[CRITIQUE] : Thanksgiving : La semaine de l'horreur
Réalisateur : Eli Roth
Acteurs : Patrick Dempsey, Addison Rae, Milo Manheim, Jalen Thomas Brooks,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Un an après qu’un Black Friday a viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth (Massachussetts), berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre. Les habitants découvriront-ils le tueur et survivront-ils à la fête... ou deviendront-ils les invités de son dîner de Thanksgiving complètement tordu ?
Critique :
De toutes les fausses bandes annonces concoctées pour le diptyque Grindhouse de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, diffusées entre le Boulevard de la Mort et Planète Terreur, Thanksgiving d'un Eli Roth considéré, à l'époque, comme l'une des figures montantes de l'horreur US - avant de gentiment rentré dans le rang -, était clairement la moins tripante du lot, avec son exploration en apparence furieusement commune - même si efficace -, du slasher.
Qu'elle aboutisse à une extension en long-métrage, seize ans plus tard, avait de quoi décontenancer (à la différence d'un Machete produit très vite et plein de promesses, pas totalement tenues il est vrai, par la suite), quoiqu'elle pouvait gentiment relancer un réalisateur un brin en quête d'un nouveau souffle, et qui a toujours su revenir vers l'horreur (coucou The Green Inferno), pour rebondir.
Bonne pioche in fine, puisque Thanksgiving, la semaine de l'horreur est, sans l'ombre d'un doute, le meilleur slasher de récente mémoire, le proto-Scream le plus convaincant et divertissant depuis le quatrième film de feu Wes Craven, solide petit bout d'horreur à la fois drôle, tendu et sanglant qui réitère le juste et délicat équilibre entre effroi, brutalité et plaisir non-feint, qui caractérisait le genre à son zénith.
Et la comparaison avec la saga et, surtout, son premier opus, n'a rien d'anodin tant de nombreux points, de son usage à la fois troublante et jouissive de l'horreur (ce qu'il avait déjà abordé, avec plus de maladresse, via Hostel), jusqu'à sa structure narrative presque similaire en passant par un complot central jamais suffisamment pris au sérieux (et qui s'avère suffisamment complexe pour captiver et ne pas se perdre dans une intrigue labyrinthique); cite amoureusement le chef-d'oeuvre du tandem Williamson/Craven.
Tout comme celui-ci, l'intrigue se situe un an après une tragédie charnière (la mort de Maureen Prescott, une bousculade mortelle en plein Black Friday), à ceci près que Roth ne masque pas le chaos, puisqu'il en fait une excellente séquence d'ouverture, comme une vraie profession de foi pour mieux dévoiler ses (bonnes) intentions : brouiller la frontière entre l'horreur et la comédie, dans une proposition généreuse les usant à égale mesure - même de manière grossière parfois.
Le film conserve le même élan léger et jubilatoire tout du long, ne s'embarassant jamais totalement d'une quelconque morale politique ou sociale (même s'il effleure les sujets, aucune charge massive contre les dangers/ravages de la surconsommation à l'horizon, ni sur notre égoïsme de masse ou sur la superficialité de la jeunesse 2.0, quand bien même le tueur peut se voir comme une incarnation féroce de l'hypocrisie derrière cette véritable institution outre-Atlantique), tout autant qu'il s'amuse aussi bien avec les codes du genre qu'avec les tropes du teen movie, où une bande d'ados directement impliqués dans la tragédie passée, se voit gentiment massacrés (et de manière de plus en plus horrible, toujours relié d'une manière ou d'une autre avec le thème de Thanksgiving) par un tueur déguisé en John Carver, un " Père pèlerin " et ancien gouverneur de la colonie de Plymouth.
Mais plus que dans ses élans sanglants et ses mises à mort plutôt créatives et volontairement exagérées/caricaturales, c'est dans sa simplicité (et non simplisme) que Thanksgiving fait véritablement mouche.
Aucun personnage ne semble véritablement écrasé ou sous-écrit, là où l'intrigue s'avère ni trop complexe ni faussement pompeuse (on est dans de la pure horreur old school, aucune mort ne se doit d'être justifiée narrativement et/où idéologiquement, une vraie récréation face à l'horreur - majoritairement - sophistiquée actuelle) voire ennuyeuse, puisque constamment contrebalancé par un rythme joliment joueur et un ton savamment maîtrisé.
Avec Thanksgiving, Eli Roth nous rappelle aussi bien intentionnellement que maladroitement tout ce que l'on aime voir dans un slasher à l'ancienne, à la fois gore, ridiculeusement stupide et primitif, accouchant d'un pur délice campy et fun comme on ne pensait plus vraiment en découvrir dans une salle obscure, tellement il s'est raréfié.
Il aborde ce sous-genre avec dévotion et sincérité, pour mieux concocter un régal festif, volontairement bête et méchant, entre la lettre d'amour au cinéma bis qui tâche et la démonstration de force, en bon cinéaste ayant réellement l'horreur dans la peau.
Juste doit-il nous rappeler plus régulièrement, avec autant de brio.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Patrick Dempsey, Addison Rae, Milo Manheim, Jalen Thomas Brooks,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min
Synopsis :
Un an après qu’un Black Friday a viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth (Massachussetts), berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre. Les habitants découvriront-ils le tueur et survivront-ils à la fête... ou deviendront-ils les invités de son dîner de Thanksgiving complètement tordu ?
Critique :
Avec #Thanksgiving, Roth nous rappelle aussi bien intentionnellement que maladroitement, tout ce que l'on aime voir dans un slasher à l'ancienne, à savoir un cocktail à la fois sanglant, jubilatoire et avec une bonne dose de conscience de soi. Un pur délice campy, brutal et fun. pic.twitter.com/HVUayKVcYq
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 25, 2023
De toutes les fausses bandes annonces concoctées pour le diptyque Grindhouse de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, diffusées entre le Boulevard de la Mort et Planète Terreur, Thanksgiving d'un Eli Roth considéré, à l'époque, comme l'une des figures montantes de l'horreur US - avant de gentiment rentré dans le rang -, était clairement la moins tripante du lot, avec son exploration en apparence furieusement commune - même si efficace -, du slasher.
Qu'elle aboutisse à une extension en long-métrage, seize ans plus tard, avait de quoi décontenancer (à la différence d'un Machete produit très vite et plein de promesses, pas totalement tenues il est vrai, par la suite), quoiqu'elle pouvait gentiment relancer un réalisateur un brin en quête d'un nouveau souffle, et qui a toujours su revenir vers l'horreur (coucou The Green Inferno), pour rebondir.
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Bonne pioche in fine, puisque Thanksgiving, la semaine de l'horreur est, sans l'ombre d'un doute, le meilleur slasher de récente mémoire, le proto-Scream le plus convaincant et divertissant depuis le quatrième film de feu Wes Craven, solide petit bout d'horreur à la fois drôle, tendu et sanglant qui réitère le juste et délicat équilibre entre effroi, brutalité et plaisir non-feint, qui caractérisait le genre à son zénith.
Et la comparaison avec la saga et, surtout, son premier opus, n'a rien d'anodin tant de nombreux points, de son usage à la fois troublante et jouissive de l'horreur (ce qu'il avait déjà abordé, avec plus de maladresse, via Hostel), jusqu'à sa structure narrative presque similaire en passant par un complot central jamais suffisamment pris au sérieux (et qui s'avère suffisamment complexe pour captiver et ne pas se perdre dans une intrigue labyrinthique); cite amoureusement le chef-d'oeuvre du tandem Williamson/Craven.
Tout comme celui-ci, l'intrigue se situe un an après une tragédie charnière (la mort de Maureen Prescott, une bousculade mortelle en plein Black Friday), à ceci près que Roth ne masque pas le chaos, puisqu'il en fait une excellente séquence d'ouverture, comme une vraie profession de foi pour mieux dévoiler ses (bonnes) intentions : brouiller la frontière entre l'horreur et la comédie, dans une proposition généreuse les usant à égale mesure - même de manière grossière parfois.
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Le film conserve le même élan léger et jubilatoire tout du long, ne s'embarassant jamais totalement d'une quelconque morale politique ou sociale (même s'il effleure les sujets, aucune charge massive contre les dangers/ravages de la surconsommation à l'horizon, ni sur notre égoïsme de masse ou sur la superficialité de la jeunesse 2.0, quand bien même le tueur peut se voir comme une incarnation féroce de l'hypocrisie derrière cette véritable institution outre-Atlantique), tout autant qu'il s'amuse aussi bien avec les codes du genre qu'avec les tropes du teen movie, où une bande d'ados directement impliqués dans la tragédie passée, se voit gentiment massacrés (et de manière de plus en plus horrible, toujours relié d'une manière ou d'une autre avec le thème de Thanksgiving) par un tueur déguisé en John Carver, un " Père pèlerin " et ancien gouverneur de la colonie de Plymouth.
Mais plus que dans ses élans sanglants et ses mises à mort plutôt créatives et volontairement exagérées/caricaturales, c'est dans sa simplicité (et non simplisme) que Thanksgiving fait véritablement mouche.
Aucun personnage ne semble véritablement écrasé ou sous-écrit, là où l'intrigue s'avère ni trop complexe ni faussement pompeuse (on est dans de la pure horreur old school, aucune mort ne se doit d'être justifiée narrativement et/où idéologiquement, une vraie récréation face à l'horreur - majoritairement - sophistiquée actuelle) voire ennuyeuse, puisque constamment contrebalancé par un rythme joliment joueur et un ton savamment maîtrisé.
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Avec Thanksgiving, Eli Roth nous rappelle aussi bien intentionnellement que maladroitement tout ce que l'on aime voir dans un slasher à l'ancienne, à la fois gore, ridiculeusement stupide et primitif, accouchant d'un pur délice campy et fun comme on ne pensait plus vraiment en découvrir dans une salle obscure, tellement il s'est raréfié.
Il aborde ce sous-genre avec dévotion et sincérité, pour mieux concocter un régal festif, volontairement bête et méchant, entre la lettre d'amour au cinéma bis qui tâche et la démonstration de force, en bon cinéaste ayant réellement l'horreur dans la peau.
Juste doit-il nous rappeler plus régulièrement, avec autant de brio.
Jonathan Chevrier