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[CRITIQUE] : La Dernière danse


Réalisateur : Sabry Jarod
Acteurs : Jessica Errero et Sabry Jarod.
Distributeur : SOUTHfilms
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min

Synopsis :
Élise se réveille dans une cave froide et humide. Attachée par des chaînes. Son ravisseur : un homme étrange et silencieux, tourmenté par la disparition de ses parents. Il s'est enfermé dans une bulle créative à son domicile dans laquelle il va obliger Élise à s'impliquer, qu'elle le veuille ou non. Jour après jour, il va la forcer à apprendre et répéter un ballet à l'intérieur de son garage qu'il a transformé en théâtre pour l'occasion. Mais pourquoi elle ? Et jusqu'où tout cela va-t-il les mener ?



Critique :


Il y a un léger (en fait plutôt costaud, soyons honnête) frisson dérangeant qui émane, et ce dès le pitch, du premier long-métrage écrit et réalisé par le wannabe cinéaste Sabry Jarod - qui brigue également l'un des deux rôles titres -, La Dernière danse, nous ramenant à des heures plutôt sombre de la production cinématographique récente, de celles qui a vu Roland Joffé se perdre dans un thriller d'épouvante méchamment risible - Captivity -, voire, si l'on va encore un peu plus loin dans la terreur, à celles où une immonde péloche telle que 365 Jours/365 Dni, est devenu l'un des films les plus populaires de la firme au Toudoum, alors qu'il entretenait savamment la culture du viol, avec un fragile voile érotico-faisandé à la Cinquante nuances de Grey.

Copyright SOUTHfilms

Il faut dire que le synopsis n'a pas ou peu grand chose, pour nous convaincre de ses bonnes intentions : lors d'une nuit brumeuse, une jeune danseuse, Alice, se réveille, attachée par des chaînes, dans une cave.
Son ravisseur n'est autre que Robin, un homme étrange et tyrannique, tourmenté par la disparition de ses parents - ambiance.
Enfermé depuis dans une sorte de bulle créative, à la fois psychologiquement et physiquement - il a transformé son garage en une sorte de théâtre de fortune -, le bonhomme obligé Élise à apprendre et répéter un ballet.

Pourquoi mais surtout pourquoi elle, c'est autour de cette question que se noue toute la narration bien plus fine qu'elle n'en a l'air, du long-métrage, qui se veut comme une exploration tortueuse de la relation émotionnelle entre victime et ravisseur (aux personnalités joliment exposées et fouillées), visant à bousculer les conventions morales et émotionnelles, de son auditoire.

Copyright SOUTHfilms

Entre le syndrome de Stockholm, la dépendance affective (et sentimentale) et la dissonance cognitive (ou, plus directement, la rationalisation extrême d'une situation qui l'est tout autant, pour atténuer un inconfort physique et psychologique), la narration jongle tout du long sur ce fil complexe et précaire, tout en incarnant d'une manière tout aussi étrange, une ode à la créativité au travers des actes - peu violents - d'un bourreau qui s'évertue à révéler les talents de sa proie.

Un premier effort moins dérangeant qu'intriguant, à l'honnêteté difficilement discutable.


Jonathan Chevrier

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