[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #127. Le Ballon d’Or
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#126. Le Ballon d'Or de Cheik Doucouré (1994)
Pour les enfants biberonnés par le cinéma des 80s/90s, et encore plus les wannabe fouteux, Le Ballon d'Or de Cheik Doucouré était un peu l'un des seuls - le seul - que l'on pouvait regarder encore et encore sans ressentir la moindre lassitude, un de ses films dont les VHS s'usaient à la vitesse de la lumière... ou pas loin.
Une vraie fable comme on en fait presque plus, porté par une innocence au charme ravageur mais surtout pas un sentiment de solidarité qui, à une heure aussi cynique dans notre société en crise, sonnerait presque faux - alors qu'il n'y a ai fond rien de plus authentique et sincère qui soit.
Sorte de biopic plus ou moins fictionnel mais reprenant de vrais éléments de la vie de la légende malienne Salif Keïta, premier joueur ayant reçu le Ballon d’or africain en 1970 (et qui tient ici le rôle de l’entraîneur du héros), la péloche s'attaque aux aléas footballistiques de Bandian (Aboubacar Sidiki Soumah, excellent et à l'enthousiasme férocement communicatif), petit homme de treize printemps vivant dans le petit village désolé de Makano, dans le fin fond de la Guinée.
Il n'aime pas seulement le football, il l'a dans la peau et surtout dans les pieds.
Il a l'étoffe des plus grands mais de son petit village, la route pour devenir un footballeur est plus qu'impossible.
Faisant un mauvais usage du beau cadeau - un ballon en cuir - que lui a fait Madame Aspirine, une jeune doctoresse occidentale qui s’est prise d’affection pour lui, il est contraint de quitter son village natal.
Mais ce qui est apparaît comme un malheur prend plutôt les contours d'une aventure fantastique rocambolesque, qui le mènera jusqu'aux portes de l'AS Saint-Étienne, et de son stade Geoffroy Guichard...
D'une poésie brute et enfantine proche des oeuvres de feu Abbas Kiarostami, avec un vrai regard sur les maux de l'Afrique (la violence, la précarité, la maladie, l'escroquerie des personnes plus ou moins influentes), mais aussi ses forces (une solidarité, une humanité et un déterminisme à toute épreuve), dans un contraste détonnant entre cadres ruraux et urbains (une Conakry aussi vivante que dangereuse, qui peut avaler l'innocence d'une âme en un rien de temps); Le Ballon d'Or est autant un conte vibrant sur la puissante croyance en ses rêves, qu'un portrait énergique sur la diversité d'une Afrique qui a beaucoup à offrir - surtout en terme de cinéma.
Une belle séance, attendrissante et au charme intemporel - comme le sourire de Soumah -, jamais écrasé par sa mise en images du conflit entre les désirs sportifs et la dure réalité de la vie, un pur feel good movie dont on aura toujours besoin, et encore plus aujourd'hui...
Jonathan Chevrier
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#126. Le Ballon d'Or de Cheik Doucouré (1994)
Pour les enfants biberonnés par le cinéma des 80s/90s, et encore plus les wannabe fouteux, Le Ballon d'Or de Cheik Doucouré était un peu l'un des seuls - le seul - que l'on pouvait regarder encore et encore sans ressentir la moindre lassitude, un de ses films dont les VHS s'usaient à la vitesse de la lumière... ou pas loin.
Une vraie fable comme on en fait presque plus, porté par une innocence au charme ravageur mais surtout pas un sentiment de solidarité qui, à une heure aussi cynique dans notre société en crise, sonnerait presque faux - alors qu'il n'y a ai fond rien de plus authentique et sincère qui soit.
Sorte de biopic plus ou moins fictionnel mais reprenant de vrais éléments de la vie de la légende malienne Salif Keïta, premier joueur ayant reçu le Ballon d’or africain en 1970 (et qui tient ici le rôle de l’entraîneur du héros), la péloche s'attaque aux aléas footballistiques de Bandian (Aboubacar Sidiki Soumah, excellent et à l'enthousiasme férocement communicatif), petit homme de treize printemps vivant dans le petit village désolé de Makano, dans le fin fond de la Guinée.
Il n'aime pas seulement le football, il l'a dans la peau et surtout dans les pieds.
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Il a l'étoffe des plus grands mais de son petit village, la route pour devenir un footballeur est plus qu'impossible.
Faisant un mauvais usage du beau cadeau - un ballon en cuir - que lui a fait Madame Aspirine, une jeune doctoresse occidentale qui s’est prise d’affection pour lui, il est contraint de quitter son village natal.
Mais ce qui est apparaît comme un malheur prend plutôt les contours d'une aventure fantastique rocambolesque, qui le mènera jusqu'aux portes de l'AS Saint-Étienne, et de son stade Geoffroy Guichard...
D'une poésie brute et enfantine proche des oeuvres de feu Abbas Kiarostami, avec un vrai regard sur les maux de l'Afrique (la violence, la précarité, la maladie, l'escroquerie des personnes plus ou moins influentes), mais aussi ses forces (une solidarité, une humanité et un déterminisme à toute épreuve), dans un contraste détonnant entre cadres ruraux et urbains (une Conakry aussi vivante que dangereuse, qui peut avaler l'innocence d'une âme en un rien de temps); Le Ballon d'Or est autant un conte vibrant sur la puissante croyance en ses rêves, qu'un portrait énergique sur la diversité d'une Afrique qui a beaucoup à offrir - surtout en terme de cinéma.
Une belle séance, attendrissante et au charme intemporel - comme le sourire de Soumah -, jamais écrasé par sa mise en images du conflit entre les désirs sportifs et la dure réalité de la vie, un pur feel good movie dont on aura toujours besoin, et encore plus aujourd'hui...
Jonathan Chevrier