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[CRITIQUE] : Waldo, Détective Privé


Réalisateur : Tim Kirkby
Acteurs : Charlie Hunnam, Mel Gibson, Morena Bocarin, Lucy Fry, Rupert Friend, Clancy Brown, Method Man,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Charlie Waldo s’est fait virer avec perte et fracas de la police de Los Angeles. Il mène depuis une existence paisible, loin du monde. Sa vie solitaire s’achève lorsqu’il est engagé comme détective privé pour enquêter sur le meurtre de l’épouse d’Alistair Pinch, une vedette d’une série TV judiciaire. Cette affaire tordue est, pour Waldo, un retour choc dans le monde d’Hollywood, avec ses intrigues de couloirs, ses relations sulfureuses et ses stars capricieuses.



Critique :


Il y a un peu du The Big Lebowski des frères Coen et même du Inherent Vice de PTA - toute propension gardée - dans ce plutôt étonnant Waldo, Détective Privée chapeauté par Tim Kirkby et écrit d'une main assurée par Howard Michael Gould (qui adapte son propre bouquin, Last Looks, qui est également le titre du film en V.O); sorte de lettre d'amour amusante et rétro a tout un pan du polar néo-noir Hollywoodien flanqué dans la Cité des Anges (qui avait un rôle à part entière dans chaque histoire), mais avant tout et surtout aux aventures de Philip Marlowe née de la plume Raymond Chandler, ayant amenés quelques-uns des plus beaux classiques du genre : Adieu ma Belle de Edward Dmytryk, Le Grand Sommeil d'Howard Hawks, Le Privé de Robert Altman ou encore La Valse des Truands de Paul Bogart.

Courtesy of RLJE Films

Tous les (bons) ingrédients du cocktail sont là (héros réticent, corruption policière, bourgeoisie au-dessus des lois, femmes fatales, criminels plus ou moins dangereux, gros intérêts financiers qui motivent toutes les exactions,...), pour nourrir les aléas de l'ancien détective du LAPD, Waldo, devenu un paria pour tous ses anciens collègues, et qui vit désormais une existence solitaire et minimaliste dans les bois pour mieux expier ses méfaits passés.
Mais sa quiétude est bousculée lorsqu'il est contacté par une ancienne petite amie qui lui demande de l'aider à enquêter sur le cas d'Alistair Pinch, une superstar de la télévision britannique soupçonnée d'avoir brutalement assassiné sa femme.
Si Waldo refuse d'abord l'offre, il change logiquement d'avis lorsque celle-ci disparaît soudainement des radars et retourne à contrecœur en ville pour reprendre l'affaire.
Bien qu'Alistair soit un ivrogne flamboyant au tempérament méchant qui ne se souvient d'aucun détail de la nuit fatidique, le détective a toujours eu l'intuition qu'il n'était pas coupable.
Et c'est lorsqu'il commence à examiner d'autres pistes et suspects potentiels, que les ennuis commencent...
Jouant gentiment sur de velours avec son intrigue familière mais suffisamment rondement menée pour rester tout du long captivante, la péloche est de ses polars qui ne cherchent pas tant à subjuguer par son enquête (pas même une révélation finale somme toute un poil décevante), que divertir par ses nombreuses excentricités qui en font une expérience un poil plus singulière que la moyenne.

Courtesy of RLJE Films

En ce sens, c'est la que réside tout le charme de Last Looks - bien meilleur titre en V.O donc -, cette petite folie douce qu'il distille dans chacun de ses personnages tout en conservant le sérieux de son enquête intact.
Plus James Garner-esque qu'Humphrey Bogart, Charlie Hunnam est absolument formidable en Waldo, composant le juste mélange entre réticence, clairvoyance et vulnérabilité, avec une sincérité étonnante, là où Mel Gibson épouse a merveille les courbes alcooliques et égocentriques de Pinch, un acteur so shakespearien (et on connaît l'amour que peut avoir le comédien australien pour le dramaturge) qu'il incarne avec une autodérision folle.
Ils tirent sensiblement vers le haut un polar noir et humoristique un brin prévisible certes mais engageant et divertissant, qui mérite décemment plus que sa petite étiquette de DTV de luxe, catapulté d'en l'indifférence générale dans les bacs...


Jonathan Chevrier



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