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[CRITIQUE] : Moon Garden


Réalisateur : Ryan Stevens Harris
Avec : Augie Duke, Brionne Davis, Maria Olsen, Haven Lee Harris,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Fantastique, Epouvante-horreur, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min

Synopsis :
Dans le coma, la petite Emma erre dans le monde de ses rêves, féerique et industriel, hanté par un monstre qui se nourrit de ses larmes.



Critique :


Moon Garden, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Ryan Stevens Harris, est exactement ce que l'on demande à une édition de l'Étrange Festival : nous dégainer une Vraie découverte étrange et captivante, concocté par un nouveau visage plein d'ambition, du cinéma de genre, définitivement le terrain le plus propice à l'expérimentation, pour toute une nouvelle garde de faiseurs de rêves créatifs et ambitieux.

Copyright Oscilloscope

En ce sens, et même si le jeu des comparaisons n'est pas toujours pertinent, on peut décemment rapprocher ce premier effort à celui d'Hanna Bergholm, Egō, petite déflagration horrifique injustement cantonnée aux bacs à DVD l'an dernier, dans sa manière de jouer sur les relations familiales/parentales troubles, et la réflection qu'elles ont sur leur progéniture; mais aussi au cinéma de Jean-Pierre Jeunet (avec un esprit très fantastique 80s), avec lequel il partage autant un cadre onirico-anarchique et effrayant, qu'une propension à voir le monde par le prisme de la fable.

L'histoire, un poil plus lisible et conventionnelle que le trip cauchemardesque de Tippett, nous catapulte dans l'esprit comateux de la jeune Emma, cinq ans au compteur et plongée dans le coma donc, à la suite d'une violente dispute entre ses deux parents.
Un coma qui se matérialise en un univers fantastique, sorte de pays cousin à celui d'Oz dans lequel elle retrouve des souvenirs personnels de ses parents, mais peut aussi avoir des interjections avec le monde réel, un émetteur radio qui lui permet d'entendre ses parents parler à son corps inconscient.
Des mots qui l'a pousse à se réveiller et à quitter sa condition, elle qui n'aspire qu'à l'amour des siens, mais les souvenirs de sa famille, chargés de haine, de frustration et de manque d'affection, ne font que nourrir un démon qui la traque sans relâche...

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Riche en références familières (difficile de ne pas penser à Jeunet, évidemment, mais aussi à Lynch) tout en étant techniquement impressionnant (un mélange d'effets pratiques, d'effets visuels, de miniatures, de marionnettes ou encore de stop motion, qui trompent son budget riquiqui), Moon Garden, embaumé dans un écrin rouge-bleuté fantastique (même dans son pendant réel, comme pour insinuer que la réalité elle-même, est un cauchemar et/où artificielle), est une odyssée grisante et riche en émotions, une balade sombre et étrange dans les méandres de l'esprit labyrinthique d'une enfant qui s'y perd, entre sourire et larmes.

La naissance, à n'en pas douter, d'un cinéaste à suivre.


Jonathan Chevrier


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