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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #137. Tremors

© 1990 Universal Pictures − Tous droits réservés.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#137. Tremors de Ron Underwood (1990)

Il était un tough guy qui avait la rudesse d'un gentleman, une gueule furieusement cinématographique et surtout le charisme animal de ceux à qui on ne cherche pas des noises, mais qui peuvent que furieusement titiller notre fascination.
Fred Ward n'est plus, et c'est tout un pan du cinéma béni des 80s/90s qui s'en va un peu à ses côtés, lui dont la tendresse intérieur à apporter énormément de coeur à une ribambelle de personnages de dur à cuire au fil des décennies, lui dont les choix de carrière furent aussi imprévisibles que motivés par l'envie d'incarner le plus de rôles divers.
À nous désormais de - modestement - le célébrer en se remémorant ses rôles les plus emblématiques, de Gus Grissom à Remo Williams en passant par Earl Bassett dans le cultissime Tremors de Ron Underwood (indiscutablement son meilleur film).
Pure petite bisserie comme on n'en fait plus et qui fout une banane d'enfer à chaque vision, sorte de cocktail magique entre le western rugueux et la comédie redneck enthousiasmante, le tout saupoudré d'une pointe de SF déglinguée à la limite de la parodie, faisant de ce premier opus d'une longue saga dont on soit oublier toutes les suites, tout simplement le premier B movie slam-bang des 90s.

© 1990 Universal Pictures − Tous droits réservés.

Car tout du long, la péloche ne se prend jamais au sérieux, scrutant du bout de la bobine l'attaque d'une petite bourgade isolée du Nevada - ironiquement nommée Perfection - où vivent une poignée d'habitants, par des vers géants aveugles et à tentacules tout droit sortie de Dune (des graboïdes, fruit de l'imaginaire du tandem Tom Woodruff Jr./Alec Gillis), et dont l'appétit insatiable les poussent à bouffer tout ce qui bouge - bétail, moutons, êtres humains.
Le salut de la bourgade réside alors dans l'ingéniosité et la débrouillardise du génial duo Fred Ward/Kevin Bacon (les deux s'éclatent et cela se sent), qui enquillent les bières aussi vite qu'ils dégainent les dialogues savoureux avec panache.
Et toute la magie du long-métrage réside là, dans cette décontraction constante - même dans sa mise en scène enlevée - couvant un hommage à tout un pan du monster movie des 50s, puisant dans une pluie de références géniales (Des monstres attaquent la ville de Gordon Douglas, The Killer Shrews de Ray Kellogg et même une pointe de Jaws de Steven Spielberg) pour mieux dégainer une horreur suffisamment surprenante pour tenir en haleine son auditoire (même si ses SFX ont salement vieillis et que ses effets sentent furieusement le caoutchouc), autant qu'un humour plein de culot et d'autodérision pour nourrir son second degré totalement assumé.
Du vrai et bon cinéma underground nostalgique et jouissif, rien de moins.


Jonathan Chevrier

 

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