[CRITIQUE] : I want you back
Réalisateur : Jason Orley
Avec : Charlie Day, Jenny Slate, Scott Eastwood, Gina Rodriguez,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min
Synopsis :
Emma et Peter ont connu leurs partenaires respectifs très jeunes. Ils pensaient faire toute leur vie avec ces derniers. Mais à l'aube de la trentaine, Emma et Peter se font largués. Ils apprennent, horrifiés, que leurs partenaires sont passés rapidement à autre chose. Sans perspectives à l'horizon, ils élaborent un plan pour mettre fin aux nouvelles relations de leurs ex et les reconquérir.
Critique :
À sa vision, il n'y a rien de plus évident que de dire que la (très) chouette comédie romantique I want you back de Jason Orley, est furieusement rétro et convenue, dans le sens où elle ne cherche même pas à se démarquer de ce potentiel jugement, puisqu'elle épouse sans la moindre réserve et avec gourmandise tous les tropes du genre.
Tellement qu'avec deux ou trois décennies de moins, elle aurait très bien incarner un véhicule de choix pour des habitués tels que Meg Ryan, Tom Hanks, Julia Roberts où même Sandra Bullock et Hugh Grant.
D'autant qu'elle assume pleinement ce qu'elle est, tant elle est incroyablement sérieuse dans son approche de la romcom, expurgée de tout cynisme méta à la mode ni d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
Une approche pure et simple qui incarne totalement ce que l'on veut voir en cette période de l'année : une péloche qui a suffisamment d'humour et de coeur pour être LA séance romantique de la Saint-Valentin.
Fut un temps où, comme dit plus haut, une telle production au budget moyen aurait squatté un arc de salles important et encaisser plus ou moins la petite bagatelle de 100 millions de dollars au box-office, avant de devenir une bande culte et incontournable dont on poncerait les VHS dans les vidéoclubs.
Aujourd'hui, une plateforme telle qu'Amazon Prime supprime ses deux intermédiaires, au détriment des interactions sociales quelles suscitent (et de la vraie expérience de cinéma en salles), pour directement livrer le film à la maison.
Mais ce procédé de production à, au sein d'une jungle Hollywoodienne de plus en plus frileuse pour produire autre chose que du blockbuster racoleur, autant d'inconvénients que de bons côtés : voire deux talents tels que Charlie Day et Jenny Slate, jouer les rôles titres, deux électrons libres qui dynamite cette énième réplique type du modèle le plus élémentaire de la comédie romantique US (deux individus essayant désespérément de se remettre avec leurs ex, réalisent peu à peu qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre).
Soit Peter et Emma, deux trentenaires engoncés dans des vies qui ne leur sied guère.
Trentenaire sans but coincée dans un travail sans issue, elle est larguée par son petit ami coach sportif Noah, pour son manque de motivation à se bouger et à rendre moins insatisfaisante sa vie.
Peu enclin au risque et faisant un job qu'il déteste, lui se fait larguer par sa petite amie de longue date, Anne, parce qu'il est trop plan-plan et pas assez spontané.
Travaillant tous les deux dans le même immeuble, ils vont fortuitement sympathiser alors qu'ils pleurent hystériquement sur leurs amours perdus dans une cage d'escalier.
Une amitié fleurit bientôt sur leur chagrin d'amour partagé et quelques verres de trop lors d'une soirée les incitent stupidement à trouver un plan tout aussi stupide pour reconquérir leurs ex, qui ont déjà fait leur deuil et fréquentent d'autres personnes.
Si Emma va tenter de séduire le nouveau petit ami d'Anne, Logan, un professeur de théâtre au lycée qui monte une production de Little Shop of Horrors, Peter lui va chercher à se lier d'amitié avec Noah pour le convaincre qu'il a fait une erreur en marquant son ex.
Mais au milieu de toutes ses manipulations loufoques et absurdes, ces deux crétins de l'amour vont-ils réaliser qu'ils font fausse route et qu'ils sont réellement faits pour être ensemble ?
Si la narration concoctée par le tandem de scénaristes Isaac Aptaker et Elizabeth Berger (Love Victor, la future How I Met Your Father), ne manquera pas de foncer tête la première vers cette issue inévitable et réconfortante, ce que le film a de rafraîchissant se trouve dans sa volonté de tromper - un temps - sa prévisibilité en s'offrant quelques digressions gentiment barrées (comment ne pas aimer un film qui cite directement Little Shop of Horrors et a Pete Davidson en guest ?), de légères bouffées d'air frais qui ne réinventent en rien la formule si familière qui l'habite, mais qui démontre sa propension à la comprendre et à l'approfondir pour mieux s'amuser avec (et rares sont les péloches capable de le faire ces dernières années).
Le seul bémol finalement de cette exploration du genre, c'est le traitement même de sa romance centrale, à la structure un poil trop bancal pour réellement prétendre au statut de When Harry met Sally 2.0 qu'elle rêve d'atteindre.
De par la structure de la narration en deux temps, Emma et Peter sont souvent bloqués dans des aventures séparées, ne se réunissant pour quelques scènes errantes ici et là pour discuter de leurs progrès alimentés par la vengeance (de loin les meilleures séquences, puisque Day et Slate se rendent merveilleusement bien la balle), ce qui rend de facto presque impossible pour les deux personnages de former une intimité un tant soit peu développée, rendant la fin prescrite un peu incohérente, quels que soient les efforts des (charmants) protagonistes pour nous vendre la chose.
Comme si sa plus grande force - ses digressions - devenaient des faiblesses par leur grand nombre, poussant le film a culminer vers les deux heures de bobines, là où une petite demie heure de moins ne lui aurait pas fait de mal.
Mais le plaisir de retrouver assez régulièrement le tandem Day/Slate est une excuse suffisante pour tout pardonner à cette chouette distraction, tendre et acide, parfaite pour incarner une séance spéciale Saint-Valentin.
Jonathan Chevrier
Avec : Charlie Day, Jenny Slate, Scott Eastwood, Gina Rodriguez,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h51min
Synopsis :
Emma et Peter ont connu leurs partenaires respectifs très jeunes. Ils pensaient faire toute leur vie avec ces derniers. Mais à l'aube de la trentaine, Emma et Peter se font largués. Ils apprennent, horrifiés, que leurs partenaires sont passés rapidement à autre chose. Sans perspectives à l'horizon, ils élaborent un plan pour mettre fin aux nouvelles relations de leurs ex et les reconquérir.
Critique :
#IWantYouBack ou une romcom qui assume tout du long ce qu'elle est, une approche simple et pure du genre, expurgée de tout cynisme méta à la mode ni d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages. C'est aussi convenu que charmant, avec un couple Slate/Day on fire. pic.twitter.com/VsuUTdlqFa
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 13, 2022
À sa vision, il n'y a rien de plus évident que de dire que la (très) chouette comédie romantique I want you back de Jason Orley, est furieusement rétro et convenue, dans le sens où elle ne cherche même pas à se démarquer de ce potentiel jugement, puisqu'elle épouse sans la moindre réserve et avec gourmandise tous les tropes du genre.
Tellement qu'avec deux ou trois décennies de moins, elle aurait très bien incarner un véhicule de choix pour des habitués tels que Meg Ryan, Tom Hanks, Julia Roberts où même Sandra Bullock et Hugh Grant.
D'autant qu'elle assume pleinement ce qu'elle est, tant elle est incroyablement sérieuse dans son approche de la romcom, expurgée de tout cynisme méta à la mode ni d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
Une approche pure et simple qui incarne totalement ce que l'on veut voir en cette période de l'année : une péloche qui a suffisamment d'humour et de coeur pour être LA séance romantique de la Saint-Valentin.
Copyright Amazon Studios |
Fut un temps où, comme dit plus haut, une telle production au budget moyen aurait squatté un arc de salles important et encaisser plus ou moins la petite bagatelle de 100 millions de dollars au box-office, avant de devenir une bande culte et incontournable dont on poncerait les VHS dans les vidéoclubs.
Aujourd'hui, une plateforme telle qu'Amazon Prime supprime ses deux intermédiaires, au détriment des interactions sociales quelles suscitent (et de la vraie expérience de cinéma en salles), pour directement livrer le film à la maison.
Mais ce procédé de production à, au sein d'une jungle Hollywoodienne de plus en plus frileuse pour produire autre chose que du blockbuster racoleur, autant d'inconvénients que de bons côtés : voire deux talents tels que Charlie Day et Jenny Slate, jouer les rôles titres, deux électrons libres qui dynamite cette énième réplique type du modèle le plus élémentaire de la comédie romantique US (deux individus essayant désespérément de se remettre avec leurs ex, réalisent peu à peu qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre).
Soit Peter et Emma, deux trentenaires engoncés dans des vies qui ne leur sied guère.
Trentenaire sans but coincée dans un travail sans issue, elle est larguée par son petit ami coach sportif Noah, pour son manque de motivation à se bouger et à rendre moins insatisfaisante sa vie.
Peu enclin au risque et faisant un job qu'il déteste, lui se fait larguer par sa petite amie de longue date, Anne, parce qu'il est trop plan-plan et pas assez spontané.
Copyright Amazon Studios |
Travaillant tous les deux dans le même immeuble, ils vont fortuitement sympathiser alors qu'ils pleurent hystériquement sur leurs amours perdus dans une cage d'escalier.
Une amitié fleurit bientôt sur leur chagrin d'amour partagé et quelques verres de trop lors d'une soirée les incitent stupidement à trouver un plan tout aussi stupide pour reconquérir leurs ex, qui ont déjà fait leur deuil et fréquentent d'autres personnes.
Si Emma va tenter de séduire le nouveau petit ami d'Anne, Logan, un professeur de théâtre au lycée qui monte une production de Little Shop of Horrors, Peter lui va chercher à se lier d'amitié avec Noah pour le convaincre qu'il a fait une erreur en marquant son ex.
Mais au milieu de toutes ses manipulations loufoques et absurdes, ces deux crétins de l'amour vont-ils réaliser qu'ils font fausse route et qu'ils sont réellement faits pour être ensemble ?
Si la narration concoctée par le tandem de scénaristes Isaac Aptaker et Elizabeth Berger (Love Victor, la future How I Met Your Father), ne manquera pas de foncer tête la première vers cette issue inévitable et réconfortante, ce que le film a de rafraîchissant se trouve dans sa volonté de tromper - un temps - sa prévisibilité en s'offrant quelques digressions gentiment barrées (comment ne pas aimer un film qui cite directement Little Shop of Horrors et a Pete Davidson en guest ?), de légères bouffées d'air frais qui ne réinventent en rien la formule si familière qui l'habite, mais qui démontre sa propension à la comprendre et à l'approfondir pour mieux s'amuser avec (et rares sont les péloches capable de le faire ces dernières années).
Copyright Amazon Studios |
Le seul bémol finalement de cette exploration du genre, c'est le traitement même de sa romance centrale, à la structure un poil trop bancal pour réellement prétendre au statut de When Harry met Sally 2.0 qu'elle rêve d'atteindre.
De par la structure de la narration en deux temps, Emma et Peter sont souvent bloqués dans des aventures séparées, ne se réunissant pour quelques scènes errantes ici et là pour discuter de leurs progrès alimentés par la vengeance (de loin les meilleures séquences, puisque Day et Slate se rendent merveilleusement bien la balle), ce qui rend de facto presque impossible pour les deux personnages de former une intimité un tant soit peu développée, rendant la fin prescrite un peu incohérente, quels que soient les efforts des (charmants) protagonistes pour nous vendre la chose.
Comme si sa plus grande force - ses digressions - devenaient des faiblesses par leur grand nombre, poussant le film a culminer vers les deux heures de bobines, là où une petite demie heure de moins ne lui aurait pas fait de mal.
Mais le plaisir de retrouver assez régulièrement le tandem Day/Slate est une excuse suffisante pour tout pardonner à cette chouette distraction, tendre et acide, parfaite pour incarner une séance spéciale Saint-Valentin.
Jonathan Chevrier