers - de la saison 2)
Ne faisons pas stupidement les fines bouches ou les sériephiles - tout aussi stupidement - élitistes : de temps en temps, en bons mômes biberonés par le cinéma d'action béni des 80s/90s que nous sommes, nous avons furieusement besoin de shows tels que Reacher, qui cogne avant de réfléchir, qui titille nos instincts primaires plus qu'il ne flatte nos intellects.
Sans forcément être un aficionados du matériau d'origine de Lee Child, ni même des premières montures cinématographiques portées par Tom Cruise (le premier opus de Christopher McQuarrie, est quand-même un solide thriller qui envoie), il y a un plaisir sain à voir un monstre physique aussi polyvalent dans l'action (c'est un ancien policier militaire qui aligne les décorations militaires autant que les aptitudes bigger than life), déboiter son prochain sans le moindre frémissement d'un regret.
D'autant qu'Alan Ritchson, physiquement imposant (il y a du Schwarzenegger des premières heures dans son jeu - très - physique) et plus en adéquation avec la version papier du personnage, n'est pas là ni n'a forcément le talent pour se lancer dans de longues tirades shakespeariennes, mais il a des mains suffisamment grandes pour casser en deux - ou plus - tout ce qu'elles attrapent.
Passé une première salve d'épisodes vraiment chouette, qui trouvait un équilibre certes précaire mais jouissif entre le divertissement pop-corn musclé et le polar tendu, Amazon accélère la cadence avec une seconde saison qui n'a clairement plus à s'embêter pour faire les présentations, et qui s'assume tout simplement comme une version 2.0 et so cool de Walker Texas Ranger, qui comprend que sa réussite tient uniquement ou presque, sur sa simplicité d'exécution - à l'instar de son matériau d'origine, fin comme du papier à musique.
Quand bien même cette seconde saison a sensiblement plus de viandes sur les os (une adaptation de La Faute à Pas de Chance, onzième roman de la série), dont un Robert Patrick qui en impose - comme toujours - en vilain principal (une vrai plus-value là où la première saison manquait d'une menace un tant soit peu crédible), et une écriture qui laisse un peu moins de côté -mais pas trop - ses personnages secondaires (dans une proto-vibe NCIS du pauvre); Reacher n'existe, uniquement ou presque, que pour voir Ritchson incarner corps et muscles le rejeton légitime de " l'homme sans nom " d'Eastwood, qui s'en va claquer son prochain comme un 18 tonnes qui roulerait sur un Playmobil, totalement adoubé par une violence totalement décomplexée et graphique, mais surtout par une action démesurément cartoonesque.
Et oui, il n'y a aucun mal à aimer ça (assumons, on ne s'en portera que mieux).
Comme il n'y avait d'ailleurs, aucun mal à s'amouracher plus ou moins fièrement d'actionners limités de la belle époque, dont les formules faciles n'avaient qu'un seul but : satisfaire nos instincts primaires.
Et le show agit avec une assurance mais surtout une liberté telle dans la démesure, qu'il apparaît presque comme une anomalie au sein d'une production télévisuelle résolument consensuelle quand elle doit laisser s'exprimer ses deviances (très) Bis.
Une anomalie à la moralité - évidemment - élémentaire, à la finesse absente et aux nuances... violentes.
Après tout, est-ce que quelqu'un se soucie réellement de l'intrigue - prévisible - passé le troisième épisode (qui virera au final, à une simple histoire de vengeance) ? Dénoncez-vous...
Est-ce que quelqu'un en a quelque chose à faire des dialogues écrits à la truelle, du cabotinage mignon de la distribution, ou même d'une mise en scène manquant cruellement d'énergie en-dehors de ses élans burnés ?
Non, donnez-nous juste du Jack Reacher qui botte des culs, encore et encore.
Apprécions donc seulement, comme il se doit, ce petit show pulp, old school et sans prétention, narrant les aventures d'un dur à cuire énervé et ne manquant pas de cynisme, seulement armé de sa brosse à dents et d'un ticket de bus, qui n'hésitera pas à décrire exactement ce qu'il va faire à tous ceux qui franchiront la ligne rouge.
Et vous allez prier pour qu'ils soient nombreux...
Jonathan Chevrier
Ne faisons pas stupidement les fines bouches ou les sériephiles - tout aussi stupidement - élitistes : de temps en temps, en bons mômes biberonés par le cinéma d'action béni des 80s/90s que nous sommes, nous avons furieusement besoin de shows tels que Reacher, qui cogne avant de réfléchir, qui titille nos instincts primaires plus qu'il ne flatte nos intellects.
Copyright Amazon Studios |
Sans forcément être un aficionados du matériau d'origine de Lee Child, ni même des premières montures cinématographiques portées par Tom Cruise (le premier opus de Christopher McQuarrie, est quand-même un solide thriller qui envoie), il y a un plaisir sain à voir un monstre physique aussi polyvalent dans l'action (c'est un ancien policier militaire qui aligne les décorations militaires autant que les aptitudes bigger than life), déboiter son prochain sans le moindre frémissement d'un regret.
D'autant qu'Alan Ritchson, physiquement imposant (il y a du Schwarzenegger des premières heures dans son jeu - très - physique) et plus en adéquation avec la version papier du personnage, n'est pas là ni n'a forcément le talent pour se lancer dans de longues tirades shakespeariennes, mais il a des mains suffisamment grandes pour casser en deux - ou plus - tout ce qu'elles attrapent.
Passé une première salve d'épisodes vraiment chouette, qui trouvait un équilibre certes précaire mais jouissif entre le divertissement pop-corn musclé et le polar tendu, Amazon accélère la cadence avec une seconde saison qui n'a clairement plus à s'embêter pour faire les présentations, et qui s'assume tout simplement comme une version 2.0 et so cool de Walker Texas Ranger, qui comprend que sa réussite tient uniquement ou presque, sur sa simplicité d'exécution - à l'instar de son matériau d'origine, fin comme du papier à musique.
Copyright Amazon Studios |
Quand bien même cette seconde saison a sensiblement plus de viandes sur les os (une adaptation de La Faute à Pas de Chance, onzième roman de la série), dont un Robert Patrick qui en impose - comme toujours - en vilain principal (une vrai plus-value là où la première saison manquait d'une menace un tant soit peu crédible), et une écriture qui laisse un peu moins de côté -mais pas trop - ses personnages secondaires (dans une proto-vibe NCIS du pauvre); Reacher n'existe, uniquement ou presque, que pour voir Ritchson incarner corps et muscles le rejeton légitime de " l'homme sans nom " d'Eastwood, qui s'en va claquer son prochain comme un 18 tonnes qui roulerait sur un Playmobil, totalement adoubé par une violence totalement décomplexée et graphique, mais surtout par une action démesurément cartoonesque.
Et oui, il n'y a aucun mal à aimer ça (assumons, on ne s'en portera que mieux).
Comme il n'y avait d'ailleurs, aucun mal à s'amouracher plus ou moins fièrement d'actionners limités de la belle époque, dont les formules faciles n'avaient qu'un seul but : satisfaire nos instincts primaires.
Et le show agit avec une assurance mais surtout une liberté telle dans la démesure, qu'il apparaît presque comme une anomalie au sein d'une production télévisuelle résolument consensuelle quand elle doit laisser s'exprimer ses deviances (très) Bis.
Une anomalie à la moralité - évidemment - élémentaire, à la finesse absente et aux nuances... violentes.
Copyright Amazon Studios |
Après tout, est-ce que quelqu'un se soucie réellement de l'intrigue - prévisible - passé le troisième épisode (qui virera au final, à une simple histoire de vengeance) ? Dénoncez-vous...
Est-ce que quelqu'un en a quelque chose à faire des dialogues écrits à la truelle, du cabotinage mignon de la distribution, ou même d'une mise en scène manquant cruellement d'énergie en-dehors de ses élans burnés ?
Non, donnez-nous juste du Jack Reacher qui botte des culs, encore et encore.
Apprécions donc seulement, comme il se doit, ce petit show pulp, old school et sans prétention, narrant les aventures d'un dur à cuire énervé et ne manquant pas de cynisme, seulement armé de sa brosse à dents et d'un ticket de bus, qui n'hésitera pas à décrire exactement ce qu'il va faire à tous ceux qui franchiront la ligne rouge.
Et vous allez prier pour qu'ils soient nombreux...
Jonathan Chevrier