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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #88. Audrey Rose

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#88. Audrey Rose de Robert Wise (1977)

Il y a quelque chose d'assez triste à l'idée de se dire que l'immense cinéaste que fut Robert Wise, n'a jamais vraiment su être considéré a sa juste valeur de son vivant.

Un comble quand on lâche ne serait-ce qu'un tout petit coup de projecteur sur sa foisonnante carrière, aussi bien en tant que monteur (coucou Citizen Kane et La Splendeur des Amberson d'Orson Welles) que metteur en scène, tant il fut capable d'épouser tous les genres possibles avec une dévotion et une minutie proprement incroyable, allant de la comédie musicale (West Side StoryLa Mélodie du Bonheur), à l'épouvante gothique (Le Récupérateur de Cadavres, La Maison du Diable), en passant par la SF d'anticipation (Le Jour ou la Terre s'arrêta), le film noir (Je veux vivre !), le film de casse (Le Coup de l'Escalier) ou même le drame politique (La tour des ambitieux).

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Un grand cinéaste, un vrai, capable de tout avec une caméra, même d'imprimer sur la pellicule quelques-uns des plus formidables moments de terreurs, tout en jouant purement et simplement sur la suggestion.
Le bonhomme c'était même essayé au sous-genre horrifique du film de possession avec le solide Audrey Rose, dont la ressortie toute pimpante dans les bacs à quelque chose de doucement ironique, puisqu'elle fait presque écho à la sortie en salles du plus que décevant L'Exorciste : Dévotion de David Gordon Green, autre film qui s'inscrit dans la droite lignée du chef-d'oeuvre L'Exorciste de feu William Friedkin, à ceci près que le moule semble s'être fissuré entre les quatre décennies qui séparent ses deux efforts.

Adaptation volubile du roman éponyme de Frank de Felitta (qui s'est également occupé du script, plus ou moins inspiré d'une vraie histoire familiale), qui privilegie cette fois l'hindouisme au christianisme, le film traite avec sérieux des thèmes de la possession/réincarnation, au travers du périple d'Elliot Hoover, persuadé que la jeune Ivy Templeton est la réincarnation de sa fille, Audrey Rose, morte brûlée vive dans un accident de voiture quelques minutes avant la naissance d'Ivy.
Déterminé (d'autant que Ivy revit l'incident lors de cauchemars intenses la nuit) et désespéré à la fois, le bonhomme traque - littéralement - la famille de la gamine jusqu'à la kidnapper, avant que la police puis la justice, ne s'en mêle...

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Entre le thriller d'épouvante et le drame psychologico-procédural sous tension, qui se clôt sur un final absolument bouleversant, théorisant sur la réincarnation (via le concept du saṃsāra, le cycle de renaissance et de souffrance dans lequel sont pris les êtres non éveillés) non pas comme un miracle, mais bien comme une malédiction, Audrey Rose aborde le sous-genre du film de possession avec dévotion, court peut-être trop de lièvres à la fois pour son bien mais n'en reste pas moins un divertissement intelligent et réfléchi, porté par une impressionnante distribution - la jeune Susan Swift en tête.
Une belle découverte.


Jonathan Chevrier


 

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