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[CRITIQUE] : Ralph 2.0


Réalisateur : Phil Johnson et Rich Moore
Acteurs : avec les voix de Avec John C. Reilly, Sarah Silverman, Gal Gadot, Taraji P. Henson,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Animation.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…




Critique :


Il y a six ans déjà, Les Mondes de Ralph pointait le bout de son nez dans les salles obscures pour embellir les fêtes de fin d'année, une petite bulle de légèreté et de nostalgie made in Disney qui exploitait avec humour et malice l'univers complexe et passionnant du jeu vidéo.
Un véritable bonbon acidulé attendrissant qui aurait même pu, avec plus de rigueur - où d'ambition -, s'inscrire dans la droite lignée de Toy Story s'il avait agrémenté son récit d'une réflexion autant sur la condition que la nature de ses personnages férocement attachants.
Un bon cru, certes un poil plombé par son name-dropping mais porté par un vrai univers (qui se tient tout du long) et un coeur gros comme ça, qui n'aurait pas forcément besoin d'une suite même si elle serait accueillit avec un enthousiasme certain.




Six ans plus tard donc, et avec l'idée pertinente de s'attaquer au gros morceau qu'est internet (une progression naturelle au fond), Ralph et Vanellope sont de retour avec Ralph 2.0, toujours signé par le duo Phil Johnson/Rich Moore.
Belle aventure rythmée et amusante dans le web, dont le rendu visuel est proprement extraordinaire puisqu'il est ici dépeint comme une vraie entité physique, cette suite tire habilement parti de son sujet sans en être totalement dépendant ni redevable, puisque le coeur du récit - autant que la source des enjeux dramatiques et conflictuels -, est bien l'amitié entre les deux héros, dont leur rapport aussi bien que leur caractérisation, sont considérablement approfondis tant il place clairement la question de la séparation (se quitter ppur réellement être heureux) et de l'émancipation au coeur des débats.
Ne se perdant pas trop dans son énumération conséquente des grosses firmes en lignes - mais pas que -, articulant solidement son intrigue autour d'un pitch prétexte (trouver une pièce rare pour le jeu de Vanellope), le film croque une étude ludique et jamais inquisitrice de notre dépendance à la technologie (le substitut de YouTube, intelligemment nommé BuzzzTube, est d'ailleurs l'occasion d'introduire l'excellent personnage de Yesss, l'algorithme du site, ou encore Knowsmore, la géniale barre de recherche), en se moquant notamment de notre adaptation à l'ère de la sur-information, tout autant qu'il est capable d'une étonnante auto-dérision sur lui-même.




Pour preuve majeure la désopilante séquence du site " Oh My Disney ", la plus délirante et inspirée du métrage, ou la firme aux grandes oreilles n'hésite pas une seule seconde à tourner en dérision ses propres princesses avec un esprit tranchant et malin.
Dommage au fond, que cet esprit si vif ne se ressente pas dans la morale un poil trop tendre du film, voulant à la fois dénoncer notre rapport à la technologie (maladroite puisqu'elle use de notre dépendance pour mieux la pointer sans profondeur, et surtout ce contenter sur un aspect très mercantile de notre consommation du web) que nous mettre en garde contre les pièges d'Internet (les réseaux sociaux, les commentaires en ligne, les spams, la culture du jeu et de l'argent, une vision PG-13 du dark web,...), dont la dangerosité n'est jamais réellement significative... où alors dangereusement banalisée sous certains aspects.
Belle et sincère ode à l'amitié au sein d'un univers fascinant qui mériterait à lui seul plusieurs métrages, offrant une évolution certaine autant à la franchise en elle-même qu'à ses personnages, Ralph 2.0, dont le titre à double-sens lui sied à merveille, est une petite péloche magnifiquement animée aussi drôle et touchante que son aîné - la nostalgie et la mélancolie en moins -, même si elle hérite des mêmes tares (le manque d'ambition sur les thèmes charnières et son message).
Une bonne suite, enthousiasmante, élégante et prenante... même si on en attendait quand-même plus.


Jonathan Chevrier



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