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[CRITIQUE] : The Valet


Réalisateur : Richard Wong
Avec : Eugenio Derbez, Samara Weaving, Max Greenfield, Betsy Brandt,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h04min

Synopsis :
Olivia, une star internationale du 7e art, est surprise par un paparazzi en compagnie de son amant, Vincent, un homme marié. Pour éviter le scandale, elle demande à son voiturier Antonio - qui apparaît lui aussi sur la photo - de se faire passer pour son petit ami. Celui-ci accepte et passe brutalement de l’anonymat à la célébrité, même si le choc des cultures ne se fait pas sans accrocs. Mais au fil des jours, les différents entre ces amants de pacotille vont peu à peu s’estomper, au point même de révéler l’un à l’autre leur véritable personnalité…



Critique :


Pas forcément la plus mémorable des comédies de Francis Veber, La Doublure avait pourtant le mérite de faire joliment son office, charmante comédie vaudevillesque pas exempt de facilités mais toujours porté par l'écriture incisive de son auteur.
Suffisant pour qu'Hollywood lui fasse à nouveau les yeux doux et joue la carte du remake, pas échaudé par le four du remale du Diner de Cons.
Échoué à Richard Wong, The Valet se veut donc comme une relecture à l'américaine d'une oeuvre qui, il est vrai sur le papier, est parfaite pour ce procédé vu l'histoire en son coeur : quel meilleur cadre pour narrer les affres du star-système, que la Cité des Anges elle-même ?
D'autant que de prime abord, le film semblait avoir plus un poil plus à offrir que ne le laissait présager sa fragile bande annonce boursouflée de punchlines faciles et peu efficaces, en replaçant son héros malheureux au coeur de la classe ouvrière, pour mieux nourrir un message socio-culturel autant qu'une opposition des classes qu'il n'a finalement jamais les épaules ni la plume pour le supporter.
L'idée n'était pas si bête à la base, de faire de la farce plus où moins satirique de Veber une comédie un chouïa moins légère et plus réfléchie, en lui rajoutant une couche - au demeurant sincère - de culture latino-américaine, tout en renforçant le quiproquo machiavélique original par un besoin économique réel.

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Le hic, c'est qu'il ne se donne jamais les moyens (la volonté ?) de donner du corps à ce qu'il veut aborder, d'autant qu'en s'infligeant plus de quarante minutes supplémentaires comparé à l'expéditif (et déjà un peu longuet pourtant), en bâtissant du vide sur du rien, le film patauge dans la semoule tout en ne sachant jamais vraiment sur quel pied danser, entre un humour jamais vraiment drôle et une humanité trop peu creusée, peu aidé par des personnages bidimensionnelle à la complexité à peine effleurée.
Mais ce qu'il y a d'assez ironique, où plutôt d'incroyablement paresseux, c'est qu'en remakant trait pour trait le matériau d'origine, il ne cherche même pas à le recontextualiser à une époque plus contemporaine où les réseaux sociaux couplés aux technologies modernes (les smartphones que 2005 n'avait pas), sont omniprésents et rendent totalement dépassé son prisme - l'importance presque culturelle des paparazzi.
À peine sauvé par ses interprètes (dont un Max Greenfield qui a tout d'un mini-vilain Bondesque), ne jouant que trop peu sur les contrastes entre les deux mondes qu'il dépeint où même sur l'absurdité de ses nombreuses situations, The Valet se fait un remake fade et sans dynamisme dans une L.A. encore moins animée, du plus oubliable des délires cinématographiques de Veber.
Damn you Disney...


Jonathan Chevrier