[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #125. Rapid Fire
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#124. Rapid Fire de Dwight H. Little (1992)
Plus encore que son illustre paternel parti également trop tôt, il y a une certaine mélancolie à revoir le peu de films dans lesquels le talentueux Brandon Lee a traîné sa carcasse charismatique (un autre attribut, au-delà de ses aptitudes physiques, qu'il a hérité du Petit Dragon), tant ils incarnent tous de micros moments de gloire d'un comédien qui aurait pu/dû les aligner à la pelle, si le sort ne s'était pas acharné sur lui - et sa famille -, et ne nous l'avait pas enlevé à seulement vingt-huit ans.
Loin de la trempe du fantastique The Crow d'Alex Proyas (indiscutablement son meilleur rôle), le bondissant Rapid Fire de Dwight H. Little ne pète peut-être pas dans la soie de l'originalité (on est en terrain conquis depuis des lustres, et encore plus par le cinéma HK), mais il n'en reste pas moins un excellent B movie qui fleure bon la poudre et les coups de tatanes, dont la mélancolie qui l'entoure ne peut que brisé le petit coeur fragile des cinéphiles bourrins que nous sommes.
Mélancolie car il est autant le produit d'un cinéma d'antan comme on en fait plus (ah les 80's/90's...), qu'un testament sur pellicule pour un comédien en pleine possession de ses moyens, qui avait la vie - et sa carrière - devant lui... comme son père (et n'oublions pas non plus feu Power Boothe, figure majeur de la série B US).
Premier vrai grand rôle en terres US du bonhomme, qui voulait aussi bien percer dans l'industrie que se démarquer (vainement) du nom écrasant de son paternel, la péloche en fait un étudiant pacifiste - mais doué question art martiaux -, Jake Lo, contraint de devenir une machine à tuer après avoir été le témoin d'un meurtre crapuleux liant les triades et la mafia ritale de L.A., et plus directement son big boss, Serrano.
Ne perdant pas son temps pour installer son intrigue - logiquement simpliste - et développer ses personnages (mais pas trop non plus, la caractérisation reste assez sommaire), avant de laisser exploser toute sa folie au coeur d'une action aussi spectaculaire que jouissive à souhait - Lee chapeaute lui-même les chorégraphies -; Rapid Fire réserve tout ce que l'on peut attendre d'un actionner dynamique et pétaradant, le facteur émotion en plus.
Car même s'il n'a pas une once de potentiel larmoyant dedans (sauf peut-être les flashbacks du défunt père de Lo, dont le traumatisme est douloureusement méta pour Brandon), les larmes ne sont jamais loin quand on regarde l'acteur exploser à l'écran et laisser parler son charisme animal (et avec des tics " Brucien ", pointé du doigt en tête), animant une pluie de fights rythmés.
Dépourvu de tout narcissisme - il pourrait l'être, vu son père -, il parvient tout du long à maintenir la sympathie du spectateur malgré l'écriture furieusement maladroite de son personnage (qui doit abandonner ses idéaux de non-violence pour anéantir des hordes de vilains et quasiment toute le business de la drogue de L.A)
Riche en poursuites, en fusillades, en bastons furieuses et en trognes homériques (une galerie d'habitués du genre, de Tzi Ma à Nick Mancuso en passant par Power Boothe, Raymond J. Barry ou encore Al Leong), le film de l'honnête faiseur Dwight H. Little nous replonge avec amour au coeur de l'une des périodes les plus fastes du cinéma d'action US, aussi léger et décomplexé qu'il était efficace.
Ça nous manque, et Brandon aussi..
Jonathan Chevrier
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#124. Rapid Fire de Dwight H. Little (1992)
Plus encore que son illustre paternel parti également trop tôt, il y a une certaine mélancolie à revoir le peu de films dans lesquels le talentueux Brandon Lee a traîné sa carcasse charismatique (un autre attribut, au-delà de ses aptitudes physiques, qu'il a hérité du Petit Dragon), tant ils incarnent tous de micros moments de gloire d'un comédien qui aurait pu/dû les aligner à la pelle, si le sort ne s'était pas acharné sur lui - et sa famille -, et ne nous l'avait pas enlevé à seulement vingt-huit ans.
Loin de la trempe du fantastique The Crow d'Alex Proyas (indiscutablement son meilleur rôle), le bondissant Rapid Fire de Dwight H. Little ne pète peut-être pas dans la soie de l'originalité (on est en terrain conquis depuis des lustres, et encore plus par le cinéma HK), mais il n'en reste pas moins un excellent B movie qui fleure bon la poudre et les coups de tatanes, dont la mélancolie qui l'entoure ne peut que brisé le petit coeur fragile des cinéphiles bourrins que nous sommes.
© 20th Century Fox - All Rights Reserved. |
Mélancolie car il est autant le produit d'un cinéma d'antan comme on en fait plus (ah les 80's/90's...), qu'un testament sur pellicule pour un comédien en pleine possession de ses moyens, qui avait la vie - et sa carrière - devant lui... comme son père (et n'oublions pas non plus feu Power Boothe, figure majeur de la série B US).
Premier vrai grand rôle en terres US du bonhomme, qui voulait aussi bien percer dans l'industrie que se démarquer (vainement) du nom écrasant de son paternel, la péloche en fait un étudiant pacifiste - mais doué question art martiaux -, Jake Lo, contraint de devenir une machine à tuer après avoir été le témoin d'un meurtre crapuleux liant les triades et la mafia ritale de L.A., et plus directement son big boss, Serrano.
Ne perdant pas son temps pour installer son intrigue - logiquement simpliste - et développer ses personnages (mais pas trop non plus, la caractérisation reste assez sommaire), avant de laisser exploser toute sa folie au coeur d'une action aussi spectaculaire que jouissive à souhait - Lee chapeaute lui-même les chorégraphies -; Rapid Fire réserve tout ce que l'on peut attendre d'un actionner dynamique et pétaradant, le facteur émotion en plus.
Car même s'il n'a pas une once de potentiel larmoyant dedans (sauf peut-être les flashbacks du défunt père de Lo, dont le traumatisme est douloureusement méta pour Brandon), les larmes ne sont jamais loin quand on regarde l'acteur exploser à l'écran et laisser parler son charisme animal (et avec des tics " Brucien ", pointé du doigt en tête), animant une pluie de fights rythmés.
© 20th Century Fox - All Rights Reserved. |
Dépourvu de tout narcissisme - il pourrait l'être, vu son père -, il parvient tout du long à maintenir la sympathie du spectateur malgré l'écriture furieusement maladroite de son personnage (qui doit abandonner ses idéaux de non-violence pour anéantir des hordes de vilains et quasiment toute le business de la drogue de L.A)
Riche en poursuites, en fusillades, en bastons furieuses et en trognes homériques (une galerie d'habitués du genre, de Tzi Ma à Nick Mancuso en passant par Power Boothe, Raymond J. Barry ou encore Al Leong), le film de l'honnête faiseur Dwight H. Little nous replonge avec amour au coeur de l'une des périodes les plus fastes du cinéma d'action US, aussi léger et décomplexé qu'il était efficace.
Ça nous manque, et Brandon aussi..
Jonathan Chevrier