[SƎANCES FANTASTIQUES] : #27. The People under the stairs
Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
#27. Le sous-sol de la Peur de Wes Craven (1991)
Si feu Wes Craven avait brillamment su au début des 80's, donner un nom et un visage (brûlé) à nos cauchemars les plus intimes, il aura également su, au commencement de la suivante, il aura sur leur donner un corps engagé et douloureusement realiste via l'un de ses plus brillants efforts : The People Under The Stairs, cauchemar baroque ou le cinéaste dégaine aussi bien un propos politique bouillant, qu'une horreur insidieuse et enfantine proprement malaisante.
Sorte de relecture habile des mythes d'Alice aux pays des merveilles et d'Hansel et Gretel, ou la sorcière prend cette fois les contours d'un couple de frère et soeur incestueux - Ronald et Nancy Reagan -, logé dans un manoir spectaculairement complexe bâti au coeur du ghetto à L.A.; des propriétaires abjectes et monstrueux qui s'enrichissent sur le dos des honnêtes gens environnant (tous majoritairement noirs), qui sont expulsés à tour de bras faute de pouvoir payer leurs exorbitants loyers.
En plus d'abuser psychologiquement et physiquement de leur fille, ils séquestrent une pluie d'adolescents - qui refusent de bien se comporter " - dans leurs sous-sol, qu'ils nourrissent avec tout ce qu'ils trouvent sous la main, majoritairement des humains - les joies du cannibalisme.
C'est dans ce contexte et ce symbolisme bouillant et, pour le coup, plus que rare (on les compte sur les doigts d'une main, les bons films horrifiques en plein ghetto), que le jeune Fool, pressé par la situation miséreuse de sa famille (une mère malade, une expulsion de leur vétuste appartement le lendemain), se laisse convaincre par " deux amis " adultes de cambrioler la maison des Reagan, et de leur voler les dollars qu'ils volent eux-mêmes à tout le monde.
Le hic c'est que rien ne va se passer comme prévu, et Fool va vivre la plus horrible et inhumaine des expériences...
Redistribuant considérablement les cartes de l'horreur (on a même in fine, beaucoup d'empathie pour les mômes canibales terrifiants du sous-sol), en établissant une connection émotionnelle direct avec son auditoire, puisque totalement vissé sur la fuite désespérée de deux enfants voulant s'échapper d'une maison; le film se veut comme tendu, gore et savoureusement cynique, certes pas toujours habile dans sa direction d'acteurs (Everett McGill et Wendie Robie sont grandioses, Brandon Adams n'est pas toujours crédible,...), mais diaboliquement grisant dans son uppercut anti-cupidité, antiraciste et pro-féministe, ainsi que sa représentation choquante et sensible des disparités sociales et d'une gentrificafion galopante outre-Atlantique.
Une fable moderne et perverse prenant les contours d'un conte de fées sombre façon exposé sociopolitique au coeur d'une Amérique qui tentait d'éteindre le feu social suite à l'affaire Rodney King, ou Craven et sa légèreté de pachyderme (des afro-américains expropriés par une famille de white-trash incestueux et déviants, on a connu plus subtil), décide de tabasser son propre pays avec ses propres armes.
On pourra traiter le bonhomme de grand-guignol, mais rares sont ceux comme lui et Big John Carpenter, a avoir mis l'Amérique face à ses travers en usant du cinéma de genre... tu nous manque Wes, terriblement même.
Jonathan Chevrier.
#27. Le sous-sol de la Peur de Wes Craven (1991)
Si feu Wes Craven avait brillamment su au début des 80's, donner un nom et un visage (brûlé) à nos cauchemars les plus intimes, il aura également su, au commencement de la suivante, il aura sur leur donner un corps engagé et douloureusement realiste via l'un de ses plus brillants efforts : The People Under The Stairs, cauchemar baroque ou le cinéaste dégaine aussi bien un propos politique bouillant, qu'une horreur insidieuse et enfantine proprement malaisante.
Sorte de relecture habile des mythes d'Alice aux pays des merveilles et d'Hansel et Gretel, ou la sorcière prend cette fois les contours d'un couple de frère et soeur incestueux - Ronald et Nancy Reagan -, logé dans un manoir spectaculairement complexe bâti au coeur du ghetto à L.A.; des propriétaires abjectes et monstrueux qui s'enrichissent sur le dos des honnêtes gens environnant (tous majoritairement noirs), qui sont expulsés à tour de bras faute de pouvoir payer leurs exorbitants loyers.
© UNIVERSAL PICTURES |
En plus d'abuser psychologiquement et physiquement de leur fille, ils séquestrent une pluie d'adolescents - qui refusent de bien se comporter " - dans leurs sous-sol, qu'ils nourrissent avec tout ce qu'ils trouvent sous la main, majoritairement des humains - les joies du cannibalisme.
C'est dans ce contexte et ce symbolisme bouillant et, pour le coup, plus que rare (on les compte sur les doigts d'une main, les bons films horrifiques en plein ghetto), que le jeune Fool, pressé par la situation miséreuse de sa famille (une mère malade, une expulsion de leur vétuste appartement le lendemain), se laisse convaincre par " deux amis " adultes de cambrioler la maison des Reagan, et de leur voler les dollars qu'ils volent eux-mêmes à tout le monde.
Le hic c'est que rien ne va se passer comme prévu, et Fool va vivre la plus horrible et inhumaine des expériences...
Redistribuant considérablement les cartes de l'horreur (on a même in fine, beaucoup d'empathie pour les mômes canibales terrifiants du sous-sol), en établissant une connection émotionnelle direct avec son auditoire, puisque totalement vissé sur la fuite désespérée de deux enfants voulant s'échapper d'une maison; le film se veut comme tendu, gore et savoureusement cynique, certes pas toujours habile dans sa direction d'acteurs (Everett McGill et Wendie Robie sont grandioses, Brandon Adams n'est pas toujours crédible,...), mais diaboliquement grisant dans son uppercut anti-cupidité, antiraciste et pro-féministe, ainsi que sa représentation choquante et sensible des disparités sociales et d'une gentrificafion galopante outre-Atlantique.
© UNIVERSAL PICTURES |
Une fable moderne et perverse prenant les contours d'un conte de fées sombre façon exposé sociopolitique au coeur d'une Amérique qui tentait d'éteindre le feu social suite à l'affaire Rodney King, ou Craven et sa légèreté de pachyderme (des afro-américains expropriés par une famille de white-trash incestueux et déviants, on a connu plus subtil), décide de tabasser son propre pays avec ses propres armes.
On pourra traiter le bonhomme de grand-guignol, mais rares sont ceux comme lui et Big John Carpenter, a avoir mis l'Amérique face à ses travers en usant du cinéma de genre... tu nous manque Wes, terriblement même.
Jonathan Chevrier.