[CRITIQUE] : Someone Great
Réalisatrice : Jennifer Kaytin Robinson
Acteurs : Gina Rodriguez, Lakeith Stanfield, DeWanda Wise, Brittany Snow,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Une femme, Jenny, se remet d'une rupture compliquée et décide de chercher l'aventure à New York avec ses deux meilleures amies, Erin et Blair, avant de partir à la recherche du job de ses rêves, travailler au sein de la rédaction d'un magazine musical situé à San Francisco.
Critique :
Comme pour #IsntitRomantic, la promesse de défier l'hétéronormativité et de proposer des personnages féminins + originaux tombe à l'eau, et #SomeoneGreat n'est qu'une romcom de + sur les déboires sentimentaux qu'elle ne parvient jamais à retranscrire avec justesse (@miilaure) pic.twitter.com/u6uIPdRt7K— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 26 avril 2019
Après Isn't It Romantic?, Netflix essaie de nous emmener à nouveau sur les chemins sinueux mais pourtant ô combien prévisibles des comédies romantiques. Someone Great (Quelqu'un de bien en VF) n'innove pas autant que les séries estampillées progressistes et féministes dont son casting est issu (Gina Rodriguez, découverte dans Jane The Virgin, Brittany Snow aperçue dans Crazy Ex-Girlfriend et DeWanda Wise qui interpréte Nola Darling dans la série éponyme).
Jenny Young qui est évidemment une excellente journaliste musicale ayant tout juste réussi à intégrer la rédaction de Rolling Stone à San Francisco, parce que évidemment ce genre de chose arrive tous les jours quand on habite à New-York, se fait larguer par son copain de longue durée, le gars de sa vie, le merveilleux amour qu'elle a rencontré à une soirée super branchée comme celles auxquelles vont les talentueuses journalistes de 21 ans, enfin j'imagine.
Malgré une volonté certaine d'aborder le mythe de l'amour romantique d'une façon nouvelle, Someone Great souffre de sévères lacunes esthétiques. Quelques scènes, heureusement, arriveront à préserver un minimum d’intérêt chez le spectateur comme celle dans laquelle apparaît RuPaul, ou encore une dispute agréablement crédible entre deux personnages tiraillés entre leurs sentiments et leurs aspirations.
Le perpétuel va-et-vient entre la journée de Jenny (qu'elle passe ivre ou sous influence) et des flash-back mal définis temporellement n'aide pas à se sentir concerné par la tragédie que vit notre héroïne. Les ruptures amoureuses sont des moments profondément bouleversants dans une vie (certaines plus que d'autres) mais ce film n'arrive pas à retranscrire la réalité de ces instants si denses et dont la temporalité semble se dilater. Quelques tentatives de plans un peu plus audacieux ne suffisent pas à sauver une mise en scène généralement plan-plan.
Comme pour Isn't It Romantic?, la promesse initiale de défier l'hétéronormativité et de proposer des personnages féminins plus divers et plus originaux tombe à l'eau. Non pas à cause des équipes de ces films, mais parce qu'il est encore tôt dans cette ère post #MeToo : les codes des comédies romantiques, tout comme les codes traditionnels d'expressions des genres sont en pleine réécriture ; il est encore difficile de penser hors des schémas qui nous ont tous accompagnés dans notre lecture du monde. La volonté de les défier est présente, mais le chemin est encore long (et pourtant, que de chemin parcouru depuis Ma Super Ex). Aussi, il est difficile d'être foncièrement contrariée par ces films, on peut leur reprocher leur manque de qualités esthétiques, mais non pas leur manque d'ambition. J'ai hâte de découvrir ceux qui suivront, car la perle n'est peut-être pas loin, et même si elle n'arrive jamais, j'ai à nouveau l'espoir qu'elle pourra émerger.
Marie -Laure