[CRITIQUE] : Apples
Réalisateur : Christos Nikou
Avec : Aris Servetalis, Sofia Georgovassili, Anna Kalaitzidou,…
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Grec.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Une partie de la population d'Athènes est frappée par une amnésie soudaine. Un homme se retrouve inscrit à un programme de rétablissement conçu pour l'aider à construire une nouvelle vie. Son traitement : effectuer les tâches quotidiennes prescrites par ses médecins sur cassette, et capturer ces nouveaux souvenirs avec un appareil photo Polaroid...
Critique :
De manière totalement involontaire mais prémonitoire, Christos Nikou a fait de son premier long-métrage, l'ironique et sournois Apples, une oeuvre vissée sur une pandémie mondiale qui détruit lentement l'humanité, une poignée de semaines seulement avant que le Covid-19 ne vienne à redistribuer les cartes de notre santé mais aussi de libertés que nous pensions acquises.
Prophétique ou presque, Apples pour alors se voir selon son spectateur comme une séance opportune, autant qu'une expérience douloureuse après deux années épuisantes d'anxiété et d'isolement.
Il serait plus juste de pencher vers la première catégorie, tant la comédie piquante de Nikou touche une certaine vérité touchante dans sa mise en images d'un monde chaotique et désordonné, frappé par de dévastatrices crises de dissociation personnelle et sociale.
Dans sa dystopie très actuelle, la maladie qui ronge l'humanité est psychologique, une sorte d'amnésie contagieuse qui frappe de manière discrète et immédiate, un table rase tragique mais observé de manière ironique au travers des aternoiements d'Aris (Aris Servetalis, brillamment et tristement impassible), qui n'a aucun souvenir de son nom, de son identité ou même de son adresse.
Avec d'autres âmes soudainement désemparées et merdues, il est emmené dans une institution gouvernementale où de nouvelles identités sont façonnés et entraînées, où une nouvelle manière de réapprendre à vivre à la suite d'un traumatisme désorientant, dans un monde aussi incertain que peut l'être notre avenir.
Volontairement absurde, Apples s'inscrit dans le même surréalisme glacial qui anime le cinéma de Yorgos Lanthimos, en incarnant autant un mélodrame acide qu'une satire pertinente sur la condition humaine, où nos existences sont standardisés par des attitudes/habitudes qui sont censés constituer nos individualités aux yeux du monde (via notre utilisation accablante des réseaux sociaux).
Nikou pose la question essentielle de savoir ce que nous pourrions être si nous ne pouvions pas nous souvenir de qui nous sommes, et sa réponse est aussi singulière que profondément émouvante.
Un sacré premier long-métrage.
Jonathan Chevrier
Avec : Aris Servetalis, Sofia Georgovassili, Anna Kalaitzidou,…
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Grec.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Une partie de la population d'Athènes est frappée par une amnésie soudaine. Un homme se retrouve inscrit à un programme de rétablissement conçu pour l'aider à construire une nouvelle vie. Son traitement : effectuer les tâches quotidiennes prescrites par ses médecins sur cassette, et capturer ces nouveaux souvenirs avec un appareil photo Polaroid...
Critique :
#Apples s'inscrit dans le même surréalisme glacial et absurde du cinéma de Lanthimos, en incarnant autant un mélo acide qu'une satire pertinente sur la condition humaine, où nos existences sont standardisés par des habitudes censés constituer nos individualités aux yeux du monde pic.twitter.com/xPG7fooRa8
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 16, 2022
De manière totalement involontaire mais prémonitoire, Christos Nikou a fait de son premier long-métrage, l'ironique et sournois Apples, une oeuvre vissée sur une pandémie mondiale qui détruit lentement l'humanité, une poignée de semaines seulement avant que le Covid-19 ne vienne à redistribuer les cartes de notre santé mais aussi de libertés que nous pensions acquises.
Prophétique ou presque, Apples pour alors se voir selon son spectateur comme une séance opportune, autant qu'une expérience douloureuse après deux années épuisantes d'anxiété et d'isolement.
Il serait plus juste de pencher vers la première catégorie, tant la comédie piquante de Nikou touche une certaine vérité touchante dans sa mise en images d'un monde chaotique et désordonné, frappé par de dévastatrices crises de dissociation personnelle et sociale.
Copyright Bodega Films |
Dans sa dystopie très actuelle, la maladie qui ronge l'humanité est psychologique, une sorte d'amnésie contagieuse qui frappe de manière discrète et immédiate, un table rase tragique mais observé de manière ironique au travers des aternoiements d'Aris (Aris Servetalis, brillamment et tristement impassible), qui n'a aucun souvenir de son nom, de son identité ou même de son adresse.
Avec d'autres âmes soudainement désemparées et merdues, il est emmené dans une institution gouvernementale où de nouvelles identités sont façonnés et entraînées, où une nouvelle manière de réapprendre à vivre à la suite d'un traumatisme désorientant, dans un monde aussi incertain que peut l'être notre avenir.
Volontairement absurde, Apples s'inscrit dans le même surréalisme glacial qui anime le cinéma de Yorgos Lanthimos, en incarnant autant un mélodrame acide qu'une satire pertinente sur la condition humaine, où nos existences sont standardisés par des attitudes/habitudes qui sont censés constituer nos individualités aux yeux du monde (via notre utilisation accablante des réseaux sociaux).
Nikou pose la question essentielle de savoir ce que nous pourrions être si nous ne pouvions pas nous souvenir de qui nous sommes, et sa réponse est aussi singulière que profondément émouvante.
Un sacré premier long-métrage.
Jonathan Chevrier