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[CRITIQUE] : Sympathy for the Devil


Réalisateur : Yuval Adler
Avec : Nicolas Cage, Joel Kinnaman, Kaiwi Lyman,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Action.
Nationalité : Américain
Durée : 1h30min

Synopsis :
Forcé d’accueillir sous la menace d’une arme un inquiétant passager, un respectable conducteur va passer une nuit infernale.



Critique :


Ce n'est pas parce qu'il est désormais plus où moins acquis que ce bon vieux Nicolas Cage, s'est (enfin) gentiment sorti de la mélasse des DTV de luxe difficilement défendables, que le bonhomme ne peut pas s'autoriser - volontairement où non - de figurer à l'occasion, au casting de quelques panouilles uniquement où presque bâties sur son propre nom.
Après tout, ça met encore un petit peu plus du beurre dans les épinards et il s'entiche suffisamment de projets alléchants (tout du moins, sur le papier), pour que la balance ne soit pas aussi déséquilibrée comme durant toute la dernière décennie.

Supposément fait de cette pellicule fragile et crasse mais résolument fun, Sympathy for the Devil de Yuval Adler arrive pourtant très vite, et de manière un brin improbable, à déjouer les attentes pour mieux incarner non pas - totalement - une grosse bisserie indigne qui tâche, mais bien un étonnant thriller façon comédie dramatico-satirique aussi savoureusement sombre et violente que profondément bordélique, totalement acquise à la cause d'un Nicolas Cage qui peut ici pleinement assouvir son penchant pour les personnages décalés et déséquilibrés.

Courtesy of RLJE Films

Exactement le genre de séance éphémère appelée à ne plus fonctionner dès sa seconde vision, le film, à la narration tellement épurée qu'elle ne nomme même pas tous ses personnages, est tout du long fixé sur le jeu du chat et de la souris entre un chauffeur - David Chamberlain - et son passager, le second ayant forcé le premier, alors qu'il se rendait à l'hôpital pour soutenir sa femme, qui accouche de leur second rejeton (elle qui sort d'une douloureuse fausse couche), à jouer les chauffeurs lors d'une véritable nuit en enfer.
Sauf que cette resucée a peine masquée du chef-d'œuvre Hitcher matinée de quelques touches du Locke de Steven Knight, et du A History of Violence de David Cronenberg, a résolument plus d'un tour dans son sac à malice, lâchant bribes par bribes ses vérités tout en questionnant gentiment la posture d'un David qui n'est, peut-être, pas l'agneau qu'il prétend être face au loup sur sa banquette arrière...

Petit roller coaster familier aussi rondement mené qu'il flirte parfois avec la frontière du camp, Sympathy for the Devil est un pur B movie des 90s (jusque dans ses légers ralentis faisandés), gentiment cru, cynique et brutal, ronronnant joyeusement autant qu'il peut être capable de dégainer quelques vrais moments de tension (la fameuse scène du diner), totalement vissé qu'il est sur une confrontation psychologique à combustion lente, sous fond de vengeance, de folie meurtrière et de rédemption impossible, qui reste étrangement ouverte même lorsqu'elle semble avoir épuisée tout son carburant.

Courtesy of RLJE Films

Si Joel Kinnaman se sort admirablement bien d'un rôle ingrat (qui consiste, majoritairement, à conduire et à regarder nerveusement dans son rétroviseur), toute l'attention est portée sur Nicolas Cage, lui qui laisse exploser toute sa folie à coups de monologues/délires paranoïaques et violents, vendant la moindre ligne de dialogue avec un enthousiasme déchaîné.

Avec son look atypique (touffe de cheveux rouge, barbe ciselée et costume écarlate), il a tout du vilain machiavélique d'un mauvais cartoon, un diable brutalement nihiliste et à la fureur satanique, dont l'énergie magnétique et maniaque vaut à elle seule son pesant de pop-corn.
Le genre de Cage-performance qu'on ne peut qu'adorer.


Jonathan Chevrier


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