[CRITIQUE] : Bonnard, Pierre et Marthe
Réalisateur : Martin Provost
Acteurs : Vincent Macaigne, Cécile de France, Stacy Martin, Anouk Grinberg,...
Distributeur : Memento Distribution
Budget : -
Genre : Biopic, Historique, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 2h02min
Synopsis :
Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…
Critique :
C'est peut dire que d'affirmer que le cinéma de Martin Provost est on ne peut plus singulier, le bonhomme étant capable de filmer avec la même intensité, un biopic (très) académique d'une femme de ménage/peintre visionnaire (Séraphine), un drame intime bouleversant sur une femme rongée par la culpabilité (Où va la nuit), ou encore une chronique douce-amère sur une sage-femme perturbée par le retour de la maîtresse de son défunt père (Sage Femme), et même la chronique comico-dramatique d'une école ménagère gérée d'une main de maître par trois figures féminines volontairement archétypales (Une bonne épouse).
Des bandes à la qualités diverses - pour être poli -, mais toute muées par un sentiment fort d'émancipation féminine, qui se retrouve avec plus ou moins d'évidence dans son dernier effort en date, Bonnard, Pierre et Marthe, qui se veut comme une plongée au cœur des secrets derrière l'imposante œuvre de Pierre Bonnard, et de l'influence prononcée de son épouse et muse Marthe derrière elle.
Un proto-biopic à deux visages donc, tissé autour du proverbial mythe que derrière tout grand homme, il y a une (grande) femme, qui permettait au cinéaste de renouer la poésie de son effort le plus maîtrisé - Seraphine.
En théorie tout du moins, tant il semble avoir sensiblement éreinté son (maigre) mojo au fil des années, tant la simplicité et l'humilité touchante qui caractérisait son hommage à la peintre autodidacte, laisse place ici à une mise en scène résolument plus conventionnelle et sommaire, qui va de pair avec une écriture tout en ellipse tout aussi académique et sans saveur, qui enchaîne les dialogues plats et d'exposition avec une frénésie irritante, tout en cochant toutes les cases de l'hagiographie Wikipedia-esque sans âme ni envie, censé donner un regard passionné et passionnant sur la relation sentimentale et artistique entre deux êtres fantasques et intimement/créativement liés.
Un défaut d'investissement qui se ressent même dans sa direction d'acteurs, qui ne relève jamais les errances tout en surjeu de Vincent Macaigne, Cécile de France ou même Anouk Grinberg.
Sans passion, folie ni vie, Bonnard, Pierre et Marthe se perd dans ses errances et extravagances, ne rend jamais justice à la créativité et au génie aussi bien de Pierre Bonnard, que de sa femme Marthe - même quand elle est seule à être mise en valeur.
Peindre, faire l'amour où du cinéma, Martin Provost n'a pas réellement choisi ou, tout du moins, pas réellement la dernière proposition.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Vincent Macaigne, Cécile de France, Stacy Martin, Anouk Grinberg,...
Distributeur : Memento Distribution
Budget : -
Genre : Biopic, Historique, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 2h02min
Synopsis :
Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…
Critique :
Loin de la simplicité et de l'humilité touchante qui caractérisait son Séraphine, Martin Provost fait de #BonnardPierreEtMarthe un biopic résolument plus conventionnel et sans saveur, sans passion ni (en)vie, qui ne rend jamais justice à la créativité ni au génie de ses sujets. pic.twitter.com/GeAR4BrJgX
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 7, 2024
C'est peut dire que d'affirmer que le cinéma de Martin Provost est on ne peut plus singulier, le bonhomme étant capable de filmer avec la même intensité, un biopic (très) académique d'une femme de ménage/peintre visionnaire (Séraphine), un drame intime bouleversant sur une femme rongée par la culpabilité (Où va la nuit), ou encore une chronique douce-amère sur une sage-femme perturbée par le retour de la maîtresse de son défunt père (Sage Femme), et même la chronique comico-dramatique d'une école ménagère gérée d'une main de maître par trois figures féminines volontairement archétypales (Une bonne épouse).
Copyright Memento Distribution |
Des bandes à la qualités diverses - pour être poli -, mais toute muées par un sentiment fort d'émancipation féminine, qui se retrouve avec plus ou moins d'évidence dans son dernier effort en date, Bonnard, Pierre et Marthe, qui se veut comme une plongée au cœur des secrets derrière l'imposante œuvre de Pierre Bonnard, et de l'influence prononcée de son épouse et muse Marthe derrière elle.
Un proto-biopic à deux visages donc, tissé autour du proverbial mythe que derrière tout grand homme, il y a une (grande) femme, qui permettait au cinéaste de renouer la poésie de son effort le plus maîtrisé - Seraphine.
En théorie tout du moins, tant il semble avoir sensiblement éreinté son (maigre) mojo au fil des années, tant la simplicité et l'humilité touchante qui caractérisait son hommage à la peintre autodidacte, laisse place ici à une mise en scène résolument plus conventionnelle et sommaire, qui va de pair avec une écriture tout en ellipse tout aussi académique et sans saveur, qui enchaîne les dialogues plats et d'exposition avec une frénésie irritante, tout en cochant toutes les cases de l'hagiographie Wikipedia-esque sans âme ni envie, censé donner un regard passionné et passionnant sur la relation sentimentale et artistique entre deux êtres fantasques et intimement/créativement liés.
Copyright Memento Distribution |
Un défaut d'investissement qui se ressent même dans sa direction d'acteurs, qui ne relève jamais les errances tout en surjeu de Vincent Macaigne, Cécile de France ou même Anouk Grinberg.
Sans passion, folie ni vie, Bonnard, Pierre et Marthe se perd dans ses errances et extravagances, ne rend jamais justice à la créativité et au génie aussi bien de Pierre Bonnard, que de sa femme Marthe - même quand elle est seule à être mise en valeur.
Peindre, faire l'amour où du cinéma, Martin Provost n'a pas réellement choisi ou, tout du moins, pas réellement la dernière proposition.
Jonathan Chevrier