[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #34. Semaine du 3 au 9 février 2019
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.
Semaine du 3 Février au 9 Février
Dimanche 3 Février.
Gone Girl de David Fincher sur France 2.
À l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?
Dis, quand reviendras-tu ? Alors que France 2 diffuse Gone Girl, le dernier long-métrage en date pour Fincher, on attend encore le retour du réalisateur sur le grand écran. 6 ans déjà, que le cinéaste nous bluffer — une fois de plus — avec son Gone Girl, qui derrière l’apparence du thriller, cacher une autopsie sinistre du mariage. Les apparences étaient l’un des thèmes pivot de ce film qui permet à Fincher de tendre un miroir sur son propre métier. Le réalisateur manipule l’image afin de faire voir au spectateur ce qu’il veut lui montrer, Fincher c’est Amy, nous mentant pour mieux nous surprendre et nous laisser bouché bée. C’est lors de son ultime plan qu’on se dit, encore et toujours, Fincher, quand reviendras-tu ?
Lundi 4 Février.
American Gangster de Ridley Scott sur France 3.
Début des années 1970, New York. Frank Lucas a vécu pendant vingt ans dans l’ombre du Parrain noir de Harlem, Bumpy Johnson. Lorsque son patron succombe à une crise cardiaque, Lucas assure discrètement la relève en prenant pour auxiliaires ses frères et cousins tout en gardant un profil bas. Inconnu de la police comme des hautes instances de la Cosa Nostra, Lucas organise avec la complicité d’officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importe des centaines de kilos d’héroïne pure; qu’il revend à bas prix dans les rues de New York. Tandis que Lucas amasse une fortune colossale, l’inspecteur Roberts du NYPD enquête patiemment sur l’origine et le fonctionnement de ce marché parallèle d’un genre inédit, et finit par soupçonner l’insaisissable Frank Lucas.
Ridley Scott. Plus j’avance avec cette chronique hebdomadaire plus j’ai la sensation que tout cela n’est qu’un prétexte pour défendre, dés que l’occasion m’en est donnée, la filmographie de Scott. Avec American Gangster, le cinéaste replonge dans les seventies, à l’époque ce cinéma ample et glauque connaît un retour fracassant notamment grâce à la série Les Soprano ou au cinéma Zodiac et La Nuit nous Appartient. Voici donc, Ridley Scott s’adonnant à ce qu’il aime le plus, les fresques. Si sa mise en scène se fait somptueusement élégante, son film est lui radicalement obscur. D’un flou permanent, le réalisateur au travers de la carcasse du soldat, capte une troublante Amérique se servant de sa chair comme une poudre à canon avant de finir en mule pour dealers.
Mardi 5 Février.
Gremlins de Joe Dante sur Gulli.
Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l’a bien mis en garde, il ne faut pas l’exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l’eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit au risque de…
Gremlins est un astucieux film familial, reprenant les codes des productions spielberienne tout en s’en dégageant suffisamment pour éviter la comparaison avec le maître. L’alchimiste que je suis dirait que Gremlins est un croisement entre E.T et Poltergeist. En effet, Joe Dante parvient de façon assez admirable à faire coexister un récit peuplé d’horreur, notamment lors des attaques des créatures, tout en s’autorisant un ton assez déluré. Dès lors, on embarque de gré ou de force dans le long-métrage grâce a son rythme effréné et ses références qui fera la joie de tout cinéphile. Si le plaisir est toujours intact 35 ans après c’est parce qu’il faut bien avouer que ce genre de cinéma cela ne se fait plus, ou en tout cas, plus avec autant d’amour.
Thibaut Ciavarella