[CRITIQUE] : Le Lien du Sang
Réalisateur : Tatsushi Ōmori
Avec : Masami Nagasawa, Daiken Okudaira, Sadao Abe,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Japonais.
Durée : 2h06min.
Synopsis :
La mère de Shuhei se sent menacée quand ce dernier s'éveille à un monde qui échappe à son contrôle, propulsant la famille vers la tragédie.
Critique :
Après nous avoir offert ce qui reste LA séance la plus tendre et légère de notre riche été ciné 2020 dans les salles obscures, le merveilleux Dans un jardin qu'on dirait éternel, Tatsushi Ōmori revient par la plus petite case qu'est Netflix, avec une péloche diamétralement opposée tout autant qu'elle incarne une sorte de retour aux sources de son cinéma : Mother aka Le lien du sang dans l'hexagone.
Sorte de relecture - sans l'horreur Hitchcockienne -, de la relation perturbée entre les Bates, fusion étrange et malsaine entraînant l'effacement psychologique du fils, ou l'histoire d'Akiko, qui néglige et abuse de son fils Shuhei, tout en ayant emprise incassable sur lui.
Soit, comme dit plus haut, un territoire que le cinéaste avait déjà arpenté jadis, lui qui s'est souvent pris d'affection pour les personnes en marge de la société - autant les victimes que les bourreaux -, sans jamais les juger ni trop tomber dans un regard trop compréhensif (The Whispering of the Gods, The Ravine of Goodbye).
Une approche dénué de tout sentimentalisme et réaliste, proche de la dureté d'un docu-vérité dont le spectateur ressort (très) souvent K.O.
Fait du même bois mais d'une vérité émotionnelle déchirante, Le Lien du Sang n'est pas tant un drame social bouillant sur la violence parentale, mais bien plus une chronique rugueuse et énigmatique sur le lien physique et indéboulonnable qui lit une mère indigne à sa progéniture, capté ici dans son versant le plus trouble, entre une matriarche qui ne donnera jamais son indépendance à son fils, alors que lui ne coupera jamais dans le même temps, le cordon ombilical et ne l'abandonnera pas.
La mère est représenté comme quelqu'un qui est brisé de l'intérieur et qui ne servira jamais la moindre approche logique à la parentalité (pour elle, tout n'est qu'argent, manipulations et arnaques), tandis que le fils lui, vit dans un quotidien ou rien n'a de sens, ou tout est sauvage et n'est qu'un orage constant de menaces (il est paralysé physiquement, psychologiquement et émotionnellement par sa mère).
Aperçu effrayant et plus intime du coeur de l'abîme conté dans Psychose, ou la terreur disparue de Norma Bates serait toujours faite de chair et de sang, Le Lien du Sang est une chronique cruelle qui démontre par A+B que l'on ne choisit résolument pas sa famille - et encore moins ses parents -; une expérience éprouvante façon enfer cyclique et implacable, que Tatsushi Ōmori imbibe d'une morosité viscérale tout en sublimant les interprétations folles de justesse du tandem Masami Nagasawa/Daiken Okudaira.
Une mise en abîme puissante et tragique dans les méandres d'une vie de famille brisée et abusive, qui mérite clairement qu'on lui apporte les deux heures d'attention qu'elle réclame.
Jonathan Chevrier
Avec : Masami Nagasawa, Daiken Okudaira, Sadao Abe,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Japonais.
Durée : 2h06min.
Synopsis :
La mère de Shuhei se sent menacée quand ce dernier s'éveille à un monde qui échappe à son contrôle, propulsant la famille vers la tragédie.
Critique :
Sorte de relecture - sans l'horreur Hitchcockienne - de la relation perturbée des Bates, #LeLienduSang est une expérience intime cruelle et à la morosité éprouvante sur une relation mère/fils brisée et abusive, ou Ōmori sublime les interprétations justes du duo Nagasawa/Okudaira pic.twitter.com/97LdH4Iv3Z
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 3, 2020
Après nous avoir offert ce qui reste LA séance la plus tendre et légère de notre riche été ciné 2020 dans les salles obscures, le merveilleux Dans un jardin qu'on dirait éternel, Tatsushi Ōmori revient par la plus petite case qu'est Netflix, avec une péloche diamétralement opposée tout autant qu'elle incarne une sorte de retour aux sources de son cinéma : Mother aka Le lien du sang dans l'hexagone.
Sorte de relecture - sans l'horreur Hitchcockienne -, de la relation perturbée entre les Bates, fusion étrange et malsaine entraînant l'effacement psychologique du fils, ou l'histoire d'Akiko, qui néglige et abuse de son fils Shuhei, tout en ayant emprise incassable sur lui.
Copyright Netflix |
Soit, comme dit plus haut, un territoire que le cinéaste avait déjà arpenté jadis, lui qui s'est souvent pris d'affection pour les personnes en marge de la société - autant les victimes que les bourreaux -, sans jamais les juger ni trop tomber dans un regard trop compréhensif (The Whispering of the Gods, The Ravine of Goodbye).
Une approche dénué de tout sentimentalisme et réaliste, proche de la dureté d'un docu-vérité dont le spectateur ressort (très) souvent K.O.
Fait du même bois mais d'une vérité émotionnelle déchirante, Le Lien du Sang n'est pas tant un drame social bouillant sur la violence parentale, mais bien plus une chronique rugueuse et énigmatique sur le lien physique et indéboulonnable qui lit une mère indigne à sa progéniture, capté ici dans son versant le plus trouble, entre une matriarche qui ne donnera jamais son indépendance à son fils, alors que lui ne coupera jamais dans le même temps, le cordon ombilical et ne l'abandonnera pas.
La mère est représenté comme quelqu'un qui est brisé de l'intérieur et qui ne servira jamais la moindre approche logique à la parentalité (pour elle, tout n'est qu'argent, manipulations et arnaques), tandis que le fils lui, vit dans un quotidien ou rien n'a de sens, ou tout est sauvage et n'est qu'un orage constant de menaces (il est paralysé physiquement, psychologiquement et émotionnellement par sa mère).
Copyright Netflix |
Aperçu effrayant et plus intime du coeur de l'abîme conté dans Psychose, ou la terreur disparue de Norma Bates serait toujours faite de chair et de sang, Le Lien du Sang est une chronique cruelle qui démontre par A+B que l'on ne choisit résolument pas sa famille - et encore moins ses parents -; une expérience éprouvante façon enfer cyclique et implacable, que Tatsushi Ōmori imbibe d'une morosité viscérale tout en sublimant les interprétations folles de justesse du tandem Masami Nagasawa/Daiken Okudaira.
Une mise en abîme puissante et tragique dans les méandres d'une vie de famille brisée et abusive, qui mérite clairement qu'on lui apporte les deux heures d'attention qu'elle réclame.
Jonathan Chevrier