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[CRITIQUE] : Dog


Réalisateurs : Channing Tatum et Reid Carolin
Acteurs : Channing Tatum, Luke Forbes, Ethan Suplee, Kevin Nash,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Deux anciens Rangers de l'armée sont jumelés contre leur gré lors du road trip de leur vie. Briggs et Lulu, un malinois belge, parcourent la côte du Pacifique pour se rendre à l'heure aux funérailles d'un autre soldat.



Critique :


Il n'y avait pas forcément à tortiller du popotin pour comprendre que Dog, premier long-métrage co-réalisé par Channing Tatum et Reid Carolin (et plus où moins directement basé sur documentaire HBO produit par le duo, intitulé War Dog: A Soldier's Best Friend), ne semblait jamais aller plus loin que ce qu'annonce sa bande annonce : un buddy/road movie canin potentiellement aussi drôle qu'émouvant, entre un apprivoisement humano-canin combiné et une guérison de multiples blessures de guerre, le tout avec un toutou aussi adorable que cabotin, soit le compagnon parfait à l'écran pour un Tatum qui, justement, n'est jamais aussi bon que lorsqu'il a un partenaire qui cabotine joyeusement à sa place.
Dans un sens, Dog correspond totalement à cette légèreté inhérente au genre distillé par ses deux minutes de promotion et pourtant, dans son sentimentalisme retenu et sa sincérité à toute épreuve, il arrive à épouser les contours d'une fable humaine et picaresque purement américaine comme on en fait - presque - plus.

Copyright Leonine

Dog, c'est avant tout Lulu, qui n'est pas totalement le chien adorable et amical que le laisse présager l'affiche : c'est un courageux berger belge qui a effectué plusieurs missions en Irak et en Afghanistan avec les forces américaines, où elle en est ressortie comme les autres soldats, blessée et traumatisée - elle souffre de trouble de stress post-traumatique.
Lorsqu'elle rencontre Jackson Briggs, elle est enfermée dans une cage dans une base militaire, prête à attaquer quiconque s'en approche, elle qui a perdu son maître , Riley Rodriguez, un soldat qji s'est suicidé, après avoir échoué - sans qu'on l'ait beaucoup aidé non plus - dans sa réhabilitation à la vie civile, après avoir été libéré par l'armée.
Jackson lui aussi a ses propres problèmes : il vit seul dans une cabane isolée, après avoir rompu avec sa femme et sa fille, les blessures qu'il a subit à la tête alors qu'il était en service au Moyen-Orient, le laisse avec de lourdes séquelles cérébrales et l'empêchent de facto de faire son retour dans le service actif de l'armée.
Après une soirée bien arrosée avec ses anciens camarades, portant un toast au regretté Rodriguez, il demande à l'un des officiers s'il peut être réaffecté et en réponse, il a été chargé de conduire Lulu sur la côte ouest, de l'État de Washington à l'Arizona, pour assister aux funérailles de Rodriguez...

Copyright Leonine

Et c'est à partir de là que le film embrasse à pleine bouche le road movie drôle et tendre à travers le pays de l'oncle Sam, où l'important résidera pleinement dans l'évolution progressive des rapports entre les deux êtres, et la manière dont ils vont de plus en plus s'attacher l'un à l'autre.
Une relation qui va se nourrir au travers d'une série d'incidents en apparences aléatoires et cocasses, mais essentiels tant elles n'ont pour seul but, au-delà de divertir, que d'approfondir le lien entre Jackson et Lulu, prenant les contours d'une thérapie pour vaincre leurs démons persistants.
En scellant dans le marbre du septième art l'amitié mélancolique et touchante de ces deux âmes blessées, qui permet une nouvelle fois de reprendre le costume de l'américain moyen bardé de défauts mais aux valeurs nobles (et avec un grand coeur), fier de son pays même s'il ne lui rend jamais la pareille; le tandem Tatum/Reid dresse le portrait, sans jamais se départir du carcan du divertissement familial et populaire (ni même jouer la carte anti-militaire dans son propos), d'une Amérique engoncée dans une ambivalence crasse, célébrant la surpuissance de son armée tout autant qu'elle délaisse ses soldats/vétérans au moment de leur retour à la vie civile, les baignant autant dans un océan d'indifférence que d'irrespect (un thème récurrent du cinéma américain depuis les 70s, et qui reste toujours aussi furieusement d'actualité).

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Faisant de sa prévisibilité évidente autant un charme qu'une force, tout autant qu'il ne bouleverse jamais par une touche trop sombre où tragique, l'équilibre entre le drame et la comédie; Dog est un bon de divertissement tendre et émouvant - avec juste ce qu'il faut de pathos - sur la guérison, le lâcher-prise et la nécessité d'aller de l'avant pour mieux apprendre à gérer et accepter les traumatismes du passé et les revers du présent.
Pas besoin de plus pour incarner un excellent premier long-métrage.


Jonathan Chevrier


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