[CRITIQUE] : Space Sweepers
Réalisateur : Jo Sung-hee
Avec : Joong-ki Song, Tae-ri Kim, Seon-kyu Jin, ...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Science-fiction, Aventure, Action.
Nationalité : Sud-coréen, Chinois.
Durée : 2h16min
Synopsis :
2092. Après avoir réussi à récupérer une navette spatiale lors de leur dernière chasse aux débris, l'équipage de Victory découvre une fillette de 7 ans à l'intérieur. Réalisant qu'elle est le robot humain recherché par les gardes spatiaux de l'UTS, ils décident de demander une rançon...
Critique :
À la vision de Space Sweepers, il y a deux facteurs essentiels à ne pas mettre de côté si l'on veut considérer à sa juste valeur cette oeuvre pionnière dans le cinéma sud-coréen.
Premièrement et du coup justement, c'est le premier space opera produit par le pays des matins calmes, il est donc plus qu'évident que cet abordage ambitieux et même proprement désinvolte, ne peut qu'être frappé par quelques scories inhérents à un cinéma qui s'aventure sur un terrain qui n'est pas totalement le sien; le cinéma russe lui aussi est frappé par le sceau des productions Hollywoodiennes et même celles-ci ne sont jamais exempté des dits scories d'un genre qu'ils ont pourtant canonisé et popularisé.
Deuxième élément, et pas des moindres, le film de Jo Sung-hee a été pensé et conçu pour les salles obscures, et sa vision sur nos petits écrans via Netflix - qui en détient les droits de diffusion à travers le globe - atténue en grande partie son impact sur nos rétines.
Difficile dès lors, de totalement taper sur cette louable première tentative, sorte de gloubi-boulga jouissif et bordélique à l'intrigue au popotin coincé entre la regurgitation/citation maladroite d'une pluie de références (Star Wars, Cowboy Bebop, Les Gardiens de la Galaxie et Elysium en tête), une volonté de resté gentiment dans les clous d'une SF conventionnelle (là où le cinéma sud-coréen est justement connu et adoré, pour sa manière singulière de savoureusement mélanger les genres à sa propre sauce) et une autre d'imprimer sa propre identité, quitte à rebuter.
Car le long-métrage de Jo Sung-hee (qui lui a pris dix ans de sa vie) ne se donne pas toujours les moyens de brosser le spectateur dans le sens du poil, que ce soit dans son manque de rigueur scénaristique (son méchant aux intentions faiblardes, la narration manque de fluidité et se perd dans une sur-explication redondante, alors qu'il part d'un pitch de base on ne peut plus commun), sa propension a gentiment tirer en longueur, son humour décalé ou même une exposition un brin laborieuse (peinant à rendre palpable l'univers déployé), qui laisse presque penser qu'il ne s'est pas totalement ou aller - comme sa direction d'acteurs qui laisse parfois à désirer.
Mais passé la première bobine, et jusque dans son dernier tiers résolument moins chiche en action (avec un combat spatial Lucasien, même si les moments de bravoure manque un peu à l'appel), la magie opère bien plus, que ce soit dans le développement plus minutieux de ses personnages (tous hauts en couleur et empathiques), l'exploitation de ses sous-thèmes (la lutte des classes si cher au cinéma local en tête) mais aussi et surtout grâce à une direction artistique irréprochable, tant Sung-hee semble enfin lâcher du lest et assumer le schématisme de son histoire pour foncer tête baissée dans le ludisme absolu du blockbuster cyberpunk et décomplexé à la débauche de SFX dingue, mais à l'humanité rafraîchissante (enfin un space opera réaliste - voire utopique -, ou les communautés polyglottes ne communiquent pas qu'en anglais - grâce à un tips scénaristique malin); une humanité qui se retrouve jusque dans l'univers éco-conscient du film (destructuré par nos propres déchets).
Dommage alors, frustrant même, que Space Sweepers ne fasse pas preuve de plus de rigueur tant il avait tout pour bousculer le genre tout en confrontant ses faiblesses.
Prenons tout de même pour acquis que désormais, la Corée du Sud donne de la voix au coeur du divertissement spatialo-familial... et c'est tant mieux.
Jonathan Chevrier
Avec : Joong-ki Song, Tae-ri Kim, Seon-kyu Jin, ...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Science-fiction, Aventure, Action.
Nationalité : Sud-coréen, Chinois.
Durée : 2h16min
Synopsis :
2092. Après avoir réussi à récupérer une navette spatiale lors de leur dernière chasse aux débris, l'équipage de Victory découvre une fillette de 7 ans à l'intérieur. Réalisant qu'elle est le robot humain recherché par les gardes spatiaux de l'UTS, ils décident de demander une rançon...
Critique :
Sud-coréen jusque dans ses sous-thèmes (la lutte des classes), #SpaceSweepers est un film pionnier logiquement maladroit et plein de scories, mais qui vibre d'une générosité folle autant dans sa direction artistique (irréprochable) que son hommage sincère aux références du genre. pic.twitter.com/GT1DJnlbZa
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 7, 2021
À la vision de Space Sweepers, il y a deux facteurs essentiels à ne pas mettre de côté si l'on veut considérer à sa juste valeur cette oeuvre pionnière dans le cinéma sud-coréen.
Premièrement et du coup justement, c'est le premier space opera produit par le pays des matins calmes, il est donc plus qu'évident que cet abordage ambitieux et même proprement désinvolte, ne peut qu'être frappé par quelques scories inhérents à un cinéma qui s'aventure sur un terrain qui n'est pas totalement le sien; le cinéma russe lui aussi est frappé par le sceau des productions Hollywoodiennes et même celles-ci ne sont jamais exempté des dits scories d'un genre qu'ils ont pourtant canonisé et popularisé.
© Netflix |
Deuxième élément, et pas des moindres, le film de Jo Sung-hee a été pensé et conçu pour les salles obscures, et sa vision sur nos petits écrans via Netflix - qui en détient les droits de diffusion à travers le globe - atténue en grande partie son impact sur nos rétines.
Difficile dès lors, de totalement taper sur cette louable première tentative, sorte de gloubi-boulga jouissif et bordélique à l'intrigue au popotin coincé entre la regurgitation/citation maladroite d'une pluie de références (Star Wars, Cowboy Bebop, Les Gardiens de la Galaxie et Elysium en tête), une volonté de resté gentiment dans les clous d'une SF conventionnelle (là où le cinéma sud-coréen est justement connu et adoré, pour sa manière singulière de savoureusement mélanger les genres à sa propre sauce) et une autre d'imprimer sa propre identité, quitte à rebuter.
Car le long-métrage de Jo Sung-hee (qui lui a pris dix ans de sa vie) ne se donne pas toujours les moyens de brosser le spectateur dans le sens du poil, que ce soit dans son manque de rigueur scénaristique (son méchant aux intentions faiblardes, la narration manque de fluidité et se perd dans une sur-explication redondante, alors qu'il part d'un pitch de base on ne peut plus commun), sa propension a gentiment tirer en longueur, son humour décalé ou même une exposition un brin laborieuse (peinant à rendre palpable l'univers déployé), qui laisse presque penser qu'il ne s'est pas totalement ou aller - comme sa direction d'acteurs qui laisse parfois à désirer.
© Netflix |
Mais passé la première bobine, et jusque dans son dernier tiers résolument moins chiche en action (avec un combat spatial Lucasien, même si les moments de bravoure manque un peu à l'appel), la magie opère bien plus, que ce soit dans le développement plus minutieux de ses personnages (tous hauts en couleur et empathiques), l'exploitation de ses sous-thèmes (la lutte des classes si cher au cinéma local en tête) mais aussi et surtout grâce à une direction artistique irréprochable, tant Sung-hee semble enfin lâcher du lest et assumer le schématisme de son histoire pour foncer tête baissée dans le ludisme absolu du blockbuster cyberpunk et décomplexé à la débauche de SFX dingue, mais à l'humanité rafraîchissante (enfin un space opera réaliste - voire utopique -, ou les communautés polyglottes ne communiquent pas qu'en anglais - grâce à un tips scénaristique malin); une humanité qui se retrouve jusque dans l'univers éco-conscient du film (destructuré par nos propres déchets).
Dommage alors, frustrant même, que Space Sweepers ne fasse pas preuve de plus de rigueur tant il avait tout pour bousculer le genre tout en confrontant ses faiblesses.
Prenons tout de même pour acquis que désormais, la Corée du Sud donne de la voix au coeur du divertissement spatialo-familial... et c'est tant mieux.
Jonathan Chevrier