[CRITIQUE] : Space Jam : Une Nouvelle Ère
Réalisateur : Malcolm D. Lee
Avec : LeBron James, Don Cheadle, Sonequa Martin-Green, Ceyair Wright, Zendaya (vocal),...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
Bienvenue au Jam ! Champion de la NBA et icône planétaire, LeBron James s'engage dans une aventure rocambolesque aux côtés de Bugs Bunny dans SPACE JAM - NOUVELLE ÈRE. LeBron et son jeune fils Dom sont retenus prisonniers dans un espace numérique par une intelligence artificielle malveillante. Le joueur de basket doit ramener son petit garçon sain et sauf chez lui, en faisant triompher Bugs, Lola Bunny et leurs camarades Looney Tunes face aux champions numérisés de l'intelligence artificielle : une équipe de stars de la NBA et de la WNBA gonflés à bloc comme on ne les a jamais vus !
Critique :
Space Jam premier du nom était le fruit d'une alchimie totalement improbable - mais magique - entre un enthousiasme toujours intact envers les délires cartoonesques des Looney Tunes (encore au top de leur gloire), un Michael Jordan alors plus grand sportif du monde (ou, indiscutablement, le plus populaire) et une recette pas encore éculé de divertissement familial so 90's, pétri de bons sentiments et un poil irrévérencieux.
Un cocktail détonnant, aussi fragile qu'une feuille de PQ Lotus et qui n'a aucune chance de survivre à la dureté du temps qui passe (seule notre nostalgie pour lui nous fait - faussement - penser le contraire), mais qui pourtant, enivrait plus que de raison les mômes que nous étions (sommes toujours ?), ponçant des VHS jusqu'à leur rupture.
Un objet pop furieusement de son époque, qui n'avait donc aucune vraie raison créative (parce que d'un point de vue économique, tout est une bonne raison à Hollywood) de se voir franchiser vingt-six ans plus tard, même avec la présence en son casting d'une méga-star tel que LeBron James, désigné par beaucoup (même si cela se discute) comme lun des héritiers majeurs de Jordan sur le parquet.
Mais force est d'admettre que la Warner avait dans l'idée de se servir du bonhomme, au demeurant pas déshonorant devant une caméra (remember Trainwreck), comme d'une star racoleuse pour son entreprise de destruction massive et s'auto-congratulation gerbante, car si Space Jam était un vrai divertissement créatif louchant gentiment sur ses illustres aînés (coucou Who Framed Roger Rabbit), Space Jam : Une Nouvelle Ère de Malcolm D. Lee - tout est dans le titre - est lui deux (longues) heures d'une campagne publicitaire d'entreprise, qui ne se borne même pas à masquer les velléités de son effort.
Abracadabrantesque de bêtise, de malhonnêteté et d'égocentrisme mal placé, ce trip malade et tentant désespérément d'être cool, est un spectacle des horreurs ou tout est possible, même voir la Warner herself n'ayant aucune honte de se faire le grand vilain méta de l'histoire, en pensant singer ce qu'ils font finalement réellement : une énumération turbo-débile et insipide de leur catalogue (tout en célébrant la puissance et l'importance des algorithmes dans leur processus créatif) dans des références absurdes qui largueront les plus petits, et consterneront les plus grands (alors que LeBron lui-même dit que s'est une mauvaise idée dans un dialogue insignifiant, mais in fine lourd de sens).
N'existant que pour étendre la marque de King James (qui en ressortira moins grandit qu'avec la saison manquée des Lakers cette année), autant que pour vendre en masse des abonnements pour HBO Max, en s'efforçant de faire revivre une marque Looney Tunes gisant gentiment dans son cercueil en colza depuis près de deux décennies maintenant (tout en martelant à chaque seconde qu'elle est un produit WB), tout en louchant furieusement sur la narration de son ainé pour mieux nourrir son désir d'incarner le plus grand " Où est Charlie ? " ever (même Ready Player One ne tient pas la cadence); le film de Lee est une pépite épuisante d'ennui profond à l'humour lessivé, une pure entreprise de destruction massive culminant à un affrontement final mou du genou, reproduction numérico-cartoonesque du final d'Avengers Endgame, aussi hystérique qu'il est un mash-up de placement de produits/références cinéphiles faisandées.
Si les blockbusters, même familiaux et dénué de toute ambition créative, ont toujours su - un minimum - assumer leur esprit racoleur avec une assurance parfois étonnante, rarement le triomphe de l'entreprise sur l'art a été aussi clair, inintéressant et terrifiant qu'ici, avec cette suite " spirituelle " (qui ferait presque passer son prédécesseur comme un exemple de narration foisonnante et forte) ou chaque oeuvre majeure/populaire de la Warner, n'est qu'une propriété parmi tant d'autres à exploiter jusqu'à l'os.
Laissez-nous dans les 90's.
Jonathan Chevrier
Avec : LeBron James, Don Cheadle, Sonequa Martin-Green, Ceyair Wright, Zendaya (vocal),...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
Bienvenue au Jam ! Champion de la NBA et icône planétaire, LeBron James s'engage dans une aventure rocambolesque aux côtés de Bugs Bunny dans SPACE JAM - NOUVELLE ÈRE. LeBron et son jeune fils Dom sont retenus prisonniers dans un espace numérique par une intelligence artificielle malveillante. Le joueur de basket doit ramener son petit garçon sain et sauf chez lui, en faisant triompher Bugs, Lola Bunny et leurs camarades Looney Tunes face aux champions numérisés de l'intelligence artificielle : une équipe de stars de la NBA et de la WNBA gonflés à bloc comme on ne les a jamais vus !
Critique :
Si #SpaceJam était un divertissement créatif louchant gentiment sur ses illustres aînés (coucou Roger Rabbit), #SpaceJam: Une Nouvelle Ère - tout est dans le titre - est lui deux (longues) heures de campagne promotionnelle du catalogue WB insipide, turbo-débile et consternante. pic.twitter.com/6uRLF3csiH
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 18, 2021
Space Jam premier du nom était le fruit d'une alchimie totalement improbable - mais magique - entre un enthousiasme toujours intact envers les délires cartoonesques des Looney Tunes (encore au top de leur gloire), un Michael Jordan alors plus grand sportif du monde (ou, indiscutablement, le plus populaire) et une recette pas encore éculé de divertissement familial so 90's, pétri de bons sentiments et un poil irrévérencieux.
Un cocktail détonnant, aussi fragile qu'une feuille de PQ Lotus et qui n'a aucune chance de survivre à la dureté du temps qui passe (seule notre nostalgie pour lui nous fait - faussement - penser le contraire), mais qui pourtant, enivrait plus que de raison les mômes que nous étions (sommes toujours ?), ponçant des VHS jusqu'à leur rupture.
Un objet pop furieusement de son époque, qui n'avait donc aucune vraie raison créative (parce que d'un point de vue économique, tout est une bonne raison à Hollywood) de se voir franchiser vingt-six ans plus tard, même avec la présence en son casting d'une méga-star tel que LeBron James, désigné par beaucoup (même si cela se discute) comme lun des héritiers majeurs de Jordan sur le parquet.
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Mais force est d'admettre que la Warner avait dans l'idée de se servir du bonhomme, au demeurant pas déshonorant devant une caméra (remember Trainwreck), comme d'une star racoleuse pour son entreprise de destruction massive et s'auto-congratulation gerbante, car si Space Jam était un vrai divertissement créatif louchant gentiment sur ses illustres aînés (coucou Who Framed Roger Rabbit), Space Jam : Une Nouvelle Ère de Malcolm D. Lee - tout est dans le titre - est lui deux (longues) heures d'une campagne publicitaire d'entreprise, qui ne se borne même pas à masquer les velléités de son effort.
Abracadabrantesque de bêtise, de malhonnêteté et d'égocentrisme mal placé, ce trip malade et tentant désespérément d'être cool, est un spectacle des horreurs ou tout est possible, même voir la Warner herself n'ayant aucune honte de se faire le grand vilain méta de l'histoire, en pensant singer ce qu'ils font finalement réellement : une énumération turbo-débile et insipide de leur catalogue (tout en célébrant la puissance et l'importance des algorithmes dans leur processus créatif) dans des références absurdes qui largueront les plus petits, et consterneront les plus grands (alors que LeBron lui-même dit que s'est une mauvaise idée dans un dialogue insignifiant, mais in fine lourd de sens).
N'existant que pour étendre la marque de King James (qui en ressortira moins grandit qu'avec la saison manquée des Lakers cette année), autant que pour vendre en masse des abonnements pour HBO Max, en s'efforçant de faire revivre une marque Looney Tunes gisant gentiment dans son cercueil en colza depuis près de deux décennies maintenant (tout en martelant à chaque seconde qu'elle est un produit WB), tout en louchant furieusement sur la narration de son ainé pour mieux nourrir son désir d'incarner le plus grand " Où est Charlie ? " ever (même Ready Player One ne tient pas la cadence); le film de Lee est une pépite épuisante d'ennui profond à l'humour lessivé, une pure entreprise de destruction massive culminant à un affrontement final mou du genou, reproduction numérico-cartoonesque du final d'Avengers Endgame, aussi hystérique qu'il est un mash-up de placement de produits/références cinéphiles faisandées.
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Si les blockbusters, même familiaux et dénué de toute ambition créative, ont toujours su - un minimum - assumer leur esprit racoleur avec une assurance parfois étonnante, rarement le triomphe de l'entreprise sur l'art a été aussi clair, inintéressant et terrifiant qu'ici, avec cette suite " spirituelle " (qui ferait presque passer son prédécesseur comme un exemple de narration foisonnante et forte) ou chaque oeuvre majeure/populaire de la Warner, n'est qu'une propriété parmi tant d'autres à exploiter jusqu'à l'os.
Laissez-nous dans les 90's.
Jonathan Chevrier