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[CRITIQUE] : The Earth Is Blue As An Orange


Réalisatrice : Iryna Tsilyk
Avec : -
Distributeur : Juste Doc
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Ukrainien, Lituanien.
Durée : 1h14min.

Synopsis :
Anna et ses enfants vivent dans une zone de conflit en Ukraine. Poussée par sa passion du cinéma, elle fait de leur maison un plateau de tournage secret, un terrain d'aventures cinématographiques surréalistes pour survivre à la folie et à la violence quotidiennes. Un documentaire en immersion, qui témoigne du pouvoir guérisseur de l'art.



Critique :


Au lendemain des manifestations pro-Union européenne qui ont abouti à la révolution ukrainienne de 2014 et au renversement du gouvernement, les tensions se sont poursuivies à la frontière orientale, où des combats ont éclaté entre eux et des séparatistes antigouvernementaux soutenus par la Russie dans le Donbass.
Spoilers qui n'en est pas un, huit ans plus tard le conflit fait toujours autant rage avec un Kremlin tentant abjectement de faire jouer ses muscles pour récupérer cette région historiquement disputée.
C'est au coeur de cette réalité profondément douloureuse et surréaliste que s'inscrit les contours du captivant The Earth Is Blue As An Orange d'Iryna Tsilyk, sorte de documentaire making-of/work in progress vissé sur l'amour/fascination du septième art et de la frénésie créative d'une famille de Krasnohorivka (portée à bout de bras pas une mère célibataire, Anna), qui s'est lancée dans l'idée de concocter une fiction basé sur leurs expériences de guerre.

Courtesy of CAT & DOCS

Pendant une année et alors que les bombes pleuvent par intermittence autour d'eux dans un cadre à la fois effrayant (des chars militaires à tous les coins de vue) et désolée (toutes les maisons sont abîmés et/où détruites, même si elles restent accueillantes et chaleureuses), la création cinématographique initiée par la volonté de l'aînée des enfants de la famille, Myroslava (qui vient d'entrer dans une école de cinéma, avec pour but ultime de devenir chef-opérateur), dont la relation avec sa mère Anna est sensiblement dure, donne un instantané du quotidien bouleversé des ukrainiens, sans jamais tomber une seule fois dans le misérabilisme où l'emphase facile.
Portrait intimiste et touchant d'une résilience fantastique où quand le pouvoir merveilleux du septième art permet d'oublier, même fugacement, l'horreur qui gravite autour de soi mais aussi et surtout la peine et la douleur que causent un conflit - pour le moment - sans fin; The Earth Is Blue As An Orange, riche en fortes personnalités, se fait un documentaire délicat et honnête avec le cinéma envisagé comme un poétique et optimiste horizon pour l'avenir et les jeunes générations.


Jonathan Chevrier


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