[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #12. Halloween H20 : 20 Years Later
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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#12. Halloween : 20 ans après il revient de Steve Miner (1998)
Il y a quelque chose de proprement fascinant dans la manière qu'a pu avoir la saga Halloween, a gentiment jouer du flashouilleur mémoriel à la Men in Black, pour corriger la production de suites hasardeuses en les " remplaçant " par des opus qui le sont tout autant voire limite plus, qu'ils soient des reboots, des remakes où même des suites de remakes...
Un concept mignon de foutage de gueule à travers les décennies (entre Moustapha Akkad et Bob Weinstein, Michael Myers a toujours été en de bonnes mains), sans nul pareil au sein d'un giron horrifique US pourtant loin d'être gêné par l'idée de se moquer sans la moindre retenu, des spectateurs et des cinéphiles du monde entier.
Reste que dans ce marasme de contradictions, quelques films sortent habilement leurs épingles du jeu, que ce soit le récent Halloween de David Gordon Green, qui chie volontairement sur TOUS les films de la saga hors le chef-d'oeuvre de John Carpenter (heureusement, avec une certaine malice et un savoir-faire évident), mais aussi Halloween, 20 ans après il revient de Steve Miner (les toujours sympathiques House et Forever Young), qu'on lui préfère volontiers au final, après une petite révision hors hype de sortie de salles.
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Péloche anniversaire (il est sorti vingt ans après le film original), qui aurait pu être cornaqué himself par Carpenter si le bonhomme n'avait pas été trop gourmand (il sortait de l'usant Los Angeles 2013, et la proposition des Weinstein était plutôt pingre), célèbre les vingt piges du boogeyman ultime avec les honneurs qui lui sont dus, sauvant des limbes une franchise qui a bien failli périr avec le piteux Halloween 6 : La Malédiction - mauvais dans tous ses différents montages malades.
Porté par Laurie Strode herself, Jamie Lee Curtis, qu'il n'a pas fallu trop convaincre pour en être (elle en est même l'ambassadrice majeure), et l'ombre d'un Kevin Williamson qui n'a pas uniquement joué les consultants de luxe sur le script de Matt Greenberg et Robert Zappia (qui se sont inspirés d'un premier jet bouillant du papa de Dawson, qui laissait présager un spectacle plus fou avec un carnage maousse costaud en plein école, du policier flingué en pagaille et un final ou Strode découpe en deux son cher frère avec la pâle d'un hélico !), ce septième film suit uniquement l'intrigue des deux premiers films et convoque le come-back de Myers à la recherche de sa jeune soeur, toujours décidé à lui faire tâter de son couteau et de l'envoyer dans l'au-delà.
Désormais connu sous le nom de Keri Tate, elle coule des jours traumatisés et pas forcément heureux avec son fils, en tant que directrice d'un pensionnat privé isolé... mais pas tant que cela finalement.
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À la différence d'une femme attendant de pied ferme le retour de son agresseur de frangin (le parti-pris que prendra Gordon Green dans son film, en occultant totalement les liens de parenté pourtant essentiels pour la cohérence, entre le bourreau et sa victime), H20 pour les intimes, croque une Strode bien plus empathique et plaisante à suivre, brisée par une nuit de massacre qui l'a vu plonger dans deux décennies passées à noyer sa peur et sa fragilité dans l'alcool et les antidépresseurs.
Elle aura beau tout faire pour fuir le souvenir de son frère, il ancré au fer rouge dans son âme et ce ne sera que dans la mort - sa propre mort ou celle de Myers -, qu'elle pourra définitivement s'en débarrasser.
Une véritable tragédie grecque, qui aboutira à des scènes proprement anthologiques (le premier face-à-face est un sommet de tension) mais surtout à un final aussi westernien que cathartique, ou Laurie tuera le fauve insatiable, non sans quelques larmes et une fausse lueur d'espoir destructrice, avec une crudité qui n'a d'égale que sa nécessité.
Le point d'honneur d'un film de bout en bout, fait preuve d'une générosité et d'une maîtrise proprement étonnante pour une production estampillée Dimension Films... et c'est peu le cas de le dire
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Car au-delà d'un scope parfait et sans bavure, appuyé par un score hypnotique du discret - mais talentueux - John Ottman (gentiment souillé par les compositions additionnelles de Marco Beltrami, usées dans la majorité des bandes horrifiques de la firme Dimension à l'époque), la machine à tuer Myers, le mal à l'état pur, y apparaît plus terrifiant et en forme que jamais (increvable malgré un masque un peu foireux, il se paye quelques-uns des meurtres les plus graphiques et cruels de la saga), mais surtout le film n'a aucun mal à surclasser les meilleurs clones du Scream de Wes Craven, à une époque où le slasher était en plein boom - pour le meilleur et souvent le pire.
Porté à bout de bras par une Jamie Lee Curtis habitée (et qui aura la chance de partager à nouveau, fugacement, l'écran avec sa mère Janet Leigh), dont seul son rejeton - pour l'occasion - Josh Hartnett (dans son premier rôle à l'écran) arrive à peine à lui faire de l'ombre (on oubliera poliment la partition mi-comique, mi-horripiante de LL Cool J en sidekick de luxe, qu'il ressortira un an plus tard dans Peur Bleue), Halloween : 20 ans après incarnait un retour aux sources aussi émouvant et furieux que profondément digne, allant modestement et efficacement à l'essentiel.
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Et si le monstre Myers lui a survécu dans un twist scénaristique affreusement putassier (il survivra à sa décapitation, via un tour de passe-passe expliqué dans le prologue de l'opus suivant, Halloween : Résurrection de Rick " j'avais pourtant réalisé le bon Halloween 2 " Rosenthal), le métrage lui, n'en reste pas moins l'une si ce n'est LA seule séquelle à tenir les nombreuses visions et talonner de près le bijou de Carpenter.