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[CRITIQUE] : Leo


Réalisateur : Lokesh Kanagara
Avec : Joseph Vijay, Sanjay Dutt, Arjun Sarja,...
Distributeur : Friday Entertainment
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Indien.
Durée : 2h33min

Synopsis :
Le protagoniste et sa famille vivent dans une petite ville vallonnée où ils tiennent un café et mènent une vie paisible. La ville entière est ébranlée lorsqu'une bande de voleurs entre dans la ville, ce qui entraîne la mort mystérieuse de nombreuses personnes. La façon dont cette situation affecte la famille du protagoniste et ce qu'il fait pour y remédier constituent le coeur de l'histoire.



Critique :


Estampillé troisième opus de l'ambitieux LCU/Lokesh Cinematic Universe du prolifique Lokesh Kanagara, après les excellents Kathi et Vikram, vendu comme une réinvention/hommage - mais pas trop - so Kollywood au bouillant A History of Violence de David Cronenberg, Leo a beau ne jamais vraiment chercher à s'aligner sur le ride psychologique de son illustre aîné (ce qui, pour l'auteur de ses mots, annihile un peu - juste un peu - son versant obscur), il n'en est pas moins une adaptation presque logique et naturelle dans la vision qu'en a son cinéaste, et dans sa manière d'aborder une intrigue policière traditionnelle (à la lisière du hard boiled), dominée par un protagoniste aussi mystérieux que son passé semble suspect, et une violence à la fois radicale et savoureusement brutale.

À l'instar du Tom Stall de Viggo Mortensen, le Leo Das/Parthiban de l'immense star Joseph Vijay, devient lui aussi, accidentellement, une célébrité locale dans son petit patelin au cœur de l'Himachal Pradesh, après avoir réussi à se défendre, ainsi que sa fille et ses collègues, en abattant un groupe de dangereux criminels qui venaient braquer son café.

Photo Credit: Special Arrangement

Un évènement qui, comme chez le papa de Chromosome 3, va amener ce bon père de famille/propriétaire de café/sauveteur d'animaux (une scène en début de film, il tente de piéger une hyène en liberté près d'une école primaire, cristallise autant la propension du bonhomme à canaliser le chaos, qu'il sert de métaphore à un homme qui, hors des limites de son existence sereine auprès des siens, peu devenir une bête féroce et sauvage), à devoir protéger sa femme et ses enfants d'un trafiquant de drogue paranoïaque, qui prétend que le bonhomme est en fait un ex-criminel qu'il recherche depuis longtemps.

Du cousu main donc, aussi familier et limité qu'il le laisse tout du long présager (malgré quelques rebondissements pulpueux plus absurde que crédible), mais que Lokesh Kanagara - qui a un sens de l'esthétique plus artistique et pictural que nombreux de ses pairs - vient constamment contrebalancer par une apologie énervée du bottage de cul, au travers de scènes d'action nerveuses à souhait (même si pas fondamentalement mémorable, notamment pour ceux ayant découvert il y a peu Jawan d'Atlee), habitées par un Vijay imposant en anti-héros aussi vulnérable que badass, et sublimées par la partition exaltante de Anirudh.
Encore une fois, ce n'est pas du côté d'Hollywood que les bons blockbusters font de la résistance.


Jonathan Chevrier