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[COEURS D♡ARTICHAUTS] : #10. Elizabethtown

© 2005 - Paramount Pictures. All rights reserved

Parce que l'overdose des téléfilms de Noël avant même que décembre ne commence, couplé à une envie soudaine de plonger tête la première dans tout ce qui est feel good et régressif, nous a motivé plus que de raison à papoter de cinéma sirupeux et tout plein de guimauve; la Fucking Team vient de créer une nouvelle section : #CoeursdArtichauts, une section ou on parlera évidemment de films/téléfilms romantiques, et de l'amour avec un grand A, dans ce qu'il a de plus beau, facile, kitsch et même parfois un peu tragique.
Parce qu'on a tous besoin d'amour pendant les fêtes (non surtout de chocolat, de bouffe et d'alcool), et même toute l'année, préparez votre mug de chocolat chaud, votre petite (bon grande) assiette de cookies et venez rechauffer vos petits coeurs de cinéphiles fragiles avec nous !


#10. Rencontre à Elizabethtown de Cameron Crowe (2005)

Cameron Crowe a toujours été un cinéaste puisant dans son expérience personnelle pour mieux retranscrire sur pellicule, l'universalité et la plénitude de la vie dans ce qu'elle a de plus pure et poétique.
Tout comme Singles et Presque Célèbre, Retour à Elizabethtown comporte une large part autobiographique.
" Plus c'est personnel, mieux c'est. Lorsque vous vous appuyez sur la réalité et l'expérience vécue, lorsque vous fîtes appel à ce qui vous a profondément affecté, vous touchez du même coup à quelques chose d'universel. ", annonçait-il justement, au moment de la promotion du film.
Passé un Vanilla Sky triomphant au box-office mais pas forcément louangé par les critiques internationales (et le mot est faible), Crowe avait pris la juste de decision de revenir aux sources de son cinéma, tout en exteriorisant les émotions complexes que suscita en lui la disparition brutale de son père...

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Chacun a droit à l'échec.
Mais réussir un vrai fiasco, rater un projet de longue haleine auquel on croyait dur comme fer, ruiner d'un coup des centaines de vies, couler une boîte en 24 heures demande des dispositions particulières.
C'est l'exploit que vient d'accomplir le designer Drew Baylor en créant la chaussure de sport Mercury (censé être un wannabe Nike), une aberration dont le lancement imminent pourrait bien être le bide du siècle, avec une perte sèche annoncée de 1 milliard de dollars (une vision naïve il est vrai, que de voir une telle entreprise faire publiquement porter le chapeau d'un modèle sur un simple créateur d'un pôle entier de designers).
À trois jours de l'apocalypse, Drew reçoit un appel affolé de sa soeur.
Leur père, Mitch, vient de mourir et leur mère a sombré dans un tel état de confusion et d'agitation qu'elle est incapable de se rendre dans le Kentucky pour les funérailles.
Il revient à Drew de régler les détails de la cérémonie avec la famille et les nombreux amis de son père.
En chemin, il fait la connaissance de Claire, une femme aussi intrigante qu’irrésistible...

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Cette leçon de vie, sous fond de romance touchante, est de ses petits bijoux tendres que l'on doit chérir tant ils ne fleurissent que trop peu dans des salles obscures ou ils ne sont soit pas invités, soit pas forcément bien vendus ou même accueillis.
Poétique et pétri de légèreté sans pour autant être facile, le film est à l'image même du cinéma de son cinéaste : une bulle de naturel et de bienveillance qui réchauffe le coeur et l'âme, et qui nous fait faire la rencontre de personnages attachants et empathiques qui peuvent nous faire rire autant que nous pleurer.
Différent du moule de la romcom lambda (Drew et Claire sont deux losers de l'amour, deux " substituts " dans les relations de couple), qui divertit autant qu'il peut nous pousser à une introspection profonde de soit (en se questionnant derrière et devant la caméra, Crowe nous questionne toujours également sur nous-mêmes, notamment dans nos valeurs et ce que sont réellement nos priorités), le film peut même étonnamment se voir comme la fusion improbable entre le Garden State de Zach Braff sorti quelques mois plus tôt, et le légendaire Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner.
 
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Incarné à la perfection (Bloom est un double juste de Crowe, Dunst est toujours aussi pétillante et Susan Sarandon irradie le film de son talent, tant elle n'a besoin que d'une scène pour voler le show : son monologue comico-émouvant suivi de son numéro de claquettes sur la scène de la soirée en l'honneur de son époux, absolument grandiose), et porté - logique - par une B.O. au poil, entre les légendes de la pop et du folk (Elton John, Tom Petty et Ryan Adams), et les douces sonorités du score de Nancy Wilson (ex-femme du réalisateur, elle était la valeur ajoutée de tous ses films); Elizabethtown, résonne comme l'hommage vibrant d'un fils aimant à son père disparu, autant qu'une merveille de road movie romantico-existentiel.
D'un deuil et d'une réunion de famille, il en fit un nouveau départ dans une existence, une oeuvre dans laquelle la mort ou la mort est constamment présente sans pour autant incarner fin en soi.
Un film évidemment pas dénué de défauts, mais sublimant les moments d'intimités qui peuvent surgir au détour d'une rencontre entre deux personnes, dite rencontre qui est d'ailleurs loin d'être le fruit du simple hasard, mais celui de la destiné.

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Un film sur la vie, la mort, l'amour, les échecs, les relations familiales, les conflits psychologiques, mais surtout un film qui s'adresse tout du long à son auditoire, nous plaçant face à notre solitude face aux obstacles de la vie tout autant qu'à la nécessité d'accepter les choix, décisions et actes qui définissent - en partie - ce que nous sommes.
Une ode à la vie au ton et aux décors paisibles qui nous donne à nous aussi l'envie, à l'instar de Drew, de faire une virée initiatique pour nous découvrir ou nous redécouvrir... la magie du cinéma Cameron Crowe, tout simplement.


Jonathan Chevrier


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